Chapitre 11: Avenir et bataille à venir.

sarahlambert2030

Une fois que je fais atterir le vaisseau, je me rends compte que beaucoup de gens sont absents, probablement partis s'équiper et s'armer. Les autres sont assis ou debout, blancs comme des linges et silencieux. Un silence qui en dit long sur la situation. Je tourne ma tête vers la droite et croise le regard de John. Son regard exprime tout ce qu'il ne parvient pas à me dire de vive voix, la peur, l'inquiétude, la compassion, l'attachement... je crois que je le regarde de la même manière. La bataille imminente fait monter le stress en moi, je sais que je risque de mourir, comme beaucoup de monde. Notre plan n'est pas parfait même si il est simple: convaincre le plus d'esclaves, tuer le plus de soldats et finalement, tuer Maalok. Zaalaak ne va pas tenter de la raisonner, John m'a fait la promesse de le sauver de son passé, de ses sentiments. Ont-ils été réciproques ? J'en doute. Durant le trajet de 2 heures, j'ai raconté toute l'histoire à John, qui semblait abasourdi et admiratif devant le courage de notre mentor qui avait osé aller à l'encontre de son chef. "Heureusement d'ailleurs" je pense, le regard dans le vague. Je lui ai demandé si il avait déjà entendu ou lu la prophétie si populaire chez les Gadan. Il l'a su aussitôt qu'il a rencontré Zaalaak mais jamais il l'a entendu ou quoi que ce soit.

On continue de se regarder en silence pendant que le reste de la salle se vide. Au bout de quelques secondes, John se racle la gorge, probablement gêné de ce contact visuel si long. Je me racle la gorge à mon tour en reprenant mes esprits. Sans le vouloir, nos mains sont entremêmées. Je ne veux plus bouger, mais Zaalaak revient dans la pièce et nous regarde, moitié attendri, moitié exaspéré.
- Hé ! C'est pas le moment de feignasser. On a des ordres à suivre !
- Tu suis tes ordres, Zaalaak? demande John avec un petit sourire.
- Pas le choix, j'aimerai tout autant que n'importe qui d'autre paresser au soleil sur une île déserte, mais on fera ça après, une fois que tout sera enfin terminé, ce sera vacances pour tout le monde !
Je le regarde avec anxiété. Il me regarde à mon tour et me dit:
- Ça va aller ?
- Je crois, je lui réponds, la voix chargé d'émotion.
Il s'approche de moi et me prend dans ses bras et me serre fort pour me réconforter, ce qui me calme un peu. Il me dit à l'oreille:
- Si t'es pas amoureuse de John, moi je suis un playboy milliardaire et philantrope.
Je lui souris, comprenant la référence à laquelle il a fait allusion. Il regarde John, lui serre la main et l'étreint brièvement. Il lui dit quelque chose à l'oreille, mais je n'entends rien, il parle trop bas. John aussi lui sourit.
- Je suis très fier de vous deux, même si Chloe m'a vexé parce qu'elle ne veut apprendre le Gadanok, dit-il en souriant, on rit. Vous connaître à été un privilège, et un honneur et je tiens à présenter des excuses, si inutiles soit-elles, au nom de mon peuple, je regrette tous ces malheurs qui durent depuis trop longtemps déjà...
Sa voix se brise. Il nous fait un discours d'adieu. Comme tout le monde, il voit sa dernière heure arriver.
- Câlin ? demande-t-il.
-Câlin ! dit John et moi-même.
On se serre tous dans les bras de l'autre et on reste là quelques secondes. Puis notre mentor préféré s'écarte et dit:
- Bon à l'attaque !
On se dirige tous vers la porte. Je me rappelle de ce que Zaalaak m'a soufflé à l'oreille plus tôt. J'attends donc que Zaalaak sorte pour fermer la porte. Je me tourne vers John et sans attendre je lui dit:
- Je sais pas ce qui peut arriver là-bas mais je ne veux pas regretter de ne pas l'avoir fait...
Mais John me devance et m'embrasse. D'abord surprise d'avoir pensé à la même chose, je lui rend le baiser. Puis il me prend la main, et on sort de la pièce, du vaisseau pour regarder tous les autres, attendant le feux vert de notre chef. Je cherche mes parents des yeux. Ils me regardent, ou plutôt nous regardent, John et moi, et sourient.
- Ok, bon tout le monde se souvient de ce qu'il ou elle doit faire ? demande Zaalaak
- Oui, répond la foule d'une seule voix.
- Bien. Je veux vous dire que vous êtes tous super, que vous avez fait de l'excellent travail et qu'après tout ça, on fera la fête et on mariera sans aucun doute ces deux-là, dit-il en me montrant du doigt. Tout le monde nous regarde, John et moi.
- Dis pas de bêtises, papi, je lui répond, embarassée.
La foule ri devant la gêne apparente sur mon visage. Regardant John, je constate que lui n'est en rien gêné. Il sourit avec fierté en me serrant la main.
- Zaalaak, on est pas fiancés ! dit-il
- Non, mais vous allez l'être dans pas longtemps. Vous vous marierez et aurez une belle et grande famille.
Je m'étouffe. Il a l'air si sûr de lui, il doit faire ça pour qu'on se sente plus courageux.
- Si monsieur le Devin a fini de prédire l'avenir, on pourrait y aller ? je demande, rouge d'embarras.
- On y va ! dit John en avançant, me tenant toujours la main pour chercher nos armes et partir à l'attaque.
Tout le monde se mit en marche le plus silencieusement possible.
John me regarde, et me chuchote:
- Ça ne me déplaîrait pas..
- De quoi ?
- Qu'un jour tu deviennes ma femme...
- John t'es sérieux là ?
- Oui.
Je le regarde stupéfaite. En effet, il a l'air sérieux me regarde attentivement pour connaître ma réaction.
- Je... je... bah tu sais on devrait prendre notre temps...
- C'est avec toi que je veux être, Chloe. Je t'aime.
Je ne sais pas quoi répondre à ça, je suis totalement surprise d'entendre ces mots sortir de sa bouche avec autant d'assurance. Qu'est- ce que je veux moi ? On a déjà discuté du fait que je risquais de mourir et je n'avais jamais réfléchi plus loin dans mon avenir. Mais aujourd'hui, j'ai accepté mes sentiments. Si je survis, je pourrais fonder une famille ? Tout me semble si iréel, jamais je n'avais pensé à ça, je me suis toujours vue finir seule dans les bois, sans enfants, ou bien me faisant enlever pour devenir esclave. Je réfléchis un instant mais John continue de me regarder. Oui je veux tout ça. Et inutile de me voiler la face, j'aime ce gars qui me tient la main et qui attend ma réponse.
- Ça ne me déplaîrait pas non plus, je répond avec un sourire. De devenir un jour ta femme et d'avoir des enfants.
- Tu voudrais ?
- Oui. Je... moi aussi je t'aime.
- Parfait, vous êtes fiancés maintenant ? demande Zaalaak.
J'avais oublié tous ces gens derrière nous. Ils ont du nous entendre. Ou alors Zaalaak possède une super ouïe.
- Y a rien d'officiel mais on en discute, dit John avec un énorme sourire.
Je lui souris. Qui sait ce que la vie me donnera ?
On fini par arriver à 100 mètres du hangar des esclaves. Antonin, John et moi-même allons de ce pas dans cette direction. Puis d'autres groupes se détachent pour aller là où ils doivent se rendre et mettre le plan à exécution.
- On se sépare, dit Antonin. Cachez-vous et éliminez le plus de soldats possibe.
- Reçu, je dis et part ma réfugier derrière un mur.
John passe devant moi, m'embrasse par surprise, et part se cacher.
- Il y a 3 gardes, dit Antonin. J'entends un bruit de flèche. Plus que 2.
Je dois faire vite. J'encoche ma flèche et vise l'autre garde le plus en arrière. Je tire, il s'écroule.
- John, vite à toi.
Le dernier garde, qui ne s'était rendu compte de rien, s'écroule à son tour, mort. On se regroupe à la porte et on l'ouvre légèrement pour regarder à l'intérieur. Les esclaves dorment.
- Bien, Antonin ouvre la porte en grand et sort un petit objet en demi cercle, métallique de sa poche. Il se place au centre de la pièce et appuie sur l'objet. Les esclaves se réveillent alors sans rien comprendre à l'endroit où ils se trouvaient.
Antonin nous fait signe d'approcher.
- C'est quoi ce truc ? je lui demande.
- Je supprime le travail de Zaalaak. Leur amnésie, rajoute-t-il devant mon incompréhension.
- Oh, ingénieux, je réponds avec un sourire.
Les Soumis de l'Humanité se lèvent, regardent autour d'eux, sans comprendre.
- Bien, maintenant que vous êtes tous réveillés, nous allons séparer les plus jeunes des plus vieux puis, parmi les volontaires, nous allons nous battre pour affronter Maalok et en finir avec toute cette histoire, crie John en montant sur une table. Ceux qui ont plus de 18 ans et qui veulent se battre, mettez-vous près de Chloe, dit-il en me montrant du doigt. Les autres, près d'Antonin, ajoute-t-il en le montrant lui aussi du doigt. Il montre aux ex-Soumis où aller et attend quelques minutes pour que les groupes se soient formés et que le calme soient revenus. Antonin, tu veux dire quelque chose?
Antonin prend alors la parole:
- Beaucoup d'entre vous me connaissent, je suis Antonin Chernov. Les esclaves commencent alors à le regarder, surpris. Il reprend sa tirade:
- Cela fait 90 ans que Maalok a décidé de faire de la Terre un monde froid et cruel, sans amour, ni amitié, ni compassion, juste pour reigner. Ce n'est pas une Déesse comme elle le prétend- car oui la rumeur est belle et bien fondée - elle n'est juste qu'un être perfide, dénuée de sentiments et avide de pouvoir. Elle n'a pas hésité à manipuler et à tuer beaucoup de gens pour obtenir ce qu'elle a toujours voulu. Mais aujourd'hui, cela est fini. Si vous êtes revenus vous-même, sachez que c'est grâce à un dénommé Zaalaak, et comme son nom l'indique, il n'est pas Terrien. Il est, comme beaucoup d'autres, de notre côté. C'est grâce à lui que nous sommes là. Alors, tous ensemble, nous allons nous battre pour être libres et donner une bonne leçon à Maalok !
Les esclaves crièrent en levant le poing.
- On vous suit ! crient-ils à l'unisson.
- Le groupe de Chloe, dit John en me regardant, venez avec nous. Antonin, tu vas faire quoi ?
- Je ramène ceux qui ne vont pas se battre et je vous rejoins, dit-il en regardant certains ancien Soumis ne souhaitant pas se battre auparavant aller dans le groupe de Chloe.
- Antonin, fais vite et fais attention, lui dis-je.
Il me sourit.
- Faites attention à vous tous. A tout à l'heure.
Il sort du hangar avec les esclaves aussi silencieusement que possible et court vers le vaisseaux.
Je regarde John, indécise.
- Où va-t-on ?
- On part retrouver ceux qui sont à l'entrée pour ensuite retrouver Zaalaak.
- Bien. Vous êtes prêts ? je demande au groupe.
- Oui !
- On y va, dit John, me prenant la main.
Une fois sortis, on longe les murs, nos armes à la main.
- Une fois à l'intérieur, allez tuer autant de soldats que possible, leur amnésie ne peut être supprimée et ils n'hésiteront pas à vous tuer donc faites vite.
Le groupe part à l'entrée et commence à s'engouffrer à l'intérieur du hall. On entend le bruit des combats.
- Prête ?
- Prête. Et toi ?
- Prêt.
On se dirige vers le hall à notre tour, sur nos gardes. Plusieurs gardes nous sautent dessus, j'en tue aisément 2 au corps à corps, mais un troisième est beaucoup trop rapide alors je me cache dans le groupe d'anciens esclaves et attend qu'il ne me cherche. Là, je lui saute dessus et d'un geste rapide, lui tranche la gorge. Zaalaak n'aurait pas aimé voir ça.
On continue de se battre jusqu'à ce qu'il ne reste que le groupe, John et moi-même.
- Dirigez-vous vers les étages, vous allez sans doute croiser nos hommes, faites donc attention à qui vous tuez. Nettoyez tous les étages avant de passer au supérieur.
Le groupe part, me laissant avec mon petit-ami.
- Wow, on dirait un chef, dis-je admirative.
- Je sais je sais, je suis incroyablement beau et incroyablement doué pour commander.
- Mmh, commander à manger ou commander des troupes ? je demande d'un ton narquois en haussant un sourcil.
- Hé ! D'accord j'avoue la bouffe c'est mon truc. C'est la faute de Zaalaak aussi !
On se met à rire, oubliant brièvement où l'on est. On redevient sérieux puis on part plus loin au rez-de-chaussée.
- Où se trouve la salle du trône ? me demande John.
Je tente de me remémorer l'endroit. Tout y était si froid.
- Là haut.
On monte donc au premier étage et une vingtaine de gardes nous tombent dessus. John et moi nous nous regardons, paniqués. Nous battre ne servirait à rien, ils sont trop nombreux. 2 gardes m'attrapent, chacun par un bras, tandis que 2 autres font pareil avec John. Il se débat férocement, mais aucun des gardes ne le lache. Alors, voyant que John ne s'arrête pas, ils l'assoment. Les deux hommes qui tiennent John regardent les deux autres hommes qui me tienne et font "oui" de la tête. Quelque chose heurte violemment ma tête et je perds connaissance.
Quand j'ouvre mes yeux, je suis dans une grande pièce faiblement éclarée. Un grande pièce en pierre froide. Je cherche John et fini par le trouver, le regard perdu dans le vide. Je bouge mon pied pour le faire réagir. Il me regarde en clignant plusieurs fois des yeux.
- Tu es réveillée. Comment tu te sens ? me demande-t-il.
- J'ai affreusement mal à la tête et toi ?
- Ça va.
- Où sommes-nous ? Tu le sais ?
- Je ne sais pas. Je... Je crois qu'ils ont eu Zaalaak, et...
- Et ?
- Il est avec elle, répond-t-il dans une grimace de douleur.
Parfait. Nous sommes on ne sait où et Zaalaak est avec Maalok. Il va tenter de la raisonner, ce qui évidemment ne va pas fonctionner. Des cris se font entendre. Des cris de douleur, de souffrance. On les entend pendant une minute, puis plus rien. J'ai peur qu'il soit mort. Je pleure silencieusement. John est tout pâle, il doit penser la même chose en cet instant.
Je ferme les yeux, tentant de reprendre mes esprits. Je me concentre sur ma respiration et je parviens enfin à me calmer. Je rouvre les yeux et regarde partout, à la recherche du moindre détail pouvant nous permettre de sortir de cet enfer. Je vois une porte au fond à gauche. Je tente de me lever mais je constate que je suis ligotée. Ça tombe sous le sens. Je tente de m'en défaire mais non rien ne bouge.
- John, tu as ton couteau sur toi ?
- Non, ils nous on tout pris, répond-t-il la voix brisée.
- Oh c'est pas vrai ! Comment on va faire pour s'échapper ?
- On ne peut pas, Chloe, ça doit faire une heure que j'essaye de trouver une solution.
- Chut ! J'entends du bruit !
Il y a du bruit dans le couloir. On tente d'ouvrir la porte. Qui ça peut être ? Les gardes ? Les anciens esclaves ? Antonin ? On va pas tarder à le savoir. La porte s'ouvre enfin et Antonin passe la tête. Quand il nous voit, il vient à notre encontre, et nous libère de nos liens.
- Vous allez bien ? Rien de cassé ?
- Non ça va. On... pense que Zaalaak est...
Ma voix se perd. Antonin me regarde.
- On va pas tarder à avoir la réponse.
Il m'aide à me relever et aide John. Une fois debout, il dit:
- On a plus d'armes, plus de couteau, rien.
- On a ce qu'il faut au rez-de-chaussée, on va tenter d'y faire un tour.
Nous sortons de là et on arrivé dans un couloir tout blanc. Il y règne un silence de mort. C'est terrifiant. Nous avançons jusqu'aux premières portes. Antonin colle son oreille sur celle de gauche. Rien. Il entrebaille légèrement la porte et reste muet pendant quelques secondes avant de la refermer.
- Nous avons été très silencieux, ils ne nous ont pas remarqués. Maalok est à l'intérieur, entourée par 25 gardes. Nous avons l'avantage, le groupe arrive, nous dit-il en chuchotant.
- Et au total, on sera combien ?
- 30.
- Je dirai pas qu'on a pleinement l'avantage. Nous avons des armes terriennes, eux non. De plus, à l'intérieur, il y a 25 gardes qui savent se battre mieux que n'importe qui d'autre. Nous en comparaison, on fait pitié. Mais si on ne fait rien, quelqu'un finira par s'apercevoir de notre présence et on se fera tuer à coup sûr. Alors, autant décider nous-même si nous voulons mourir maintenant en tentant d'arranger ce cauchemar, soit ils nous trouvent et c'est fini. Tu décides quoi ? Dit John à Antonin.
- Je me bats. Chloe ?
- Moi aussi, je réponds. Ai-je seulement le choix ? Selon Zaalaak non. Mais je ne veux pas me battre seulement parce que je suis censée être une héroïne de prophétie, mais uniquement parce que je veux être libre, ne plus me cacher, avoir une famille...
John me sourit affectueusement. Je lui souris en retour.
- Bien dit, Chloe. Vous être adorable tous les deux, je vous souhaite tout le bonheur du monde, nous dit Antonin. Le groupe nous rejoint. Il leur explique le plan. Tous font un signe de tête pour dire qu'ils sont d'accord. Antonin met sa main sur la poignée et tout se passe vite. Il tourne la poignée très vite, fonce dans la pièce et tire sur les gardes qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive. J'entre dans la pièce en compagnie de John et on fonce sur ces hommes décidément bien perdu. Je prends une arme sur le corps inerte d'un garde et tire sur nos ennemis. Nous sommes vite rejoints par les anciens esclaves, la haine se lit sur leur visage. Maalok a disparu. Je crains pendant un moment que tout s'arrête pour moi, pour nous tous, mais on continue de se battre, tuant sans relâche nos ennemis mortels. Soudain, tout cesse. Les hommes de Maalok sont tous morts. 4 anciens esclaves sont morts. Je me promets intérieurement que leur mort ne sera pas vaine.
- Nous devons trouver Zaalaak ! je crie aux autres.
- Où est-il ?! crie John.
- Il doit être avec Maalok, dit Antonin. un silence de plomb pèse alors dans la pièce. On se sépare en 3 groupes de 10. Et on fouillera tout le bâtiment. Pas de quartier, pas de pitié, tuez dès que vous voyez un ennemi. Reçu ?
Tous acquiescent. Les groupes se forment et on se sépare. Mon groupe part au rez-de-chaussée, mais aucun signe de vie de personne. Je décide donc d'aller chercher des armes pour tout le monde. Une fois équipés, on remonte au premier étage.
- R.A.S, me dit John, personne n'est là.
- R.A.S en bas, je dis. Montons.
Nous nous dirigeons donc vers le deuxième étage, Antonin nous fait signe d'approcher.
- Elle n'est pas là, la déception se lisant sur son visage. Continuons de chercher.
On repart donc à la recherche de cette folle de Maalok et de Zaalaak. Une fois arrivés au dixième étage, nous voyons clairement une silhouette à terre.
- Zaalaak ! je crie avant de courir dans sa direction.
- Non ! Chloe ! C'est un piège ! me crient John et Antonin.
Je continue de courir mais je ne vois pas la force invisible mais puissante me frapper et me faire heurter le mur, où je tombe inconsciente.
-... Réveilles-toi ! me dit quelqu'un qui me donne des tapes sur les joues.
J'ouvre les yeux. Zaalaak me regarde, apeuré et inquiet.
- T'es en vie ! Dis-je en le serrant dans les bras.
- Je.. n'ai pas réussi à la raisonner.
- On t'a dis que ça changerait rien !
- Je voulais y croire, mais je me suis trompé, hein ?
La tristesse a envahi ses yeux. Je lui mets un main sur l'épaule.
- Tu as voulu y croire parce que tu es quelqu'un de bien. Tu ne veux pas tuer si une autre option s'offre à toi, c'est ce qui fait ta grande qualité.
- C'est aussi un point faible, me dit-il.
Je ne sais quoi répondre. Je me lève, regarde autour de moi.
- Où sont les autres ?
- Je leur ai ordonné de partir. Maalok est partie.
- Comment ça partie ? Où ?
- Je l'ignore, mais elle a quitté la Terre, sûrement qu'elle a préféré trouver un autre endroit à conquérir.
Je la vois soudainement au coin du couloir. Elle nous regarde, ou plutôt regarde Zaalaak, avec insistance et concentration. Je regarde Zaalaak, il a le même regard. Je comprends trop tard que Maalok a pris contrôle de Zaalaak pour me tuer lorsque mon très cher mentor me plante un couteau dans le ventre. La douleur est atroce, insupportable, insurmontable. Je m'effondre tandis qu'une marre de sang se forme autour de moi. J'ai soudainement froid et tous mes mouvements me coûtent une énergie douloureuse. Je regarde au coin du couloir. Elle n'est plus là. Maalok a disparu. Zaalaak reprend ses esprits et me regarde horrifié. Il a comprit que c'est lui qui a fait ça. Il tombe à genoux et pose ses mains sur ma blessure sanguinolente. Je sens une chaleur agréable m'envahir. Il est en train de me guérir, alors que la vie quitte mon corps à tout jamais. Soudain, il enlève ses mains et me regarde. Je n'ai plus mal nul part. Il a réussi. Mais je suis faible, j'ai perdu trop de sang. Des bruits de pas se font entendre.
- Oh Seigneur, qu'est-ce qui s'est passé ici ?! hurle John.
Zaalaak lui explique et John blémit.
- Nous l'avons attrapée, Zaalaak.
-Vivante ?
- Oui mais je l'ai cognée à la tête très fort. Je doute qu'elle ne se réveille.
- Tant mieux. Allons voir les autres.
John me prit dans ses bras et embrasse mon front. Nous descendons pour retourner au rez-de-chaussée, là où Maaolok va beaucoup mieux et menace tout le monde. John me pose silencieusement à terre et la regarde en sortant une arme qu'il pointe sur elle.
Je me redresse en même temps que Maalok se tourne vers nous et son visage devient indéchiffrable. Je lui saute dessus et pose mes mains sur son coup. Je serre et la lutte dure pendant quelques temps, j'ignore précisément combien, jusqu'à ce que Maaolok ferme les yeux, jusqu'à ce que son souffle cesse, jusqu'à ce que la vie la quitte pour toujours.
- Ça va aller, chérie, murmure ma mère.
Nous sommes revenus dans le vaisseau, où je déambule, tel un zombie. Tout ça m'a traumatisé, mais je sais que je m'en remettrai un beau jour. Nous avons tous été guéris de nos blessures. Nous avons perdu près d'une dizaine de personnes parmis les anciens esclaves et une quizaine parmi les membres d'équipage. Un hommage leur a été rendu. Zaalaak va mieux, et nous avons passé ce soir là à parler de "l'après Maalok". Il doit retourner chez lui mais ne se sent pas encore prêt pour ça. John et moi nous tenons toujours la main, ce qui fait constamment sourire notre alien d'ami.
Trois jours plus tard, je mange en compagnie de mes parents et nous parlons de tout et de rien. Mais aussi de mon petit-copain.
- Alors, il paraît que tu es fiancée ? me dit mon père pour alléger l'atmosphère.
- Non, papa, mais qui sait ? Ça arrivera peut-être un jour.
- Je suis content que tu aies ouvert les yeux pour John, me dit-il. C'est quelqu'un de bien.
Et il part voir John pour lui serrer la main. Tout le monde se serre dans les bras et ri. Rien ne semblait indiquer qu'une bataille avait eu lieu il y a quelques jours à peine.
La journée est passée, désormais il fait nuit et tout le monde est calme. Nous sommes reparti vers une destination inconnue. John n'a pas voulu que je pilote. Je me suis installée à côté de lui et le regarde.
- Ça va ?
- Oui et toi ?
- Ça va. Tout ça est enfin terminé. Les autres Grandes Capitales sont désertes. Tout le monde sait pour Maalok. Les ennemis sont traqués, et tués. Pfff, j'ai besoin de dormir.
- Allez-y les jeunes, je prends les commandes, dit Zaalaak.
Je lui saute dans les bras comme toujours depuis cette histoire.
- Votre mariage, c'est pour quand ?
- Pfff, t'es lourd ! je lui dis en riant.
- Oubliez pas de m'inviter !
- Dis pas de bêtises, papi, je réponds, en riant.
Il prend ma place, il ne semble pas triste, mais soulagé, comme tout le monde.
- John, accompagne la.
John cède et m'accompagne jusqu'à ma chambre.
- Tu veux rester ici ce soir ? On regardera un film ? J'ai compris que j'avais des lacunes à combler...
- Avec joie ! dit-il avec un grand sourire. Tu veux quoi à manger ?
- La même chose que toi !
- Ok !
Je rejoins John sur le canapé et on regarde un film de "mutants" en mangeant un steack frite. Une fois le film fini, on parle, on rit, mais Zaalaak ne vient pas, sans doute qu'il doit être fatigué et ne veut pas déranger. On a parlé de notre avenir, de notre avenir ensemble, on s'imagine, avec une famille. C'est la première fois que j'y pense sérieusement, et je crois vraiment que John est l'homme de ma vie. Ça me surprend la première, mais je suis folle de cet homme. Quand il parle, je le fixe sans comprendre ce qu'il dit. Le pire c'est que je me suis rendue compte de mes sentiments de la même manière qu'on gifle quelqu'un. Je m'étais trop voilée la face, j'avais trop nié jusqu'à ces discussions avec Zaalaak et mes parents.
J'ai fini par m'endormir dans les bras de l'homme que j'aime.

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