Belle danseuse

epice

Elle danse devant moi, volubile, semblant vaciller quelques fois. Ses mouvements sont fluides, souples et aléatoires car elle danse sur une mélodie que l'oreille humaine ne peut apprécier. Elle m'appelle, émettant cette lueur hypnotique qui m'attire irrémédiablement vers elle. Vivace, elle semble vouloir se dérober lorsque j'approche ma main.

« Ferais-tu ta timide ? »

Elle me rit au nez et me met au défi de me saisir de sa taille, de ses cheveux ou d'une quelconque partie de son corps. Ma main se rapproche, le vent se lève, elle s'écarte. Je redouble d'ardeur et mon cœur brûle de cet intense désir de la toucher.

Je veux la capturer.

Je ne ressens pas la fraîcheur de la brise. À sa proximité, une douce chaleur m'envahit.

« Laisse-moi te toucher. Juste un effleurement, rien qu'un peu, une seule mèche serait suffisant. »

Ses yeux bleus se rient de moi. Ses lèvres me narguent, libérant une langue tiède qui me lèche le bout des doigts. 

Et à cet instant, je n'ose plus la toucher.

Elle virevolte, semblant grandir devant mes yeux comme pour marquer sa suprématie sur ma condition et ma couardise. Elle le sait, elle a gagné. 

Elle a toujours gagné, depuis la nuit des temps. Pourquoi cela changerait-il avec moi ? Je décide que pour une fois, la donne changera. Ce soir, c'est moi qui l'emporterai. 

Avec un regain de témérité je tends ma main et me saisis de la mèche que je convoitais. 

« Enfin, je t'ai eue ! »

Elle fait moins la maligne. Mais… La brûlure est cuisante. 

La flamme s'est éteinte, et je prends la pleine mesure de cet adage que scandent les adultes : « qui joue avec le feu, se brûle les doigts ».

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