Chape d'ennui

Sous les heures qui défilent et qui s'enchaînent, sous le monticule de tâches à effectuer, d'activités choisies ou imposées, se terre une sensation d'ennui, gluante. Ecoeurante. Un ennui dissimulé, qui surgit à ses heures, au milieu du tout pour exprimer son rien. Un ennui qui avance masqué derrière des journées interminables dont la longueur ne suffit plus à combler la langueur. Monotone sont les heures qui passent. Semblables les unes aux autres sont les années qui s'enchaînent.

Où est le grain de folie qui dormait au creux de mon cœur d'adolescente ? Il n'a jamais germé. Enseveli par les tonnes de conventions, d'habitudes, d'objectifs ; par le cadre dans lequel il est de bon ton d'évoluer, de faire semblant d'avancer, mais surtout pas plus vite que les autres, surtout pas trop loin, surtout pas dans un ailleurs trop inconnu donc forcément semé de pièges et d'embuches. Un ennui qui crie son innocence, mais pas trop fort non plus. On risquerait de l'entendre.

Chut, écoutez… Vous entendez ? Non, rien. Il est déjà parti. Le jour se lève et le rythme effréné de la vie reprend son cours.