Bleu ciel
My Martin
Requin vipère
Trigonognathus kabeyai
Famille Etmopteridae -poissons cartilagineux
Genre Trigonognathus. Espèce décrite par K. Mochizuki & F. Ohe, 1990
Japon. Wakayama, cité côtière du Kansai, île de Honshū. Tokushiman, nord-est de l'île de Shikoku
Vers 360 mètres de fond. Petit requin des profondeurs, la seule espèce du genre Trigonognathus
L'espèce est apparue il y a 41 millions d'années ; parmi les plus anciens requins (440-430 millions d'années. Dévonien, l'Âge des poissons)
Corps mince et cylindrique
Tête conique déprimée vers l'arrière. Museau court et émoussé
Derrière les yeux ovales bleu ciel, des spiracles (orifices respiratoires) étroits et elliptiques
Les narines, fentes presque verticales
Mâchoires étroitement triangulaires. Le requin ouvre largement la gueule, étend la mâchoire vers le haut, puis la propulse vers l'extérieur
Largement espacées, acérées, les dents aiguilles ; les dents les plus antérieures sont rainurées dans le sens de la longueur
De chaque côté, six à dix rangées de dents supérieures. Sept à dix rangées de dents inférieures
Une seule rangée de dents au niveau des symphyses (articulation cartilagineuse secondaire) supérieure et inférieure (points médians de la mâchoire)
Au niveau de la symphyse, les dents sont les plus grandes. Elles diminuent en taille vers les commissures de la gueule
Gueule fermée, la dent symphysaire supérieure chevauche la dent inférieure. Les dents latérales s'emboîtent
Cinq paires de fentes branchiales. La cinquième paire est la plus longue
Fines nageoires
Arrondies, les nageoires pectorales ressemblent à des lobes
Les deux nageoires dorsales sont positionnées entre les nageoires pectorales et pelviennes
Chaque nageoire dorsale porte une épine légèrement rainurée à l'avant ; deuxième épine dorsale plus longue que la première
Pas de nageoire anale
Le pédoncule caudal est dépourvu de carènes (crêtes postérieures qui renforcent latéralement la queue) ou d'encoches
Le lobe supérieur de la nageoire caudale est plus grand que l'inférieur. Encoche dans la marge de fuite (le bord)
A l'exception des nageoires, la peau est densément recouverte de denticules dermiques (ils tiennent lieu d'écailles) disposés de manière irrégulière, qui ne se chevauchent pas
Denticule en forme de losange renflé -10 à 40 facettes sur la couronne
Noir requin vipère. Sous le corps, des marques distinctes plus foncées. Elles contiennent un nombre élevé de minuscules photophores -production de lumière
Aussi de chaque côté, sur une tache translucide -paupière supérieure
Dans l'immense océan, passé 100 mètres de profondeur, règnent le froid et l'obscurité
Le peuple des abysses communique au moyen de la bioluminescence ; pour se nourrir, se reproduire, éloigner un prédateur
De nombreux animaux des profondeurs océaniques portent, sur la face ventrale, des photophores -cellules bioluminescentes. Vu d'en bas, ils se confondent avec la clarté de la surface. Ils se dissimulent aux yeux de leurs proies ou de leurs prédateurs
Les photophores tirent de l'ombre les épines du requin, pour dissuader les prédateurs
Nageoires translucides. L'extrémité du lobe supérieur de la nageoire caudale est noirâtre
Le mâle mesure 47 cm. Poids 430 grammes
La femelle mesure 54 cm. Poids 760 grammes
Ovovivipare -les œufs éclosent à l'intérieur du corps maternel. Portées d'une vingtaine de juvéniles
UICN Union internationale pour la conservation de la nature. Liste rouge. Espèce rare, mal connue
*
1986. Japon
Au large de l'île de Shikoku, chalutage de fond. Profondeur 330 mètres
Le chalutier Seiryo Maru pêche le premier requin vipère
Trigonognathus kabeyai, nom scientifique. Trigonognathus -mâchoire triangulaire
Kabeyai -en hommage au capitaine du navire de pêche, Hiromichi Kabeya
2003. Revue Ichthyological Research. L'étude porte sur 39 spécimens
Corps noir brillant
Écailles en forme de V. Le requin se déplace rapidement, silencieusement
Deux nageoires dorsales épineuses. Sous le corps, des photophores électroluminescents
18 janvier 2018. Revue Ichtyological Research. Au large de Taïwan. Les pêcheurs remontent cinq spécimens sombres. Corps longilignes. Mâchoires aux dents acérées
Les scientifiques. "Caractéristique la plus évidente, les dents en forme d'aiguilles, comparables à des crocs de serpent ; à l'origine du nom de requin vipère."
Le requin vipère nage, la gueule ouverte
Mâchoire protractile (non solidaire du museau) -capacité de la mâchoire supérieure à être projetée
Il se nourrit de poissons osseux. Myctophidae. 33 genres, 246 espèces
Poissons-lanternes, remarquable aptitude à la bioluminescence. Les poissons-lanternes représentent à eux seuls 65 % de la biomasse des profondeurs abyssales
La lanterne -rayon épineux s'éloigne du reste de la nageoire dorsale. Sur la tête, au-dessus des yeux ou plus près de la gueule, selon le genre ou l'espèce. La forme de ce rayon ressemble à un appât. Il se termine par un organe bioluminescent
Migration verticale. La journée, ils restent dans la zone bathypélagique (1 000 à 4 000 mètres), entre 300 et 1 500 mètres de profondeur
A la nuit tombée, ils s'élèvent dans la zone épipélagique (jusqu'à 200 mètres)
Pour éviter la prédation. Pour suivre la migration verticale du zooplancton, leur nourriture
Parmi ses prédateurs, le thon obèse (Thunnus obesus). 2,30 m. 210 kg
Importante mobilité verticale. Il nage dans des eaux plus profondes (jusqu'à 500 mètres), que les autres espèces de thons tropicaux
Pendant la journée, le requin vipère descend à 300 ou 400 mètres de profondeur
La nuit, il remonte vers 150 mètres
Océan Pacifique. Au large des côtes du Japon. Taïwan. Hawaï