Célibataire CSP+ / mode à Paris
Marc Chataigner
Yoshi arrive de Londres, Gare du Nord, crasse matinale, direction le collectionneur pour se poser, un instant de luxe avant de dérouler son prgramme FashionWeek. Sa première. Premiers pas à Paris. Rue du Fbd St Honoré, racing club de solhouettes libérées ravissent Yoshi. Il poursuit chez un Japonais rue Ste Anne, archpel de propreté se dit-il, puis jardin des Tuileries, les photographes mitraillent tout ce qui claque, l'allure des visiteurs et non les rues taudis. Intransigeance pressée, la suite rue Vielle du Temple, galeries d'art transformées en showroom, expositions d'étoffes, sculture sur escarpin, les frontières se brouillent. La cohue se poursuit, les collections l'intéressent, mais pas les pavés souillés qu'il enjambe. Yoshai repense à son hôtel Art Déco, un luxe d'un autre temps où Paris aurait dû rester.
Terrasse rue de Bretagne Yoshi s'accorde un martini. Il est déçu par laville Lumière qui n'a d'unique que les traînées de pisse. Comment se peur-il que le monde entier ose parler de Paris comme destination romantique? La lumière du jour s'épuise, comme les espoirs de Yoshi.
En repartant il passe un scootervec les clés sur le contact. Joueur, Yoshi fait quelques pas en arrière, le moteur est froid. Est-ce un oubli? Oserait-il? personne ne le connaît ici, il ne risque pas grand chose, le jeu l'emballe, il enjambe le scooter et s'élance. La ville siffle sous son casque, Paris le peigne et le caresse. Il s'engouffre dans les ruelles, lève les yeux et sourit à celles qu'il voit aux balcons, parfums du soir, plaisir égoïste. "Hey!" hèle une silhouette, Yoshi se range. "Would you drive me to my party? I'm so late..." Impossible, elle se moque, quelle audace. Quel charme! Elle descend, il n'a plus le choix, elle le guide, les réverbères dansent, la musique et le soirs débordent des bars. Ils arrivent quelque part, Yoshi monte, intrigué, tombe sur un salon XVIIè, bal post-moderne, luxe, champagne et volupté, des femmes et de la joie, une nuit en or.
Dans le taxi vers son hôtel, Yoshi récite sa leçon du jour; les charmes de Paris sont à cueillir sur ses balcons, non sur ses pavés.
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