Chant du vieux bonhomme.

boukinoli

Chant du vieux bonhomme.

Amour  Amour  j’suis édenté
J’ai plus de corne à mes souliers
J’ai pu de flair  j’peux pu épier
Amour  tu n’es plus mon métier.

J’ai froid la gueule
J’ai les pieds gelés
Dans l’herbe je m’assieds pour de bon
Je suis venu par les sentiers
Qui m’ont rompu et piétiné
Je m’suis souvenu d’une clairière
Autrefois vue sans m’arrêter
J’avais le cœur d’un jet de pierre
Qui sur la chair nue ricochait.

Je m’suis souvenu d’un frère enfoui
Qui me suivait depuis la tourbe
Dans une fièvre d’air et de courbe
Je te rejoins depuis ma nuit
Me voila frère sur tes genoux

Fils à tes pieds
Dieu et ton ombre
Qui m’embrasse
Me voilà c’est moi
Mon autre face
Mon œil de verre
Celui de peau
Dans une carcasse
Rongée d’hier
Et douloureuse
D’éternité.

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