Briller ou disparaître

My Martin

Don et contre-don


Friedrich Wilhelm Nietzsche   1844-1900. « La relation créancier-débiteur » est « première par rapport à tout échange »


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Maurice Godelier, né en 1934, anthropologue. L'Énigme du don (1996)

Le don se caractérise par son caractère « énigmatique » et par une ambivalence qui lui est propre

Donner institue un « double rapport », entre celui qui donne et celui qui reçoit

Un rapport de « solidarité ». Le donateur partage avec le donataire. Un rapport de supériorité : celui qui reçoit devient le débiteur, l'obligé, de celui qui donne

Tant qu'il n'a pas remboursé sa dette, le donataire, le débiteur est sous la dépendance du donateur, du créancier. Du moins symboliquement

Donner génère une inégalité des statuts entre les deux parties, voire une hiérarchie que le don exprime et légitime

Deux mouvements contradictoires. Par le partage, le don rapproche les protagonistes. Mais le don les éloigne socialement, par la dette virtuelle qu'il instaure

Acte de générosité et acte de violence

Derrière un geste désintéressé, violence qui avance masquée

La pratique du don contient de multiples stratégies qui servent des intérêts opposés


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Briller ou disparaître

Lien social freelance

En marge du salariat, les travailleurs indépendants s'organisent au sein de collectifs. Véritables communautés

Don / contre-don, au cœur des communautés de freelances. Espaces de coworking

Logique marchande incontournable. Faire société. Donner, contribuer, participer, s'intégrer, s'affirmer, s'élever


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Don / contre-don. Partage symbolique

Le potlatch (Nord-Ouest des États-Unis, vers l'embouchure du fleuve Columbia. Langue amérindienne chinook, "donner, nourrir") est un comportement culturel basé sur le don

Une personne offre un objet à une autre personne ; le partenaire reçoit l'objet et offre un objet d'une importance équivalente  

« Guerre de richesses », plutôt que « guerres de sang »


La culture du potlatch est pratiquée

dans les tribus du monde amérindien (les Amériques)

dans les ethnies de l'océan Pacifique

jusqu'aux Indes


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Wallis-et-Futuna. Collectivité d'outre-mer française d'Océanie de culture polynésienne. Le katoaga « se réunir ensemble », « l'endroit où se déroule l'action »

Échange de biens, distribution de vivres


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Archipel des Comores. Océan Indien. Nord du canal du Mozambique, au sud-est de l'Afrique, entre le littoral nord mozambicain et la pointe nord de Madagascar

Dola N'Kou ou Grand Mariage comorien. Houlola Ha Ada, mariage coutumier. Le marié offre à sa communauté, une forte somme d'argent.

Son honneur, celui de ses frères et sœurs, en dépendent. « Ta nouvelle bataille, c'est de t'occuper de nous », lui dit un de ses amis

« Devoir à faire coûte que coûte, quoi que ça coûte ». Tradition lourde à porter


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Pacifique Sud. Nouvelle-Calédonie française. Kanak, peuple autochtone mélanésien

En terre kanak, les évènements importants -naissance, mariage, fête, invitation- donnent lieu à la coutume. Ensemble de règles qui accompagnent les échanges sociaux

Le visiteur "fait la coutume"

Il offre au chef un morceau de tissu (Manou / tissu), dans lequel est placé un cadeau symbolique, signe de respect et d'humilité. Un billet de 500 Francs Pacifique CFP (quatre Euros), un paquet de riz ou de tabac qui remplacent l'igname ou les monnaies kanak d'autrefois

Le visiteur se présente il explique la raison de sa visite

Le chef signifie son accord en posant sa main sur la « coutume »

Il prononce un discours d'accueil

La protection du visiteur est assurée


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Massim (peuple de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Est)

Les populations parlent des langues austronésiennes non-inter-compréhensibles (groupe des langues de la pointe papoue), l'un des sous-groupes des langues océaniennes occidentales

La Koula, circuit traditionnel d'expéditions maritimes qui sur des centaines de milles nautiques, relie les populations

Lieu d'échange, colliers contre bracelets

La société s'organise autour de ces objets de prestige, sans utilité pratique ni valeur marchande


1922. Bronislaw Malinowski, anthropologue, ethnologue et sociologue polonais   1884-1942. "Les Argonautes du Pacifique occidental" (1922)

La Koula / Kula, institution informelle observée dans les îles Trobriand. Archipel d'atolls coralliens, au large de la côte orientale de la Nouvelle-Guinée

À la différence du Koha des Maori, ces échanges structurent une société matrilinéaire -transmission du statut social, du nom et des biens par la lignée maternelle-, en un système de réciprocité -non de redistribution


1924. Marcel Mauss, le « père de l'anthropologie française » 1872-1950. "Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques (1923-1924)"

La Moka des Papous du centre de la Nouvelle Guinée. La Koula illustre une économie fondée sur le contre-don -moins sur le commerce ou la guerre  


Alain Testart, anthropologue   1945-2013. Cette institution est un échange, plus qu'un don -au besoin, la contrepartie peut être exigée par la force


Les échanges portent sur deux types d'objets en coquillages  

des colliers (Soulava / Sulava, dans les îles Trobriand)

et des bracelets (Mwali)  

Chaque objet possède un nom propre, qui lui donne une valeur personnelle

La valeur des objets est cérémonielle et diplomatique -valeur ni utilitaire, ni décorative

Trop lourds pour être portés, objets symboliques prisés (Vaygu'a, l'objet échangé dans la Koula)  

Aux individus qui y participent à la Koula, les échanges confèrent prestige social et renommée

En termes de richesse monnayable, aucune satisfaction pour les partenaires

Plus l'objet est beau, plus la hiérarchie sociale est élevée ; le contre-don doit être équivalent

Un homme ne conserve pas l'objet pour toujours. L'homme qui conserve un collier Soulava ou un bracelet Mwali plus de deux années, perd son allié dans l'échange

L'alliance se noue entre les deux partenaires de l'échange. Elle les contraint

Si l'un rend visite chez l'autre, il est accueilli et reçoit le gîte


Les objets précieux ont

principalement, une valeur immatérielle. Une signification sociale, « un contenu en idées et symboles »

et une valeur matérielle, pour le matériau (nacre, jade, os, plume, cuivre) et le travail (fabrication, embellissement)


L'organisation d'une expédition maritime au long cours est complexe

Elle nécessite des appuis, des alliances


Waga ou Waga Parai. Pirogues à balancier traditionnelles, à double coque et voile à balestrons (vergues, perches) -triangle dont la pointe est dirigée vers le bas. Certains voiliers sont utilisés pour la Kula, voyage commercial traditionnel


Un petit nombre d'habitants participent à la Koula. Ils sont engagés à vie. « Koula un jour, Koula toujours »

À la dimension de l'échange, s'ajoute l'importance du lien social et de l'alliance politique

Les biens sont prêtés et non aliénés, les objets échangés Vaygu'a circulent, véhiculent une histoire qui implique le territoire


1997.Maurice Godelier, né en 1934, anthropologue français. L'un des premiers partisans de l'intégration du marxisme à l'anthropologie. Son expérience du terrain est riche des sept années passées parmi les Baruya, en Papouasie-Nouvelle Guinée, entre 1967 et 1988. Montagne surplombant la Basse-Terre de Papouasie, entre 2 000 et 2 500 mètres d'altitude

D'après Maurice Godelier, la société baruya est fondée sur le principe de la domination masculine sur les femmes

L'Énigme du don (1996). « Donner oblige les autres, sans qu'il soit besoin de recourir à la violence [...]. Pour la majorité des individus et des groupes, (il est presque) impossible de ne pas entrer dans le jeu des dons et contre-dons. Ou d'en sortir »


La Koula relie les archipels  

des Trobriand. Au large de la côte orientale de la Nouvelle-Guinée

d'Entrecasteaux. Mer des Salomon, à l'est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à proximité des Louisiades

des Louisiades. Entre la mer des Salomon au nord et la mer de Corail au sud.

et des Woodlark. Province de Baie de Milne


Chaque objet est échangé une fois par an. Au terme du cycle, l'objet revient à son point de départ

Les colliers Soulava circulent dans un sens ; les bracelets Mwali, en sens inverse


Bronislaw Malinowski, ethnologue. Théorie du fonctionnalisme ; chaque coutume ou pratique exerce un effet spécifique sur le fonctionnement d'un système supposé stable et cohésif (qui resserre les liens entre les membres du groupe)

Dans les sociétés trobriandaises, la Koula est dotée de plusieurs fonctions essentielles  

Elle socialise les individus

Elle maintient la paix inter-tribale

Elle incite à lancer des expéditions vers les autres tribus

Elle anime la vie quotidienne

Elle répond au besoin d'institution, qui émane de chaque individu

Elle organise la vie économique


En second plan, la Koula place la notion de propriété. Le prestige n'est pas une possession personnelle

Chez les Trobriandais, pas de « communisme primitif ». Selon Karl Marx, Friedrich Engels et différentes théories communistes, l'organisation politique de la société humaine primitive

Le prestige réside dans l'échange. La générosité est signe de pouvoir  


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Nouvelle-Zélande

Culture maori. Taonga

Dans la culture maori, un Taonga est un trésor, tangible ou non

Taonga tangibles. Les artefacts et objets hérités, les terres, les pêcheries, ...

Taonga  intangibles. La langue, la religion, les droits sur les zones ripariennes -relatives à la rive d'une rivière, ...


Les Taonga ont une signification constitutionnelle

6 février 1840. Traité de Waitangi. Traité conclu entre les Anglais et la plupart des chefs Maoris de la Nouvelle-Zélande, par lequel ces derniers reconnaissaient la souveraineté de la Grande-Bretagne sur leurs îles

Second article. Les signataires Maori conservent la possession de leurs Taonga

RMA Resource Management Act 1991. La loi contrôle l'accès aux ressources naturelles du pays. Dans le but de soutenir le développement durable et de préserver l'environnement, autant que possible. Le RMA est la législation principale du pays pour la gestion de l'environnement

Section 6 (e). Importance nationale. « Reconnaître et assurer la relation des Maori et leurs culture et traditions,

avec leurs terres, eaux, sites, Wahi Tapu (terres sacrées, Tapu, Tabou) et autres Taonga ancestrales »  


Débat sur ce qui peut être considéré Taonga, ainsi que sur les conséquences sur les politiques -la propriété intellectuelle, le génie génétique, ...


Les noms maori de nombreux musées néo-zélandais incluent le terme de « Whare Taonga », « Maison des Trésors »

MCH, The Ministry for Culture and Heritage (le ministère de la Culture et du Patrimoine). En maori, Te Manatu Taonga


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Canada, côtes de la Colombie-Britannique. Premières Nations

Le potlatch. Le don

XXe siècle. Côtes britanno-colombiennes. Les missionnaires et les agents gouvernementaux européens débarquent

Les peuples indigènes de la région pratiquent le potlatch

Effroi, ahurissement pour les Européens


Le potlatch

empêche les individus de s'investir dans le travail

gaspillage éhonté

danses païennes

promiscuité sexuelle des femmes

culte de faux dieux. Ridiculisation des vœux sacrés du mariage chrétien


Ottawa. Duncan Campbell Scott, haut fonctionnaire canadien, poète et prosateur     1862-1947

« Les efforts du ministère des [Indiens] se sont concentrés sur la promotion, auprès des Indiens, de l'industrie, du progrès et de la moralité qui sont grandement entravés par le mode de vie dissolu prôné par le potlatch »


Les Canadiens regroupent sous le vocable « potlatch », leur perception erronée et leur désapprobation des cérémonies traditionnelles


Les Premières Nations organisent des cérémonies pour

fêter un mariage ou une naissance

ériger une maison ou un totem

rendre hommage à un chef décédé

accueillir un nouveau chef

donner un nom à un enfant


Les requêtes -relatives à un nom, un privilège ou un rang social- sont présentées et autorisées

Pour leur présence, les personnes invitées à assister aux manifestations reçoivent des cadeaux

Les discours, les festins, les danses, se déroulent pendant plusieurs jours d'affilée

Célébrées par les nations des côtes de la Colombie-Britannique, ces cérémonies sont au cœur de la vie sociale des Amérindiens

Le potlatch permet aux populations côtières de vivre en société et de comprendre le monde


19 avril 1884. Pour interdire le potlatch, le gouvernement fédéral modifie la Loi sur les Indiens

1er janvier 1885. L'amendement à la loi entre en vigueur

Quatre ans plus tard. En vertu de cet amendement, une première personne est inculpée

Sir Matthew Baillie Begbie     1819-1894, Britannique, juge en chef de la Colombie-Britannique. Cet amendement est inapplicable -le terme « potlatch » n'est pas défini

Plusieurs années passent. Un nouvel amendement est adopté

Occasionnellement mis en application

Les autorités gouvernementales sont d'avis que le potlatch est une tradition peu souhaitable. Mais requérir la force pour empêcher la tenue des cérémonies, n'est pas une bonne solution

Les années passent. Et si la coutume s'éteignait naturellement ?

Kwakwaka'wakw. Groupe de nations autochtones (on en compte environ 5 500) vivant au Canada, sur la côte centrale de la Colombie-Britannique. Ils persistent, organisent des potlatchs

Suite de la Première Guerre mondiale. Duncan Campbell Scott recourt à la manière forte

Début 1922. Côte centrale de la Colombie-Britannique, région du détroit de Johnstone. Village Island. Communauté Memkoomlish. Quelques semaines auparavant, trente-quatre personnes prennent part à un potlatch. Duncan Campbell Scott accuse, ils ont enfreint la loi anti-potlatch

Cependant, si les prévenus remettent leurs parures de cérémonie -masques, coiffes, tenues vestimentaires, instruments de musique. S'ils s'engagent par écrit, à ne plus jamais participer à un potlatch. Alors ils bénéficieront d'un sursis. Ils éviteront la prison

Certaines personnes signent. D'autres refusent  

Vingt-deux Kwakwaka'wakw sont condamnés à passer entre deux à six mois en prison. Deer Lake, Burnaby. Prison agricole d'Oakalla, non loin de Vancouver


William May Halliday, agent du ministère des Indiens, écrit à ses supérieurs  « Le potlatch est mort »

Le long des côtes, le potlatch est organisé dans la clandestinité  

L'application de la loi par le gouvernement traîne

Après les arrestations de 1922, un faible nombre de personnes est accusé d'avoir enfreint la loi

1951. Ottawa abroge la loi. Le potlatch redevint légal


Douze ans plus tard. Ottawa. Musée national du Canada (Musée canadien des Civilisations / Canadian Museum of History)

Alert Bay. Pécheur et auteur. Le chef Kwakwaka'wakw James Sewid    1913-1988   se rend au musée, où sont conservées la plupart des parures confisquées à Village Island

"Les masques et autres articles ont été volés", dit James Sewid au conservateur du musée. James Sewid vient les récupérer

Plusieurs années de négociations. Le musée restitue les articles

Les parures sont exposées aux centres culturels de Cape Mudge et de Alert Bay


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Les premiers colons européens ont spolié les indigènes qui pratiquaient le potlatch ; contre des bibelots, ils échangeaient de l'or. Les Amérindiens pensaient que les trocs étaient équilibrés -valeur « potlatch »


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Essai sur les Inuits (1906). Marcel Mauss évoque le potlatch

1924. Marcel Mauss  1872-1950    et Georges Davy   1883-1976   introduisent le terme "potlatch", en anthropologie


1983. René Girard    1923-2015, anthropologue, historien et philosophe français. Le potlatch désamorce une violence collective et mimétique qui peut éclater autour d'un objet de désir non partageable. Volontairement et rituellement, deux tribus rivales gaspillent des richesses. « Mimétisme négatif »


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Culture occidentale actuelle, repas communautaire. Chacun apporte un plat ou une boisson, à partager

Suisse romande. Ce type de repas est appelé « repas canadien » en référence aux Amérindiens d'Amérique du Nord qui pratiquaient cette forme de potlatch

Amérique du Nord (États-Unis, Canada). Potluck / repas-partage


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Dans le don, Marcel Mauss voit une modalité particulière de circulation des richesses. Pratiqué par les Indiens du Canada et du nord des États-Unis. L'étude faite du potlatch illustre cette conception. Dans ces sociétés, la pratique du don coexiste avec d'autres formes d'échanges, réalisés sous forme de troc ou avec échange monétaire


Dès les premières rencontres entre Européens et tribus amérindiennes, est apparue l'incompréhension entre les cultures. Guerre, extermination des Indiens


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Pour cartographier les régions inexplorées du royaume britannique, James Cook   1728-1779  

Né de parents paysans à Marton, à côté du hameau de Tollesby, North Riding du Yorkshire. Dès l'âge de treize ans, il travaille dans le port de Whitby, Yorkshire du Nord

Trois voyages dans l'océan Pacifique. Premier Européen à débarquer sur la côte Est de l'Australie, en Nouvelle-Calédonie, aux îles Sandwich du Sud et à Hawaï. Premier navigateur à faire le tour de l'Antarctique, à cartographier Terre-Neuve et la Nouvelle-Zélande

Sens marin, aptitudes pour la cartographie. Courage pour explorer les zones dangereuses afin de vérifier l'exactitude des faits rapportés par d'autres marins. Capacité à mener les hommes, à se préoccuper de leur condition sanitaire dans les conditions les plus rudes. Ambitieux, Cook cherche à dépasser les instructions reçues de l'Amirauté


12 juillet 1776 – 4 octobre 1780. Troisième mission d'exploration pour le gouvernement britannique. En quête du passage du Nord-Ouest. Joindre l'océan Atlantique à l'océan Pacifique  

18 janvier 1778. Océanie, centre de l'océan Pacifique nord. Îles hawaïennes "les îles Sandwich". Territoire d'outre-mer du Royaume-Uni. James Cook (deux navires, le HMS -Her Majesty Ship- Resolution et le HMS Discovery) jette l'ancre sur la côte ouest de l'île de Kauai, près de Waimea  

Saison Makahiki. Nouvel An, célébrer les récoltes et honorer  Lono, le dieu associé à la fertilité, à l'agriculture, aux précipitations, à la musique, à la paix

Cook marchande avec les habitants d'Hawaï

Il donne l'ordre à ses hommes de récupérer le bois utilisé pour border le cimetière sacré "Morai" des Hawaïens, utilisé pour les individus de la haute société et les représentations des dieux

Pour payer le bois qu'il va récupérer autour du Morai, Cook offre des haches en fer

Consternés, insultés, les chefs refusent la demande de Cook

Cook passe outre, ordonne de monter le Morai, d'abattre la clôture, de charger le bois sur les bateaux

Pendant dix-neuf jours, Cook et ses deux navires restent dans la baie. Ils lèvent l'ancre

La saison des festivals est terminée. La saison des batailles commence sous le culte de Kukaʻilimoku, le dieu de la guerre


11 février 1779. Pour effectuer des réparations, le HMS Resolution (coup de vent soudain, grand mât arraché) revient au mouillage dans la baie de Kealakekua, côte de Kona, île d'Hawaï


13 février 1779. A bord, John Ledyard, explorateur et aventurier américain     1751-1789   écrit dans son journal :

Notre retour dans cette baie nous fut aussi désagréable qu'il le fut aux habitants, car nous étions réciproquement fatigués l'un de l'autre. Ils avaient été opprimés et étaient las de notre alliance prostituée. Il était également évident, d'après les regards des indigènes ainsi que toutes les autres apparences, que notre amitié était maintenant terminée, et que nous n'avions rien d'autre à faire que de hâter notre départ vers une autre île où nos vices n'étaient pas connus, et où nos vertus intrinsèques pourraient nous gagner un autre court espace d'émerveillement.


Tester. Des vols. Les Hawaïens ont tout donné. Ne pas "perdre la face"

Une chaloupe est volée

Cook. Malade ? Enchaînement de mauvaises décisions. Projet, enlever le chef de l'île ; le libérer, contre la restitution de la chaloupe

14 février 1779. Le capitaine James Cook enlève le chef Kalaniʻopuʻu, l' Aliʻi nui de l'île d'Hawaï

Sur la plage. Le chef prend conscience que Cook cherche à l'enlever. Il refuse de le suivre sur son navire. Il s'assied sur la plage

Alertés, les Hawaïens, plusieurs chefs, se massent sur la plage. Cernent le groupe d'Européens. Kanaʻina (Kalaimanokahoʻowaha), le jeune fils de l'ancien souverain. Furieux, Kanaʻina s'approche de Cook

Avec le large côté plat de son épée, Cook frappe Kanaʻina

Kanaʻina repousse Cook, qui tombe sur le sable

Cook (51 ans) tente de se relever. Nuaa, le préposé personnel du roi, tient un poignard, obtenu par le commerce avec le navire de Cook, lors de cette dernière visite. Il se jette sur Cook, lui plante le poignard dans la poitrine

Violente échauffourée entre les Hawaïens et les hommes de Cook

Quatre Royal Marines sont tués, deux Marines blessés

En infériorité numérique, les marins et les Marines tirent sur les assaillants, se dégagent, rament vers leur navire

Les morts gisent sur la plage


Le jeune William Bligh     1754-1817, futur capitaine du HMS Bounty (mutinerie le 28 avril 1789, dans le Pacifique Sud). Longue-vue, depuis le HMS Resolution. Les Hawaïens traînent le corps de Cook sur la colline, jusqu'au village. Mis en pièces. Cannibalisme rituel ? S'approprier les vertus du défunt ? Dévorer l'ennemi vaincu. Les Hawaïens restituent à l'équipage, des restes de Cook


Pour achever la réparation du mât endommagé, les navires de Cook restent à l'ancre encore une semaine

22 février 1779. Les navires britanniques quittent la baie de Kealakekua


Ultérieurement en mer, cérémonie funéraire, en l'honneur du capitaine James Cook


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