Chapitre 6

Mow S

6

Depuis ce vendredi-là, j'ai une vision bien morose, bien lugubre à la fois. Une respiration plus forte que d'habitude, ma poitrine qui se sert de plus en plus. Je sens mon cœur battre si fort que je l'entends qui résonne très fort dans ma tête. Des cristaux qui me roulent sous mes iris, ça dégouline sur ce visage bien trop pâle et pas qu'un peu. Il pleut beaucoup à l'intérieur de moi. Je n'ai plus assez de mouchoirs pour que j'absorbe ma peine. Ça déborde à grande goutte. J'ai mes pensées qui s'engourdissent. Pour toutes ces choses qui font beaucoup trop de mal, beaucoup trop de dégât autour de moi. Je n'ai plus assez de force non plus, je dégringole, je me dégrade dans le mauvais sens. Me voilà ensevelie dans le tunnel noire, il n'y a plus aucune lumière, plus aucune frontière. Au-dessus de ma tête, c'est le néon total. C'est comme une écorchure, une plaie ouverte qui saigne à grande goutte. Ça pique, ça brûle, ça me tiraille. C'est comme avoir des aiguilles qui se plantent là très fort au fond de moi. J'ai mon corps, mon état plus que tout qui s'affaiblissent.


Ces nœuds à travers la gorgent, ces nœuds dans le ventre, ces nœuds qui me percent le cœur et le corps tout entier. Ces nœuds qui me freinent, qui m'effraye. Ces nœuds qui se nouent. C'est insupportable, cette douleur si profonde, si désagréable, si immense jusqu'à en toucher le sommet de mon âme.

De ce qu'ils nous restent. Dont cette ardeur. Cette allégresse tout entière. Mais il n'y a plus qu'un côté de nous présent.
Je veux pouvoir mettre quelques vrais mots sur mon mental, un mental pas comme les autres, un mental fort de l'extérieur, qui se chagrine de l'intérieur. Mais parfois, on ne nie pas ses sentiments, la douleur est parfois trop profonde. De cette mélancolie qui m'envahit le cœur. De ces souvenirs tellement précieux. J'ai tellement d'épisodes dans ma tête, ça me hante un pire qu'un cauchemar d'enfant, où un film d'horreur. C'est une musique qui se répète, toujours la même mélodie, sans que je puisse appuyer sur le bouton pause. Les vilains démons me rongent profondément, c'est le trou noir obscur.
Je ne peux pas un instant éteindre mon regard.

Je n'oublie pas, même avec le temps. Il y a beaucoup trop de minutes et de secondes qui s'écoulent, voir qui s'écroulent, le temps lui, s'arrête. Il est comme l'horloge au-dessus de moi, l'horloge où le battement des aiguilles ne battent plus. Je ne remettrais plus jamais de pile, car c'est à ce moment, ce jour, cette heure, cette date que l'on a tout perdue et pour toujours. On n'a pas perdu la vie, mais il ne reste plus rien du tout. Je garde cet arrière-goût très amer. Ils sont les plus intenses, les plus déchirants. J'ai trop de sentiments en moi, il y a trop de souvenirs enfouis et pas qu'un peu. J'essaye au plus profond de moi, j'essaye et je regarde sur d'autres horizons, mais en vain. Ça reste pour moi une histoire sans fin avec beaucoup de virgules et des points d'interrogation.
Je hurle comme jamais j'ai hurlé, ça me prend toutes mes tripes, j'ai la gorge qui se noue ça me coupe le souffle, je hurle très fort de ma plus grosse peine et de ma douleur jusqu'à ce que ça me raisonne dans les tympans, jusqu'à ce que ça m'irrite la gorge, jusqu'à ce que ça bouffent toutes mes tripes. Beaucoup trop de larmes qui se dévalent et de drames, de tous ses malheurs qui s'acharnent les uns après les autres. Je veux que ça s'arrête, que cela cesse, mais je ne veux pas oublier tout ce que l'on a pue construire ensemble, dans ces lieux qui nous rendait une vie comme tout le monde, un long fleuve tranquille.

Ma mémoire elle est un peu trop explosant de merveilleux souvenirs, mais il y a aussi ces décombres affreux qui les rejoignent et c'est ça le plus dur.
Je sais au cas présent, il y ' a des choses qui nous rendront encore plus fort et encore plus soudés qu'avant c'est certain, car on a eu très peur et on a surtout failli perdre l'amour. L'amour plus que tout. Mais que ça soit les enfants, mon mari ou moi, nous aurions plus du tout le même sourire sur nos lèvres, peut-être en faisant semblant.
J'aurais toujours des cicatrices profondes, et une date du Vingt-Cinq Janvier, deux milles dix neufs, la date qui me rappellera des choses qui me rapporte à la vie, la vie merveilleuse qui m'a fait exister dont je n'ai pas à me plaindre.


La vie qui m'a fait VIVRE.
Qui nous a fait VIVRE tout les quatre.
Vivre tout entièrement. Dans cette maison qui a pris feu, là où notre petit cocon d'amour est devenue les flammes de l'enfer.
Je ne veux plus être hantée, j'aimerais parfois avoir un Alzheimer très précoce pour que j'oublie la douleur celle qui inonde mon cœur, qui me bousille de plus en plus. Je ne veux pas, que ce qu'il a était construit s'effacent un jour :
de ces souvenirs.
Je veux un vrai futur et non ma conscience qui se noie, qui se perd, qui se détruit.
Ces étincelles brûlent mes ailes, les flammes me caressent encore l'âme, me caressent très fort comme une décharge où l'on ne peut pas me réanimer.

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