C’était un Colt Python Magnum 357, 6 pouces

Karma23

Le jour suivant le RAP, Lorenzo frappa à la porte de ma chambre tôt le matin. Je lui ouvris. Il entra sans un mot et s’assit sur mon lit. J’étais en train de m’habiller et il me regarda faire sans rien dire. Il avait l’air fâché. Je lui demandai ce qui n’allait pas, alors il ouvrit son sac, sortit un journal et me le balança. Je l’attrapai et vis la photo, de moi et de Peter sur le toit du fourgon, nos collants sur le visage en train de jeter l’argent aux passants. Je souris et ne dis rien. Mais Lorenzo rompit le silence et dit :

- C’est toi !

- Quoi ? De quoi tu parles Lorenzo ? Je ne pourrais jamais faire u..

- Tais-toi John ! » Me coupa net Lorenzo « Je sais que c’est toi ! »

J’essayai de faire l’imbécile, de nier, mais Lorenzo insista et dit :

- Là John ! Là ! C’est toi…Je peux reconnaitre tes cheveux qui dépassent du collant facilement, si toutefois j’avais besoin d’une preuve, parce que je n’en ai pas besoin, je pourrais te reconnaître n’importe où, n’importe quand de toute manière !

- C’est vrai, tu pourrais ?

- Oui. »

Bizarrement, l’entendre dire ça me remplit d’un immense plaisir. Alors je laissai tomber et lui avouai tout, et au final j’étais très content de pouvoir le faire car c’était quelque chose dont j’étais très fier et j’étais content de pouvoir le partager avec un de mes meilleurs amis. J’avais finis de m’habiller. Je m’assis à côté de Lorenzo, et toujours en regardant le journal, je lui dis :

-Et oui, voilà, tu sais tout maintenant. Tu sais ce que je trafique avec Peter et Baptiste. Tu ne trouves pas ça génial Lorenzo ? Hein ? Aller, vas-y, dis-le moi…dis-moi que c’est génial ! Ces RAP qu’on fait avec Baptiste et Peter sont vraiment la meilleure des actions qu’on aurait pu faire, Peter a été génial sur ce coup là ! ». Puis je lui racontai quelle était la philosophie des RAP « Rendre l’Argent au Peuple ». Je lui dis qu’on ne prenait jamais rien pour nous, même pas le moindre centime d’euro. La seule chose qu’on voulait c’était rendre l’argent des banques aux gens, de la façon la plus directe qui soit et on s’en fichait de le faire car on savait que les banques étaient assurées pour ce genre de truc et de toute manière on s’en fichait de ce que pouvait bien penser les banques car on avait raison. Puis, j’arrêtai de parler et me mis à lire l’article dans le journal. C’était le même que les autres fois pratiquement. Le journaliste commentait ce que nous avions fait, la quantité d’argent qu’il y avait dans le fourgon, environ 1 million comme toujours, et se demandait qui on pouvait être. Le journaliste ajoutait cependant que d’après les analyses d’experts de la Police criminelle, nous devions être très jeunes. Ce qui n’était pas bon car effectivement la Police avait raison, et je me demandai s’ils n’allaient pas finir par nous mettre la main dessus. Lorenzo me tira de mes penser en me disant, presque en criant :

- John, tu es complètement fou !! Je te jure ! Non mais tu te rends compte de ce que vous faites ? Je savais bien que toi et Peter étiez sur un mauvais coup, je le savais depuis le début, je le sentais, j’aurais pu le jurer. Mais Jésus, est-ce que tu te rends compte que si vous vous faites choper, la Police et les banques vont rejeter la faute sur vous ? Même si vous ne prenez pas un rond pour vous-même et que vous distribuez tout, même comme ça, même comme ça Jésus, la responsabilité retombera sur vous trois ! Vous risquez au moins 20 ans de prison Jésus, est-ce que tu t’en rends compte au moins !! » Il m’avait appelé par mon vrai prénom, alors je savais qu'il était très sérieux. Je lui dis :

- Ah oui, Lorenzo, bien sûr que je m’en rends compte, qu’est-ce que tu crois…je le sais très bien….J’ai la peur au ventre à chaque fois que je le fais. A chaque fois, ça me glace l’estomac. Mais ça vaut quand même la peine Lo. Et puis, quelque part, c’est grisant, et franchement, tu ne trouves pas ça, stupéfiant !? » Finis-je par lui dire avec mon plus grand et plus charmant sourire en le regardant droit dans les yeux.

Lorenzo allait répondre et dire quelque chose, mais finalement, il ne le fit pas et se contenta de soupirer. Puis au final, il me dit, très calmement : « Ah oui, John, c’est vrai que c’est vraiment stupéfiant ! C’est génial comme idée ! Alors, ok, dis-moi, espèce de petit fou, comment est-ce que vous faites ça au juste ? »

Alors je lui racontai tout. Lorsque j’eu finis, nous nous mîmes à rire parce que j’étais en première page des journaux et que j’étais un héro. Je donnai des coups de coude dans les côtes de Lorenzo et plaisantais avec lui et lui demandais comment il se sentait maintenant qu’il savait qu’il était l’ami du nouveau Robin des Bois des temps modernes. Lorenzo ne répondait pas, et se contentait de rire et de me demander d’arrêter de le chatouiller. Puis il me demanda où était l’arme et il voulait la voir. Je n’avais pas trop envie de lui montrer et préférai la garder cachée, mais il insista, alors au final, je me levai et j’allai à mon armoire. J'ouvris la boite à chaussure que je cachais derrière mon sac, pris le revolver et lui montrai. Il voulu le prendre alors je le laissai faire. C’était un Colt Python Magnum 357, 6 pouces. Lorenzo le regarda sous toutes ses coutures et fut impressionné. Il me dit qu’il était extraordinairement réaliste. On aurait vraiement dit un vrai, avec le même poid et tout. Je lui dis qu’il était presque vrai, et qu’il tirait des balles à air comprimé et pouvait réellement blesser quelqu’un. Je lui montrai les balles. Je lui dis que mon premier choix avait été le Desert Eagle, mais il était vraiment trop cher alors, j’avais finalement pris le Magnum. Lorenzo me demanda ce que Baptiste et Peter avaient choisi, et je lui dis qu’ils avaient choisi tous les deux le Beretta M190 pour Baptiste et M9 pour Peter. Lorenzo me dit que les deux étaient des bons choix et qu’on avait dû bien s’éclater à choisir nos flingues. Je lui dis que oui, on s’était bien éclaté et on avait passé un surper moment ce jour là. Ca avait été le moment le plus sympa de toute cette affaire. Puis il me demanda pourquoi je n’avais pas pris un Beretta moi aussi, et je lui dis que quitte à renoncer au Desert Eagle, autant prendre quelque chose de totalement différent et comme je trouvais le Magnum Python classe, j’avais pris celui-là. Puis j’arrachai mon revolver des mains de Lorenzo et je lui pointai le bout du revolver sur la tempe en disant : « Dis-le ». Lorenzo se mit à rire en poussant le revolver et essaya de m’échapper. Je l’attrapai par les épaules et essayai de le plaquer sur le dos. Je le couchai sur mon lit. Il me laissa faire et ne me résista même pas, me laissant l’attraper en fermant ses yeux et en les ouvrants à nouveau en rigolant. C’était trop facile et je savais exactement pourquoi. Puis soudain, alors que j’étais sur lui, moitié en train de me battre, moitié en train de rigoler moi aussi, j’eu une violente envie de l’embrasser sur la bouche juste là. Tout à coup, j’eus envie de lui comme jamais. Cela me choqua tellement que je me redressai précipitamment et m’éloignai. Puis, je jetai le revolver dans sa boite à nouveau, mis mes chaussures et attrapant mon manteau et mon sac, je sortis de ma chambre en disant « Ok, allons-y, on va être en retard en cours Lorenzo », et je sortis sans l’attendre.J’étais furax contre moi-même pendant tout le reste de la journée et je ne cherchai plus à reparler à Lorenzo.

Au final, je décidai de raconter également aux autres ce que je faisais avec Peter et Baptiste. Je leur dis au dejeuner et ils voulurent voir mon arme également, que je leur montrai après les cours. Ils me traitèrent de fou, mais je pouvais voir dans leurs yeux qu’ils m’admiraient malgré tout. Clotaire me dit que j’avais bien choisi mon revolver, il aurait pris le même.

Après l’incident avec Lorenzo cependant, de nouveau, je décidai de prendre mes distances avec lui.

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