Bye bye.

Amandine P.

"But sometimes...The Islands are too far apart."

Deux îles bien distinctes, rien de plus, rien de moins. Chacun son monde, chacun sa vie. C'était tellement plus facile comme ça, de faire comme si rien n'avait jamais existé, d'oublier. Faire comme si on ne s'était jamais rencontrés, comme si nous étions des inconnus. Comme si nous n'étions rien de plus que des marionnettes dans des mains trop habiles pour que nous puissions nous en défaire. Mais on a refusé, on s'est battu. Pour quoi ? Pour nous. Pour que les choses changes, si elles ne changeaient pas pour nous, elles auraient changé pour les autres. Devenir des modèles, des exemples, des emblèmes. Mais je me fichais de tout ça, je ne voulais que toi. Être avec toi. Tu sais, construire ce pont entre ces deux îles, pour qu'enfin elles puissent être réunies. Je voulais juste y arriver, montrer qu'on se fichait pas mal de cette haine, de toutes ces critiques, qu'on étaient bien plus fort que ça. Ont ce l'était promis « ça ne nous atteint pas. » mais est-ce qu'au moins on était honnêtes envers nous-mêmes ? Est-ce qu'on était suffisamment fort pour être seuls contre tous les autres ? Tu disais qu'on avait du monde dernier nous, mais qu'est-ce que ça changeait ? Chaque fois qu'ne personne était avec nous, il y en avait deux de plus contre. Et je ne pouvais pas faire avec, je n'étais pas assez fort, je n'étais pas prêt. Je voulais pas combattre tout ça, je voulais pas avoir à me justifier sans cesse. Je voulais juste vivre ma vie, sans aucun secret. Je ne voulais plus avoir à me cacher, je voulais vivre au grand jour ce qui venait de changer ma vie. Toi. Uniquement toi. Mais c'était trop demander hein . De laisser des gamins tranquilles ? De nous laisser en paix. Tu disais que tu étais fort mais tu mentais ! Tu te foutais de ma gueule, tu étais aussi faible que moi, voire pire. Et tu n'as rien dit, tu as juste continué à mentir, à me mentir. À me consoler, me dire que tout allait bien, que tout irait bien, que les gens s'y ferait. Mais tu n'y croyais même pas toi-même.

On était deux gamins qui avaient fait l'erreur de s'aimer un peu trop dans un monde qui ne voulait pas de ça. Est-ce que c'était mal de s'aimer autant ? Est-ce que c'était mal d'être heureux ? On nous à enchainer, enfermés dans une cage, et sans rien dire on s'est laissé entrainer. Sans même savoir comment on allait s'en sortir. Un jour j'ai lu dans un livre que nous avions tous nos labyrinthes de souffrance, que c'était de ça qu'était faite notre vie, et que l'on devait apprendre à en sortir, vivant. Mais où était la force pour se battre ? Où était la force pour s'en sortir. Tu étais ma force, je voulais être la tienne. Maintenant, il n'y a plus de force, plus de repère, plus rien. J'étais faible, tu as été lâche. J'étais égoïste, tu étais loin. Nous n'étions plus des îles, mais des morceaux de terre, piétinée. Et ce putain d'amour entre nous ne semblait même plus suffire, y avait plus de place pour ça. Il y avait plus de place pour nous... Mais tu n'avais pas le droit de partir Louis. J'aurais pu essayer plus fort, être là, te soutenir, ne pas lâcher, toujours tenir. Mais j'ai même pas vu. Le pont était déjà fissuré, il tombait en ruine et nous étions à des milliers de kilomètres. Moi dans mon monde, et toi dans le tien. Mais qu'est-ce que mon monde vaut sans toi ? Et je suis arrivé trop tard, pour réduire ces kilomètres, pour reconstruire le pont, pour sortir de la cage. Je t'ai laissé crever dedans. Tout est de ma faute. Pardonne-moi... je n'ai jamais voulu ça, j'aurais voulu être plus fort si tu savais. Sache que tu as changé les choses. Tu m'as changé, tu as changé ma vie et celle de toutes ces personnes qui était avec nous. On avait beau se cacher, des gens savaient. Parce que nous étions plus forts que n'importe qui, ensemble. Puis tout ça a pris tellement d'ampleur... tellement d'importance. Ça nous à dépassé, c'est devenu plus énorme que nous. Il y avait notre vérité, celle qu'on devait cacher. Nous devions cracher sur ça, mentir, soutenir que ce n'était qu'une connerie d'adolescent, que nous ne nous aimions pas comme ça. Mais c'était ça la vérité ! Cette putain de vérité qui a fini par nous brûler, par te consumer. On s'aimait comme des dingues, Louis. On s'aimait mais on n'avait pas le droit alors tu t'es foutu en l'air. Pour mettre un terme à tout ça, parce que ça faisait mal de mentir, ça faisait mal de se cacher, ça faisait mal d'être quelqu'un d'autre. Tu pouvais plus vivre avec ça, mais moi je peux pas vivre sans toi. Je pourrais jamais... Parce que maintenant, plus que jamais, tu n'es plus dans mon monde mais dans le tien, dans un autre. Loin de moi, et je ne peux pas vivre comme ça. J'me fou du reste, je n'ai pas peur Lou. Quitte à être des lâches autant l'être jusqu'à la fin. Je t'aime.

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