Cannes 2012 part. 1

barymore

 Jour 1  Je pars ce soir pour Cannes, je prends le train, je suis à la gare de Lyon. Ils sont tous là les cons tous à parader, ils portent des lunettes de soleil PERSOL achetées la veille alors que là, il pleut. Les opticiens eux se frottent les mains comme tous les ans de la connerie de ces gens. Donc Machine pour ne pas la citer est là toute de blanc vêtue avec son chi"ouah-ouah" ses persols neuves et ce chapeau de paille, oui les chapeaux de paille sont revenus à la mode et ça n'a échappé à personne même pas à moi.... J'ai un billet IDTGV acheté 4 mois à l'avance par mon boss et ce radin l'a pris en Seconde classe, je me lasse de ses humeurs chiennes. Ma voiture c'est la numéro 16, c'est à dire la dernière rame tout au bout du quai, là encore c'est normal, j'ai l'habitude de ce genre de détail et celà me rassure presque, mon rituel de looseur, comme oh mais si ! vous l'avez déjà vu, entendu, où lu, la fameuse histoire de la caisse de supermarché, vous savez celle qu'on prends  (enfin moi c'est celle là que je choisis souvent) qui paraissait la plus rapide et qui s'avère vite être un cauchemard, c'est vrai il suffit que j'arrive à cette putain de caisse pour que le client d'avant provoque un cataclysme, un enchaînement d'événements qui me prenne à moi mon temps... à lui rien, il s'en fout lui ( et puis sûrement que c'est un figurant juste là pour me pourrir ma vie à moi ) le code barre ne marche pas, sa carte ne passe pas, y'a plus de papier dans la machine à CB, c'est juste le moment du changement de caissière blabla oui vrai de vrai, ça me tombe dessus à chaque fois.  A ce moment là je vois ma vie défiler, je repense à toutes ces fois où je me suis retrouvé à perdre des minutes précieuses de mon existence, à moins que ce ne soit un coup de mon ange gardien ( admettons qu'il s'appelle Patrick) pour me garder là bien en sécurité, peut-être que si je passais rapidement à cette putain de caisse, je traverserais la rue vite sans regarder et forcément un chauffard bourré et coké et que sais-je encore déboulerait et m'écraserait avec son jeep cherokee alors que là, Patrick il me sauve à chaque fois.  Peut-être que tout ce que je prends mal dans mon existence comme des contre-courants n'est en fait qu'un de ces fameux plans de l'univers pour me garder en vie, pour me protéger des éventuels dangers que la mort mets en place pour m'attendre au tournant ( de la rue ). Bref ( avez vous remarqué comme on ne peut plus employer en toute innocence  le mot bref, il a été copyrighté par la série du même nom sur C+... pourtant, j'aimais bien dire "Bref comme dirait Pépin" et là je me sens copieur, plagieur, un PPDA mais avec de vrais cheveux ) je m'éloigne de mon sujet principal, je suis donc assis en seconde, collé à tous ces ploucs qui comme moi n'ont réussis leurs vies, condamnés par notre classe (  la middle ) à être proches, trop proches, à observer nos faces de rats, à sentir nos odeurs corporelles et nos sandwichs emballés dans de l'alu ( non je vous arrête de suite moi j'en ai pas, je vais au bar c'est traditionnel ). Haine de mon rédacteur en chef : il est con !  je suis censé être en première pour me fondre dans l'univers impitoyable de mes articles, car oui je je prends le train parce que je suis... journaliste. Mais non là je suis parmi des parasites, qui se trouvent tellement cool, d'être à cannes cette banlieue sud-est de paris,  même qu'ils vont aller au ronron ( sorte de blague désignant en fait ce club de nuit : le baron, qui tel une pieuvre s'est déployé aux 4 coins de l'univers et est de tous les festivals In ) ces concons sont pathétiques à Paris déjà mais là soyons objectifs et bienveillant y'a le soleil en plus...  Mon papier ? c'est sur Kristen stewart, c'est elle que je vais suivre, j'ai hâte, comme le monde entier ( enfin par monde entier j'entends nous autres occidentaux aux goûts formatés ) je la trouve "bon-ne actrice et d'un sex appeal à réveiller un désir de paternité chez n'importe quel mâle en âge de procréer. J'ai donc cette lourde tâche d'aller l'interviewer, de passer du temps avec elle, de la suivre, puisque nous lui consacrons un numéro spécial ( elle est nominée pour son rôle dans Sur la route ) et que pour ça, elle a la gentillesse d'accepter les 100.000 € que nous lui tendons...  Numéro spécial KS ses amis, ses amours, ses emmerdes... Ha non j'oubliais, elle, la seconde classe, les caisses de supermarché, elle connait pas (enfin si mais dans sa vie rêvée au ciné). Les emmerdes de Kristen doivent être des jours hystériques, bipolaireïsés, l'addiction aux coupes faims, la spirale infernale de la dépression liée à la culpabilité d'être si chanceuse, belle, riche, constamment occupée, constamment comblée. Oui Kristen être trop comblé est aussi mortifère et donne autant le sentiment d'un vide intersidéral que le vide le vrai. Kristen faisons l'amour, je te comblerais au moins 15 minutes et nous oublierons l'un et l'autre le pourquoi du comment, de ce questionnement infini, nous serons juste 2 robots en pilote automatique feintant l'envie de mélanger nos gènes et d'enfanter ce monstre de mini toi ( note comme je te fais passer avant moi ) ou de mini moi qui nous pompera tout et nous rappellera à chacun que nous nous aimions au moins le temps d'une chanson, que nous avons étés l'un contre l'autre nus et que nous avons commis l'irréparable, je ne sais pas comment Robert le prendrait... Je m'éloigne encore, encore une fois, tu sais entre nous il n'y aura rien en fait et tu veux que je te dise je m'en fous, tu m'intéresses pas, tu dois être aussi passionnante qu'un poisson rouge dans un bocal rond.  Ceci étant dit, celà doit être reposant de te voir tournoyer, de te voir te regarder et embrasser ton propre reflet : dans les maisons de retraite ils mettent des aquariums ça déstresse paraît-il, ça fait oublier la vieillesse... Kristen j'ai envie de mourrir, là tout de suite, dans ce train, d'oublier ma vie mon ennui, ouah j'aurai pas dû sortir hier soir ça me déprime de pas assez dormir, je vais aller au bar mon barista m'attends il a l'air sympa.

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