Dix sept heures 7

scribleruss

- 2 - Chroniques blanches

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Samedi 6 juin 2020 17.07 18°

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   Les décrocheurs du confinement vont apprécier les modalités du dispositif " vacances apprenantes " de notre ministre de l'Education nationale.

    Mais comme le disent mes amis Laspalès et Chevallier - je n'en entends plus parler peut-être sont-ils morts - c'est eux qui voient, chacun voit ses vacances à sa porte...

   D'ailleurs puisque j'évoque la mort que craignait tant notre pauvre bûcheron national je sors, là, de l'entreprise des Pompes funèbres où j'ai passé commande, ils ont été surpris mais vont étudier ma demande qui leur paraît inusité, mais nouvelle et décapante.

   Je leur ai exposé mes désirs ... Ils disent " des obsèques adaptées aux convictions de chacun ! " alors allons-y ... 

    Je souhaite des funérailles festives qui seront ô combien plus joyeuses, que ma mort aura d'un coup allégé ceux qui se croient mes proches, du poids de mon existence calamiteuse.

    Et moi tellement heureux de quitter ce monde que j'en frissonnerai de bonheur dans mon cercueil et d'ailleurs et d'ailleurs non seulement j'en frissonnerai, mais j'en tressauterai

   ... Ainsi m'inspirant d'une excursion télévisuelle au Ghana et ayant donc ainsi assisté à ce type d'enterrement j'ai été surpris et subjugué par la coffin dance jouée par les pallbearers, les « porteurs de cercueil dansants ».

   Ces porteurs sont géniaux, en costumes noirs ou immaculés, en chaussures de tango, lunettes de soleil, costume deux pièces, calots militaire et gants blancs, ils bougent, tournoient ou se jettent au sol, le tout dans une synchronicité digne des meilleures chorégraphies et sans jamais faire tomber le fardeau qu'ils portent.

   J'ai presqu'envie d'aller de me jeter dans le cercueil, l'eau doit être encore trop froide ...

    Qu'importe que ça me coûte les yeux de la tête et je n'aurais plus et les yeux et la tête, et il ne manquerait plus que d'autres que moi profitassent d'un argent qu'ils n'auraient pas acquis dans le sang et les larmes et que moi j'ai burné des décennies pour au moins quelque chose, m'envoyer à l'air puis sous terre et y prendre mon repos par les ombres myrteux ...

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