Boudoir

aina

Boudoir

                                                                  

Au cœur d’un boudoir, il n’y a que des vouloirs

Qui sous l’éteignoir s’unissent dans le noir

Au cœur de l’alcôve, à l’heure brune des fauves

Nappés de grands draps mauves, deux beaux amants se lovent

Par de subtiles caresses, gentiment il l’agresse

Et sa langue paresse au sommet de ses fesses

Sa main doucement glisse sur la fine peau réglisse

De la belle métisse aux confins des délices

Elle parcourt l’échine d’une rose sans épine

Elle sent et imagine l’estocade assassine

Mais l’amante résiste, elle n’est pas fataliste

Elle joue en spécialiste, elle aime, elle est artiste

Elle ose la rebuffade et tente l’escapade

Qui n’est pas reculade, une simple incartade

La main n’a pas cédé mais quoique décidée

A contrer cet effet, elle finit épuisée

Elle s’échoue sur la plage d’une île androphage

Au cœur d’un orage sans un seul nuage

A ce toucher subtil crie l’amante docile

Dont la main habile rend l’abandon facile

Mais l’amante se rebiffe à cette tendre griffe

De l’amant lascif qui d’un coup vient passif

Elle lance en cohorte ses sens qu’elle exhorte

Ouvrant en quelque sorte de l’Eden la porte

De l’amant maladroit elle prend soudain les doigts

Les guide en cet endroit qui recèle l’émoi

De ses lèvres polissonnes, pour qu’il en frissonne

De morsures le harponne, de baisers le foisonne

Rien désormais il n’oppose à elle qui propose

Sans retenue, sans pause, de venir à l’osmose

Alors dans la pénombre, ils ne font plus qu’une ombre

Dans les plaisirs sans nombre, dans la jouissance ils sombrent

Consommées les bougies, assouvie est l’envie

Epuisée l’énergie, ils se sont évanouis

S’installe un doux sommeil, plus un sens en éveil

Bu le jus de la treille, les amants s’émerveillent

Bientôt, il va falloir amants ne plus se voir

Le cœur d’un boudoir souvent ne bat qu’un soir

Mais vous amants mutins, vivez l’instant câlin

Avant qu’alcôve matin ne rende votre destin

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