Blue Sky Black Death - Noir
Alice Grenon
Que les choses soient bien claires : « Noir » n'est pas à proprement parler un album noir. Il n'y a dedans aucune once de ce que l'on pourrait appeler noirceur. Pas de mélodies tristes, mais plutôt un son aérien qui nous transporte avec douceur. Si l'on veut trouver une explication à son titre, mieux vaut partir du principe – bien plus plausible – qu'il a été conçu pour s'écouter lumières éteintes.
Blue Sky Black Death, l'homme derrière cet album, est avant tout un producteur, connu et reconnu dans le monde du Hip Hop. L'on comprend alors que ce long format soit avant tout instrumental. On y trouve des vocaux, mais toujours par bribes, qui ne prennent jamais le pas sur les arrangements. Autrement dit, si vous êtes adeptes du schéma couplet-refrain-couplet, passez votre chemin.
Car ici vous ne trouverez que de la musique. De la musique profonde, un peu mélancolique, voir mystique par moments. Une musique douce et apaisante, qui porte, qui élève, qui emmène doucement vers un état second, contemplatif et relaxant.
De Our Hearts Of Ruin, introduction céleste, qui rappelle certains titres de Daft Punk, à Sky With Hands, conclusion rythmée un brin future, rien n'est vraiment à jeter. On a tout de même nos petits favoris : To The Ends Of The Earth, berceuse soutenue par des cordes épiques, Farewell To The Former World, qui sample le magnifique Windmills of Your Mind de Dusty Springfield, nous enfonçant définitivement dans une douce nostalgie et enfin Starry, au vocal murmuré et aux sonorités d'une autre galaxie. Tout au long de ce LP, de nombreux chœurs donnent une résonance ecclésiastique à l'ensemble tout en maintenant un équilibre idéal entre rythmes électroniques et arrangements classiques.
Un album qu'on vous recommande définitivement d'écouter allongé, toutes lumières éteintes. Juré que vous allez passer une bonne nuit.