On me demande souvent si j'ai peur. Je suis terrifiée, je n'en dors plus la nuit. Téléphones et ordinateur piratés continuellement et plus d'électricité chez moi : pas d'électricité, pas de caméra.
Non je déconne, je n'ai pas peur de lui, je dors très bien et je continue à chanter comme la simple d'esprit que je suis.
Et si je n'ai pas peur de lui, c'est que…
Hiver 2015
Il est 19.30 et je remonte une rue piétonne lorsqu'une femme à la recherche d'une boutique m'arrête. J'essaie de comprendre ce qu'elle cherche mais c'est assez confus. Soudain un cliquetis me fait machinalement tourner la tête. Un homme à vélo vient de nous dépasser. Je ne vois que son dos et sa casquette. Le pauvre gars appuie comme un dingue sur les pédales pour faire avancer sa machine. Ça va très très très vite, peut-être 4 ou 5 secondes avant qu'il ne prenne la première à droite et ne disparaisse. Y aurait-il des piétons ou une voiture dans cette ruelle qu'il les prendrait de plein fouet tant sa vitesse est extraordinaire, une vraie fusée ! Mais le plus fascinant est ce qu'il dégage : une frousse monumentale et un soupçon de pensée magique « pourvu qu'elle ne me voie pas ! Pourvu qu'elle ne me voie pas ! P……….. »
Oui ladies and gentlemen, le grand, le talentueux, l'unique Rodolphe Boulanger fuyait à la limite de l'apoplexie et des virgules plein le froc à la vue d'une femme.