Ca ne se termine pas comme ça...

Aurelien M

Mes rêves sont magnifiques n°9, récit d'un rêve...

Quand j'étais jeune j'avais pour habitude de passer mes vacances à la campagne. Je trainais souvent derrière le bois dans le domaine d'un petit vieux qui n'avait pas toute les frites dans le même panier si vous voyez ce que je veux dire…

Il ressassait toujours les mêmes histoires qui devaient tourner autours d'aliens ou de cohabitation de peuples dans une ville cachée dans la vallée… Enfin des trucs du genre, j'avoue que je n'écoutais pas trop. Je préférais jouer les indiana jones dans les ruines qu'il avait dans son jardin. De la vieille pierre où la nature avait repris ses droits, j'alternais parcours d'obstacles, pseudo-fouille archéologique (je n'ai trouvé qu'un vieux bout de ferraille depuis lors) et mon préféré l'exploration.
Il faut dire que les ruines s'étendaient loin sous terre et j'avais pris l'habitude chaque année de fouiller un endroit précis et de m'arrêter lorsqu'une nouvelle pièce se présentait à moi et d'attendre la semaine qui suivait pour l'explorer et découvrir encore une autre pièce etc.

Cette année je suis assez excité à l'idée de partir en exploration, j'avais laissé les fouilles des dernières vacances après avoir trouvé un vieil escalier qui descendait encore plus profondément dans le sol.
Je prépare mon sac pendant que le petit vieux me racontait ses histoires pour la quatrième fois depuis que j'avais passé sa porte… Lampe de poche, corde, eau, bocal (au cas où), carnet, crayon et c'est parti!

Je connaissais les ruines comme ma poche, à force de les arpenter année après année. J'arrive sans peine devant l'escalier, un courant d'air frais me caresse le visage, je prends une grande respiration, allume ma torche et m'avance.

L'escalier parait sans fin et les marches ne sont pas très stables, je sens les pierres bouger à chacun de mes pas.
Puis, il fallait bien que ça arrive, une pierre dévisse, emportant avec elle toute une partie de la structure et moi avec, je glisse avec les gravas j'ai lâché ma torche et je m'enfonce vers l'inconnu dans le noir le plus total à une vitesse assez flippante, j'essaie de m'accrocher, de me rattraper à quelque chose, impossible, je vais bien trop vite, mon cœur s'emballe, je me dis que c'était pas la meilleure idée que j'ai eue de la journée que ça va très mal finir…

Un courant d'air m'arrive en pleine face, en plus de l'air produit par la vitesse et j'aperçois une lumière au loin, je vais enfin voir où je risque de me casser la figure. Je surgis à l'extérieur comme si les ruine venaient de m'expulser, devant moi, un paysage invraisemblable… Bon j'ai pas eu trop le temps de bien l'admirer j'étais un peu en chute libre j'avoue…

Je me dirige droit vers une sorte de toiture, assez raide pour me servir de “toboggan”, mais pas assez raide pour laisser à mon coccyx un souvenirs inoubliable, je commence à glisser sur cette toiture en ardoise noires, je ralentis doucement… j'atteins le bout de la toiture et chute en contrebas sur une sorte de rue pavée en grosse pierre…

Je reste là, allongé, et toutes les émotions que j'aurais du ressentir durant cette dégringolade m'arrivent d'un coup !
A croire que mon cerveau a mis son temps pour me faire parvenir les sensations… Je m'évanouis.

A mon réveil, je n'étais pas seul, un “truc” humanoïde était assis là à me regarder, ce “truc” avait les courbes d'une femme, très grande aux cheveux long et blond… Sa peau était d'une couleur fort proche de celle du jade, son visage… était assez proche du notre, avec de très grands yeux et une toute petite bouche…

"Bonjour voyageur, après cette chute je vous croyais mort mais il semblerait que vous soyez plus résistant qu'il n'y parait"

Bouche bée, je sais pas pourquoi d'ailleurs c'est pas comme si un être étrange venu de nulle part dans une ville cachée dans des ruines du jardin d'un vieux fou venait de me parler dans ma langue, même si bon j'avais pas quitter la frontière pour autant mais ça reste troublant que quelque chose d'aussi étrange et singulier puisse communiquer directement dans la même langue que soi…ou était-ce parce qu'elle faisait allusion à ma carrure de maigrichon? Enfin bref je ne répond rien puisqu'il semblerait que mon cerveau reste bloqué en “état de choc”

"Vous allez bien? vous voulez de l'eau ou que je vous aide à vous relever?"

"aaaaah ah ah ah" rire nerveux, j'adore quand tout s'embrouille dans ma tête et que la dernière chose que je veuille faire devienne par hasard la première que je réalise.

"Tenez prenez un peu d'eau" elle me tend alors un gourde en cuir, je l'attrape, coté psychomotricité tout fonctionne, mis à part quelques tremblements mais c'est relativement ok.

"Venez je vais vous faire visiter"

Elle me tend sa main et je me relève. Elle prend la tête de la visite guidée de cette ville aux allures moyen-ageuse…

Je pense que je dois avoir de sérieux problèmes de concentration et cette chute n'a pas du arranger les choses, car elle avait commencé à raconter l'histoire de son peuple en faisant apparaitre ci-et-là des projections de souvenirs rendant cette ville fantôme de nouveau vivante, mais pas moyen pour moi de saisir la moindre phrase tellement mon esprit était éparpillé entre l'architecture, les petites scènes de la vie recréées et la beauté des lieux.

Quand soudain j'ai de nouveau bloqué, derrière les carreaux d'une petite maison, une tête, un visage que je connaissais… je me précipite, laissant mon hôte seule sur la route.
C'était le petit vieux, mais en plus jeune! Ma main à couper, cette moustache ! Il n'y a que lui pour la porter ! Il est en compagnie d'un autre homme, jeune, assez bien sur lui, cheveux noir coiffé en queue de cheval, ils parlent en pointant du doigt des pages d'un vieux bouquin, je cherche la porte d'entrée histoire de me rapprocher d'eux…

”- Non, n'y va pas” me lance l'être de l'autre coté de la route.
- Mais c'est le petit vi… c'est quelqu'un que je connais !
- Je sais” dit-elle

Je ne savais pas quoi répondre… comment pouvait-elle savoir?
Je restais bloqué un petit moment devant elle, mais ma main était tombée sur la poignée de la porte
“non…” dit-elle alors tout bas… elle ferme les yeux, elle savait que j'allais tout de même entrer…

Surprise ! Passé la porte me voila transporté sur la grand place de ma ville, elle est noire de monde et des décorations de Noël partout…
Sacrée transition je suis assez déboussolé…Je cherche à réouvrir la porte mais pas moyen. Je rage, je me sentais si proche de quelque chose d'énorme, quelque chose de mythique… Je me retourne frustré.
Il fait nuit et devant moi, mes amis m'attendent

"Hé bien t'en as mis du temps ! Bon on va se le faire ce restaurant ou pas?"

Cette chute m'a vraiment détraqué le cerveau, je passe du coq à l'âne en un battement de porte… mais qu'a cela ne tienne, voyons où cela nous mène…

Nous avions pour habitude de manger au restaurant du théâtre, car mise à part une bouffe pour le moins très banale, ils avaient un dessert hors du commun, un beignet fourré de crème fraiche à la vanille, flottant dans du lait chocolaté, arrosé de chocolat chaud fondant et pour terminer des éclats de noisette par dessus… Un pur délice.

Nous entrons dans le restaurant, dont toute un pan de mur était vitré et donnait sur la scène principale… Ce soir là il y avait représentation et la salle du restaurant était éteinte et vide.

On essaie tout de même de communiquer avec des membres du staff qui sont de l'autre coté de la vitre mais sans succès jusqu'au moment où l'un des nôtre a l'idée d'allumer furtivement le restaurant pour attirer l'attention du staff.

Bingo, on nous a vu!
On a du communiquer par la langue des signes à travers les vitres…
On nous fait comprendre qu'il n'y a que des spaghettis ce soir et pas de dessert, dommage se dit-on, en se dirigeant vers la porte de sortie du restaurant… Mais c'était sans compter sur le caractère bien trempé d'une de nos amies qui clôtura cette discussion de sourd par un majestueux bras d'honneur, chorégraphié et assez joli à voir j'avoue…
De l'autre côté de la vitre, une femme du staff se lève, rouge de rage elle vient vers nous, ouvre la porte et se plante devant notre amie…

"Et vous vous prenez pour de vrais chasseurs?! Vous êtes qui ? Vous êtes connu comme chasseurs ? Non je crois pas, non, alors déguerpissez d'ici !"

Nous sortons précipitamment du théâtre, le sourire aux lèvres comme des cons d'adolescents que nous ne sommes plus depuis un bout de temps…. On rigole, ça fait du bien, dehors la place s'est vidée et il neige…

Attends des Chasseurs elle a dit ?!


Cette nuit, j'ai fait un rêve inexplicable, une histoire d'aventure surréaliste associant archéologie, légende, apparitions avec un twist final inattendu à base de dessert sur-calorique et d'un cliffhanger à propos de chasseur…

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