Ce que je leur ai dit
Julien Andrieux
J'ai dit à mes filles que ça faisait peur, et qu'on avait raison d'avoir peur, parce qu'il y a des fous qui nous veulent du mal.
Je leur ai dit qu'on avait le droit d'avoir peur, et aussi d'être en colère contre eux, autant en colère qu'on était tristes pour tous les gens qui sont morts alors qu'ils ne faisaient rien à personne.
Je leur ai dit qu'on était inquiets, et qu'on avait besoin de savoir ce qui se passait tout le temps.
Je leur ai dit aussi, que la France, c'est des millions de personnes, qu'alors on n'était pas seuls, qu'on allait se soutenir, et se protéger mutuellement.
Je leur ai dit qu'un État comme la France avait une armée et une police, et qu'on ne pouvait pas s'attaquer à un État comme la France sans que les militaires et les policiers ne fassent tout leur possible pour nous protéger, parce qu'il considéraient nos vies comme la chose la plus précieuse du pays.
Je leur ai dit que dans l'histoire de la France, ce n'était pas la première fois que des gens nous voulaient du mal, mais que si on était toujours là aujourd'hui, c'était parce qu'on s'était défendus à chaque fois qu'on nous avait attaqués, comme on le pouvait, même contre des méchants plus nombreux que nous.
Je leur ai dit qu'on était des millions à vouloir défendre notre pays, comme quand on était descendus dans la rue le 11 janvier, et qu'en plus, on avait des alliés, d'autres pays qui voulaient nous aider.
Je leur ai dit qu'avec tout ça, on ne pouvait pas perdre, et que les fous ne pourraient bientôt plus nous faire de mal.
Je sais qu'elles comptent sur moi pour ne pas leur mentir quand c'est si important.
Et moi je compte sur nous tous, nous les millions qui sommes la France, pour montrer aux fous qu'on est toujours une Nation, des gens qui veulent vivre ensemble, défendre leur pays et leur histoire, et tenir les promesses qu'on a faites à nos enfants, parce que j'imagine qu'on leur a tous fait les mêmes...