C'est ainsi que reviennent les souvenirs
m-jean
Je me souviens, c'était il y a très longtemps, j'avais 16 ans, je m'étais laissé séduire car elle était belle et blonde avec de longues anglaises qui encadraient ses yeux bleus, je m'étais laissé embrasser car elle me le demandait, je m'étais laissé fasciner car elle m'envoutait, elle me parlait de son père peintre, elle me regardait comme si j'étais beau et hélas je n'avais pas su l'aimer car sans doute je n'étais qu'un enfant terrorisé par une fée...
Quelques années plus tard, à une époque où j'allais souvent au cinéma l'après midi dans des salles parisiennes qui ont disparu depuis longtemps et où je me retrouvais souvent seul, en sortant d'un film que j'ai oublié, abandonné quelque part dans les tréfonds de mon cerveau aux côtés de quelques romans russes, en sortant de cette salle non chauffée et arrivé dans la rue mes jambes se mirent à vaciller, mon crâne s'embrumait et se remplissait d'une essence sulfureuse figeant toutes mes pensées, je fis quelques pas et allait m'affaler sur une borne voisine... Je la suivais un peu des yeux, elle venait de passer, de me frôler sans me voir, belle, si belle et plus que cela, j'aurais pû la toucher mais ne le pouvais pas, elle que je n'avais pas oser aimer, et passant ainsi au bras d'un "vieil" homme qui devait avoir mon âge d'aujourd'hui.
Ainsi parfois, des émotions nous chavirent et nous emportent et nous ne savons pas toujours que longtemps longtemps, nous resterons sujet des brises et des vents et que nous oublions parfois de consulter les avis de tempête.
Merci pour ce commentaire, la "poésie" n'est-elle pas souvent la recherche de ces émotions diluées...
· Il y a plus de 6 ans ·m-jean
Il suffit parfois d’un rien pour raviver une émotion, une passion… des regrets… que l’on croyait domptés depuis longtemps. :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé