Basquiat: bien plus qu'une icône, un peintre

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BASQUIAT : Plus qu’une icône, un peintre.

 Jean-Michel Basquiat né en 1960 à New York, d’un père haïtien et d’une mère portoricaine, marqua l’histoire de l’Art en l’espace de 8 ans. Tel un grand roi, il fût couronné de gloire de son vivant et grava de son génie le marbre de l’histoire.

Il  fût rapidement propulsé au rang des grands artistes de son époque après avoir, durant un temps, tagué les murs de la ville et vendu des cartes postales issues de sa création.

Son style fit l’effet d’un big bang dans la galaxie artistique de l’époque où le trou noir du minimalisme était de rigueur.

Basquiat ne se contenta pas de l’héritage des générations précédentes dans l’élaboration de ses œuvres. Il formata  les conventions en matière d’Art et fit un voyage dans le temps, jusqu’à la genèse de l’Humanité.

Son style est d’abord primitif. Il commence par un art pariétal en taguant les murs de la ville à l’instar des  premiers homo-sapiens qui peignaient sur les parois des cavernes.  Il attache également beaucoup d’importance aux symboles et aux représentations, tout comme les hommes des cavernes durant le paléolithique. Les sujets étaient peints par des traits simples hors de leur environnement, hors de leur contexte, comme si seul la symbolique comptait.

On retrouve également dans son style une dimension archéologique. En effet, le peintre complète souvent ses compositions en mélangeant des textes  et symboles à ses peintures, tout comme dans l’Egypte Antique. Il s’adonne à la superposition des matières, figures, symboles et textes. Avec Basquiat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber derrière la dernière couche de peinture.

Certaines de ses œuvres peuvent êtres vues comme des rébus. Elles ont une dimension absolument mystérieuse, voir magique. Il entretient effectivement le mystère en regroupant figures, symboles et textes de divers horizons culturels et historiques. Il joue sur les représentations pour créer un univers mystique et intemporel.

  Il y a dans son art toute l’impulsivité du style expressionniste d’un Van Gogh et souvent l’angoisse très présente, comme dans les représentations des figures humaines de l’expressionnisme allemand ou encore chez Munch (ex : le cri).

  Ses toiles sont généralement très colorées, voir bariolées de couleurs vives qu’il utilise en cassant les codes chromatiques comme le faisaient les fauvistes, et il déforme les sujets, parfois de façon excessive, à la manière d’un Picasso.

  Bref, il se révolte contre les conventions  en matière d’Art,  en mettant au placard les concepts de perspective, plasticité, composition pyramidale, drapé et clair obscur et passe en revue l’histoire des arts pour mieux s’en inspirer à sa guise.

L’artiste s’inspire aussi beaucoup de l’air de son temps en imprimant un style très urbain à ses créations en les arborant de buildings, voitures et autres attributs qui font référence à la ville. Il est également très influencé par la TV, la publicité, les bandes dessinés  et l’univers de consommation omniprésent au sortir des trente glorieuses qui l’ont vu naitre et grandir. Il travailla d’ailleurs avec Andy Warhol.

 Il dépeint également dans ses œuvres une réalité sociale, notamment sur la condition des noirs dans l’histoire et à son époque, tout comme le faisaient les peintres réalistes, avec pour chef de file Jean François Millet qui travaillait à représenter la condition d’une certaine couche sociale de son époque.

 Dans une ville où la richesse côtoie la violence, la pauvreté et les discriminations, le jeune peintre s’en inspire pour mieux retranscrire dans ses toiles une réalité souvent difficile. Il aime également à transcender la gloire et la réussite de grands musiciens ou sportifs noirs tel Cassius Clay (Mohammed Ali) dont il se fait l’ambassadeur.

 Les dernières créations de l’artistes sont quasiment prophétiques, puisque la mort y est omniprésente. Elle se lit à travers les représentations de squelettes, les pattes de corbeaux (symbolisant la solitude et la mort), le sang et les répétitions de phrases telles que "man dies". Autant de présages d’une fin toute proche. Cette toile angoissante n'est pas sans rappeler la dramaturgie de la dernière toile de Van Gogh avant que la mort et ses messagers (les corbeaux) viennent le chercher.

Jean-michel Basquiat meurt en 1988 à l'âge de 27 ans.

 Basquiat, à la fois génie et prophète de son temps, véritable étoile filante dans l’histoire de l’Art, continue d’illuminer le monde de l’Art grâce à ses œuvres incroyablement belles et profondes, qui continueront probablement d’irradier les générations futures pendant longtemps.

Pour consulter l'article complet avec les illustrations:

 http://philoetart.over-blog.com/article-basquiat-bien-plus-qu-une-icone-un-peintre-60084800.html

 

 

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