Brève...
Dominique Capo
Je fuis ce monde égoïste, individualiste, indifférent au sort des plus faibles et des plus fragiles. Je fuis cette violence indicible, cette peur qu'ont ceux et celles des gens qui ne sont pas comme eux. Je fuis ces hommes et ces femmes qui, sans regrets ni remords, me meurtrissent mentalement. Je fuis ces individus qui me tourmentent moralement parce que je ne leur ressemble pas, parce que je ne suis pas comme eux ni physiquement ni psychiquement.
Ils me blessent outrageusement. Ils m'épuisent dans tous les sens du terme. Ils me mettent à genoux ; ils me supplicient continuellement ; ils me font pleurer des larmes de sang. Ils s'acharnent sur moi. Ils me dépècent. Ils se rient de moi. Puis, plutôt que de m'achever, ils se détournent, ils m'abandonnent, à mon désespoir, à ma géhenne.
Alors, la silence et l'obscurité me dévorent lentement, mais méthodiquement. Alors, je réalise que je ne suis rien ; rien d'autre qu'un homme condamné à mort de puis longtemps. Un condamné qui, comme Sisyphe en d'autres Temps, est châtié quotidiennement. Comme lui, je ne peux vivre normalement ; je ne peux pas mourir et être en paix définitivement. Je ne peux qu'endurer encore et encore cette malédiction.
BrèveC'est pour ça que je fuis ce monde où je n'ai pas ma place. C'est pour ça que je préfère le Savoir, la Connaissance, l'élévation spirituelle, la sagesse des Anciens, les questions sur demain qui me hantent. C'est pour ça que je me détache de ce que je ressens humainement pour ces Frères et ces Sœurs qui ne me considèrent pas comme l'un des leurs. Oui, c'est pour ça que je n'ai que pour réconfort, que soutien, que secours, que parmi les livres et les écrits ; même si rares sont les gens qui les suivent, qui les partagent, qui les transmettent, ou qui les apprécient...