C'est la guerre?

amaury-deville

Pensée superflue sur une guerre lointaine et si proche!

Mes amis, aujourd'hui je me sens bête. Faut-il connaître le sens de son Histoire, de ses histoires, pour prendre autant parti ?

Je me sens bête, faut-il avoir une éducation traditionnelle pour qu'incriminer son voisin devienne le but de sa vie ?

Je me sens inconscient, quand les conscients politiques s'enfourchent sur les terrains de bataille alors que je regarde ça du fond de mon lit ?

Je me sens inconscient, blaguant sur les juifs et les rebeu avec autant d'envie.

Je me sens distant, quand je refuse de croire aux images qu'on m'envoie depuis des décennies.

Je me sens distant, jouant au tennis comme leurs autres jouent leurs vies.

Je me sens bête, inconscient, distant, récalcitrant, irréaliste et mal voyant, quand je vois deux peuples s'affronter au gré d'un lynchage, d'un chantage ou d'un mépris. Quand je vois les gens de ma nation soutenir les uns et les autres, pour achever l'autre.

Quand je vois mon voisin « pro-palestinien » disserter des heures, formidablement, sur l'ennemi sioniste, lui qui fut incapable de gérer ses fils.

Quand je vois mon voisin juif, qui regarde la télé, bien triste et pensant : quelle sera la suite ?

Je le sens, la suite me promène dans mon passé, notre passé. Celui que j'ai appris à l'école et que j'avais failli oublié, inconscient comme je suis, de la répétition des actes humains à travers le temps.

L'histoire nous apprend que l'histoire ne nous apprend rien. Cette phrase m'a toujours frappé. Je suis frappé par les phrases quand d'autres sont frappés par l'obus. Alors je tourne la page quand d‘autres, dans leur sang nagent.

Suis-je donc ce jeune homme irresponsable, incapable de comprendre les faits historiques qui sont la cause de cet embrasement.

Suis-je donc cet homme naïf, incapable de donne raison à l'un ou à l'autre. Une discussion avec Hamed, j'entends ses arguments et je lui donnerai volontiers ma carte d'adhérent au Hamas. Une discussion avec Ariel et je participerai volontiers à ses réunions sur le sionisme.

L'un comme l'autre sont dans le vrai, ils sont dans leurs croyances. Si bien ancrés dans leurs cerveaux, que je ne puis y échappé, pris par leur verve, leur naturel et leur rhétorique.

Qu'ils sont beaux ces prêcheurs, comme je suis capable de les aimer. Martin Luther King disait : « je juge les gens selon leurs principes à eux, non selon les miens ». Et à les juger dans leurs discours, ils sont grandiloquents. Ils s'entendraient si bien, je penses alors. S'ils s'écoutaient... Mais ils ne s'écouteraient que pour répondre, pas pour se comprendre. Trop pris par leurs idéaux. Peur d'être pris à défauts ?

Pendant ce temps là, me questionnant sur leurs différences, je reprends mes distances, voyant quelques villes de France partir en vrille. Je crois que je ne veux pas voir ce qu'il se passe, ne pas avoir d'idées précises, voilà mon pari.

Je n'ai donc rien compris, homme bête que je suis.

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