BITUME CITY...

rocco-souffraulit


Bitume city huit heures et demi
Ça fanfaronne et ça klaxonne
Avec déjà le stress qui bétonne,
Avec le soleil encore dans son lit,
Cotonneux dans le ciel toujours gris
En plein hiver comme en été aussi,
Par les émanations de pollution
Qu’on respire à pleins poumons
Pour un quotidien rempli d’émotions.

Le bonheur est dans le tarmac,
En attendant que les nerfs ne craquent,
Poivrots et poireaux desséchées
Survivent dans un décor aseptisé,
Fait de réverbères, lucioles électrifiées.

Bitume city ciré de béton armé,
La campagne se fait bouffer
Par des allées de beaux pavés
Découpés pour aller déchiqueter
La terre par petites poignées,
Que l’on regarde toutes les nuits
D’une pupille dilatée abasourdie,
On se lèche les papilles de s’entasser
Dans une cité pour aller s’entretuer.

Le tarmac est dans le pré,
Le tapissant de ses artères bouchées,
Pour agrandir son poumon goudronné,
Décors palots, y’a pas photo,
C’est du moult pour les veaux.

Bitume city huit heures et demi
Aux maisons cimentées d’ennui,
À la moquette noire de caviar,
Où cohabitent sur les trottoirs
Des Portraits vaniteux de gars pressés,
Clientèle d’hôtels des culs tournés,
Aux cerveaux défoncés par la télé,
Chaine en or, duplex et Rolex
Pour qui beugler c’est être relax.

La violence est dans le tarmac
En attendant qu’une guerre n’éclate
En une simple trainée de poudre,
Avec une bombe pour mette à sac
Les veines d’un réseau de métro.

Faune de mites et de cafards,
As de pique au cœur de glace,
Oui-oui au palais des culs bénis,
Suivre sa route c’est de la folie,
Il risquerait d’y perdre le nord.
Ne lui confiez pas une boucherie
Sinon on finira tous morts,
Avec sa flatulente patience d’ange
Et ses nerfs qui le démangent.

Le bonheur est dans le tarmac
En attendant que les nerfs ne craquent,
Salops de gigolos et rigolos déprimés
Survivent dans un décor aseptisé,
Fait de réverbères, lucioles électrifiées.

Le 16/10/2010

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