Chapitre 1

coteylis

Assis à l'ombre des vieux arbres un jeune garçon observe méticuleusement les doux flocons blancs s'écraser sur ce qui était plus tôt un beau feu de camp. Avec une légère difficulté, il s'appuie sur ses faibles bras pour redresser son buste. 

Un lourd silence l'accueille, seulement quelques craquements de bois se font entendre, probablement le vent qui frappe les vieux chênes, pense le garçon en remontant son maigre manteau sur ses épaules.


De nouveaux souffles glacés l'atteignent encore, même pour un hiver ce vent est particulièrement froid, sur cette pensée il se tasse un peu plus sur lui-même.


Des craquements plus forts brisent de nouveau le silence, le garçon en boule contre son arbre relève légèrement la tête alertée par le bruit. Malgré lui, une légère peur s'immisce au fond de son être, après tout qui sait ce qui rôdes dans ces bois la nuit ?


Plusieurs sons lui parviennent soudainement, seulement le froid l'ayant engourdi, il met de longues secondes avant de pouvoir les comprendre.

Des cliquetis métalliques accompagnés d'un tintement s'approche de plus en plus de sa position.
Sa peur augmente alors radicalement, un arbre n'est pas censé faire ce bruit n'est-ce pas ? Peu à peu que son mal-être s'accroît de nouveaux murmures l'immobilise.


Cette fois, il en est persuadé. Il n'est pas seul. Des souvenirs des précédents jours lui revinrent violemment, comme un coup de couteau enveloppé de regrets.
Il se revit se disputer avec sa mère au propos d'une chose, qui avec du recul, était bien futile.
Puis il est parti naïvement dans les bois chercher de quoi se nourrir pour l'hiver.

Une forte voix le tire brutalement de ses rêveries.
Un grand homme portant un large armure noire frappe sans merci le pauvre feu de camp disposé quelques dizaines de pas devant le jeune garçon.


 - Regardez-moi cela ! Apparemment, nous avons de la compagnie !

L'homme rit grassement bientôt accompagné par d'autres personnes elles aussi habillées d'une armure toute de noire.
Le garçon maintenant terrifié retiens inconsciemment sa respiration espérant innocemment que ça lui permettra de ne pas être repéré.


 En vain. Celui aillant détruit le feu de camp plus tôt se retourne soudainement en direction du jeune. Avec une lenteur épouvantable, le garçon voit la chose s'approcher de lui. Sans réfléchir, il se lève précipitamment et porté par sa peur, il commence à courir entre les branches.

Son manteau, bien vite déchiré par les morceaux de bois, lui laisse sa peau entièrement à découvert en proie du cruel froid qui enveloppe les régions d'Arnia durant l'hiver.


Son souffle lui, déjà coupé par la fatigue, devient totalement erratique alors que les cliquetis reviennent embrumer ses sens.
Les rires résonnent de nouveau autour de lui.
L'air glacé eût heureusement raison de lui et il ne sentit pas le funeste morceau de métal rongé par la rouille traverser sa chair.

 D'un coup sec, l'homme arrache sans difficulté son arme de la dépouille.
Aussitôt, les autres autour de lui s'activent pour la ramasser et en extraire férocement ce qu'ils y trouvent.

Après avoir fait leurs affaires, ils jetèrent le reste de dépouille avec barbarie à l'orée du bois vers les habitations. Puis, d'un même pas accompagné de leurs sinistres cliquetis, ils partent sous les hurlements d'horreur de la découverte matinale des habitants, laissant juste derrière eux un simple morceau de tissu noir posé négligemment sur une branche.

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