Cet Autre.

loukas

Vous Le connaissez, vous ?
Vous Le fréquentez, vous ?
Vous Le sentez ? Le touchez, presque, lorsque ça devient trop dur ?


Est-ce que vous savez de quoi je parle ?


J'espère pour vous que non. Vraiment, j'espère pour vous que ce n'est pas le cas. J'espère que vous vous sentirez toujours bien, malgré des hauts et des bas, mais surtout, j'espère qu'Il vous laissera tranquille.
Pour moi, il est bien trop tard. Il me bouffe depuis des années, et Il continuera de me bouffer jusqu'à la fin. Fin non-programmée qui arrivera subitement, mais qui aura l'effet de la fatalité : Après tout, ça devait arriver. ... Du moins, pour les Initiés. Ceux qui sont au courant, mais qui ne fuient pas. Ceux-là, peut-être, seront tristes - et encore, Il m'en fait douter, pour Lui ils ne pourront penser que Bon débarras, enfin tranquille ! Enfin LIBRE !

Ceux dans l'ignorance crieront à la lâcheté. Au manque de responsabilités. A l'égoïsme, même. Il leur fait écho. Lâche, poule mouillée, fardeau, inutilité... Si bien que parfois je m'y perds, que Lui et moi ne formons qu'un, court et désagréable instant qui se répète. Encore, et encore, et encore.


Se battre, c'est bien beau. Lorsqu'on ne sait pas contre quoi on se bat, c'est tout de suite plus difficile. Lorsque la Chose contre laquelle vous vous battez est cruellement tapie dans un coin de votre esprit... C'est éreintant. Epuisant, tuant.


Les Initiés sont rares et se taisent, souvent. Parfois, ils nous aident. Mais jamais ne nous comprennent entièrement. Après tout, qui le pourrait lorsque je me perds en moi-même, hein ? Qui ? Qui ? Lui ? Elle ? Nous ?


Je deviens peu à peu un monstre, victime et bourreau, tout à la fois. Victime de soi-même, bourreau des proches, des Initiés. D'Elle en particulier. Qui me maintient en vie, qui est ma vie, tout simplement. Si Lui s'en moque et s'en amuse, moi, au fond du gouffre, je cris et hurle en silence. Caché par son masque, je me tais et souris. Lorsque je me libère, je ne fais que semer la pagaille, davantage, maladroit, malhabile, simple pantin sans marionnettiste. Je m'enfonce et me noie, avant qu'Il ne reprenne la main.


Quel étrange sentiment de se voir couler, encore et encore. De sortir la tête de l'eau, remporter de petites victoires - cruelles illusions - pour finalement boire la tasse et replonger.


Pourtant, tu allais mieux ces derniers jours. Pourtant, je prenais peu à peu la place dans son esprit. Pourtant, j'étais toujours là, quelque part, à tenter de rassurer les Initiés quand moi-même je meurs de trouille. C'est comme parler en étant braqué par un mystérieux Inconnu, tapi dans l'ombre : " Tout va bien. / Ca va mieux. / Tout s'arrange. / Et TOI ?"


Je me détourne et me cache, je m'envole et m'évanoui. Je tourbillonne sans cesse, fatigué et fatiguant, énervant et énervé, blessé et blessant. Mes proches valent mieux que moi, ils ont raison / Tu ne vaux rien sans eux, approche toi trop près d'eux, tes ailes brûlent, éloigne toi, tu meurs de froid. MARCHE OU CREVE.


....


Dites,

Vous

Le

Connaissez,

Vous

?



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