Chapitre I - Gabriel

Joe Martinez

Gabriel était assis sur un toit en hauteur, les jambes pendues dans le vide. Balançant nonchalamment ces dernières au gré d'un rythme de musique qu'il avait en tête. Un merveilleux souvenir qu'il conservait précieusement. Il s'agissait d'une ancienne chanson entendue sur la place publique d'un village oublié, aux tréfonds de sa mémoire. C'était le seul souvenir net qu'il avait de ce mystérieux endroit. Il s'en rappelait comme s'il y était encore alors que sa mémoire devenait de plus en plus floue.

Les voix des nombreux commerçant qui se chevauchaient les unes aux autres dans un brouhaha convivial et chaleureux. Le soleil brillant haut dans le ciel. Les enfants qui dansaient au centre de la place autour d'un immense poteau de bois gravé de signes. Les fleurs aux milles couleurs et aux milles senteurs serrées dans leurs nattes qui se balançaient au rythme de leurs pas. Et surtout la chevelure bleue d'une jeune fille, riant gaiement, débordant d'énergie. Ses petites jambes sautillant l'une après l'autre au rythme de chants enfantins ; son sourire éclatant lui avait semblé plus lumineux que toutes les étoiles de l'univers.

La musique se stoppa dans son esprit et Gabriel revint à la réalité.

Il observa les dédales des ruelles assombries par la tombée du jour, le regard terne, assombri lui aussi. La flamme habituelle et éclatante de la jeunesse, à l'image de sa vivacité, ne brûlait pas en lui. Comme si elle n'avait jamais brûlé ou qu'elle avait été éteinte brusquement, sans crier gare.

Il ne parlait à personne, n'avait pas d'ami et s'en contrefichait. Parfois il marmonnait quelques phrases à ses collègues mais il ne s'attardait pas à les connaître. Les yeux scrutant le sol, le profil bas, l'air morose.

Il se demandait souvent « Qui prendrait la peine d'être entouré si cet entourage était voué à disparaître ? »

Cela laissait simplement un trou béant à ceux qui restaient, en vie. C'était là son état d'esprit.

Il se sentait profondément seul et vivait uniquement au jour le jour, sans se soucier de demain qui était exactement identique à aujourd'hui, hier et avant-hier. La même routine, le même travail, les mêmes horaires...

« Quelle vie » marmonna-t-il.

De temps en temps il se disait qu'il restait peut-être tout au fond de lui une once d'ambition ou de volonté et cela lui permettait de survivre un jour de plus. Ou alors essayait-il de se convaincre qu'un jour il arriverait à changer la donne.

Pour lui, rien n'était plus dur que d'être coincé dans une boucle interminable. Il n'avait rien à envier, son parcours lui semblait uniquement semé d'embûches et sa vie un immense mur de pierres lisses, impossible à escalader ou à briser. Probablement était-ce exagéré mais c'était l'impression qu'il en avait.

Tout ce qu'il faisait pour soulager son quotidien était de s'enfoncer dans l'alcool. Lorsque les ténèbres prenaient possession de son esprit et qu'il lui était impossible de voir autre chose que l'obscurité, il se rendait à la taverne pour y noyer son âme. Son mal s'endormait alors profondément jusqu'au lendemain. Cela le rassurait de tricher un peu lorsqu'il n'avait plus la force d'avancer.

Les dernières lueurs du soleil s'éteignirent à l'horizon, éclairant quelques brèves minutes les traits pâles du visage de Gabriel. Il croisa son regard dans une vitre avant de se dévisager. Son visage était tellement creusé qu'on aurait pu croire qu'il n'avait pas mangé depuis des jours. Il tenta de se souvenir à quand remontait son dernier repas mais sa mémoire restait floue. Il haussa les épaules, ça ne lui importait pas réellement. La boisson étancherait la faim de toute manière.

Il aperçut les cernes noirs qui entourait ses yeux, il les observa longuement sans réagir avant d'hausser des épaules à nouveau.

La nuit promettait d'être fraîche et avait même déjà commencé à étendre son long manteau sombre recouvert de milles étoiles.

C'est à cet instant qu'il décida de partir. Il descendit de son perchoir pour retomber sur un second toit -un peu moins haut- avant de glisser sur quelques mètres le long d'une gouttière. Il se tint aux barreaux d'une fenêtre, puis il sauta sur le balcon juste en dessous.

Il avait l'habitude d'emprunter ce chemin pour redescendre, bien que périlleux, cela l'exaltait un peu. La légère bouffée d'adrénaline que lui procurait le gout du risque était pour lui une façon de rendre son quotidien un peu plus extraordinaire.

Gabriel poursuivit son exercice d'acrobaties diverses en longeant le rebord d'un mur épais d'une trentaine de centimètre, puis il descendit une échelle posée là avant que ses deux pieds ne touchent enfin le sol.

Il se dirigea d'un pas lourd vers une petite ruelle au bout de laquelle se trouvait une grande maison de pierres. Il la traversa afin de se retrouver dans une plus grande rue qu'il connaissait par cœur. Il croisa quelques ouvriers avant de s'arrêter devant un pub où une musique entrainante s'entendait de l'extérieur. Quelques femmes de joies riaient tout en appelant des hommes du balcon sur lequel elles étaient perchées. Gabriel les surprit à se chuchoter des secrets à l'oreille avant de pouffer en l'apercevant. Il décida de les saluer d'un geste las de la main, puis il rejoignit la 'joyeuse' compagnie des ivrognes de la ville.

Pour se rassurer, il se disait qu'il n'en faisait pas partie. C'était se mentir à soi-même. Au point où il en était, il se demandait souvent « Et alors ». Personne ne s'en inquiétait et personne ne lui faisait de remontrance, personne ne lui disait qu'il s'esquintait la santé ou bien qu'il ne fît pas attention à lui-même. Et ça lui convenait parfaitement.

*

Il faisait nuit. Il devait être quatre ou cinq heures du matin lorsque le jeune homme sortit du bar, le visage écarlate et l'haleine chargée. Il n'aurait pas su dire quelle heure affichait l'horloge de la ville, il savait simplement qu'il était très tard.

Il chantait en fredonnant une chanson assez connue tout en regagnant la rue qu'il avait emprunté beaucoup plus tôt. Pendant qu'une de ses mains empoignait une bouteille de vin, l'autre s'agrippait aux murs par la force de ses doigts. Il enchaîna les fausses notes tout en essayant de se souvenir du chemin de retour : un exercice qui se révéla fort complexe malgré sa simplicité.

Il avança, pas à pas, très lentement. Comment diable avait-il fait pour se retrouver à nouveau dans cette situation. Gabriel tenta de se dédouaner à lui-même. Ce n'était pas sa faute, c'était celle des autres. Déjà saoul, les ivrognes l'avaient invité à boire et à danser. Refuser était impoli et il ne voulait pas paraître rude en plus d'asocial.

Tout à coup, il entendit une seconde musique qui se fit de plus en plus forte. Il l'entendit résonner dans ses tympans, encore et encore. La musique tourna en boucle, parfois plus vite et parfois sur un tempo bien plus lent. Il en était certain, il s'agissait bien de celle qu'il avait en tête en début de soirée.

« C'est quoi ce boucan ? Arrêtez-le ! » hurla-t-il à tue-tête dans la rue. Mais ça ne marchait pas. « Arrêtez » répéta-t-il. « Arrêtez » tenta Gabriel une dernière fois. La musique se moquait de lui. Elle n'en avait que faire de ses ordres, c'était un souvenir inoubliable et il allait le hanter jusqu'à ce qu'il réussisse à l'enterrer dans sa mémoire.

Ses poumons se gorgèrent soudainement d'air frais sans qu'il ne pût en soupirer une seule bouffée, son corps devint de plus en plus lourd, ses membres se raidirent un à un pendant que des larmes roulaient sur ses joues rouges. Il ressentit au plus profond de lui leurs terribles brûlures, qui, à chaque passage lui rappelait sa solitude et son chagrin. Une vague d'angoisse lui étreignit subitement le cœur et le compressa dans sa poitrine. Puis ce fut sa gorge. Il attrapa son cou en espérant retirer les mains invisibles qui resserraient leur emprise sur lui.

Gabriel se figea, il fut pétrifié par un sentiment de terreur profonde, incontrôlable et étouffant. Le jeune homme dû s'asseoir dans un cul-de-sac qu'il espérait être un refuge afin de -vainement- pouvoir s'y reposer mais l'espace étroit dans lequel il s'était terré ne fit qu'accroître son sentiment de panique. Il n'avait donc pas assez consommé pour être ainsi pleinement conscient de ce qu'il lui arrivait. Il en fallait plus. Suffisamment pour que son esprit devienne enfin un gouffre sans fond dont les souvenirs ne pourraient s'échapper.

« Je dois rentrer. Je dois rentrer. Je dois rentrer. Je dois rentrer. » se murmura-t-il. Il commença à pleurer, conscient en revanche de son incapacité à rentrer. Il était complètement coincé.

« Où suis-je ? Qu'est-ce que je fais ici ? Où est-ce que je me trouve ? Est-ce qu'il y a quelqu'un ? S'il vous plait... Je ne sais plus quoi faire ».

Son corps se balança d'avant en arrière, comme celui d'un enfant apeuré. Pendant que ses pensées étaient emportées dans un tourbillon de sentiments indescriptibles et effrayants. Il pleura jusqu'à épuisement, jusqu'à ce que sa respiration se calme d'elle-même, fatiguée par l'effort de ne pas pouvoir procurer assez d'air. Il se terra en lui-même, ne semblant plus savoir qui il était, ce qu'il faisait ou bien ce qu'il venait de se passer.

Il se releva sur ses pauvres jambes tremblotantes en s'appuyant contre le mur recouvert de suie à côté de lui. Son être se traîna le long de ruelles étroites à peine éclairées par le soleil.

Gabriel dénoua ses cheveux gras, et y passa une main faible pour leur offrir un peu plus de liberté. Il souffla. Péniblement. Tout effort était insoutenable contraignant chaque muscle utilisé à une douleur insupportable.

Le jeune homme leva des yeux désespérés vers le ciel. Ils étaient complètement bouffis par les pleurs. On ne pouvait pas réellement le voir à cause de l'obscurité mais ils avaient la particularité d'être vairons ; l'un des deux était gris, l'autre vert. Ses lourds cernes noirs ternissaient son regard fatigué, presque malade. Ils s'étaient encore creusés davantage et le rendaient cadavérique.

Le jeune homme atteignit enfin le lieu délabré qu'était l'ancienne auberge tenue par sa famille.

Il fit tourner le verrou à l'aide d'une vielle clé rouillée et grimpa à quatre pattes les marches de bois.

C'était humiliant, tellement humiliant. Heureusement que personne n'était là pour voir ça. Ça lui était devenu presque égal mais parfois il se demandait si sa mère se retournerait dans sa tombe si elle l'apercevait.

Gabriel s'étendit dans le seul lit qu'il lui restait. Le seul qu'il n'avait pas vendu afin de s'acquitter de ses innombrables dettes.

Il s'assoupit quelques instants. Réussissant miraculeusement à trouver un semblant de sommeil.

Ces-derniers temps, il ne rêvait même plus.

Fut une époque, il s'agissait de son unique repaire.

Malgré le fait que son esprit soit devenu aussi vide et creux, il avait continué à imaginer quelques petites choses pendant son sommeil qui rendaient sa vie un peu plus agréable.

Il en était venu à se demander s'il était devenu l'un de ces hommes sans but. Sans 'rêves' depuis qu'il n'en faisait plus.

Comment pourrait-il s'enfuir de sa triste réalité s'il ne pouvait même plus se réfugier dans ses songes ? Il était si bien dans les doux bras de Morphée qu'il aurait tant aimé ne jamais les quitter.

Comme d'habitude, et cela depuis plusieurs semaines, ses rêves n'étaient que le reflet d'une épaisse obscurité qu'aucun brin de lumière ne réussissait à traverser.

Cependant, ce soir-là, étrangement, il entendit une voix résonner dans son crâne. Elle ne l'appelait pas, elle ne lui était pas non plus familière, il ne savait pas non plus d'où elle provenait. Tout ce qu'il était capable de comprendre, c'était qu'elle appartenait à un homme.

Il tendit alors l'oreille, écoutant attentivement ce qu'elle disait, réussissant à ce qu'elle devienne plus audible, moins lointaine. Il se concentra, et entendit.

« - Ce Voyageur de Rêve était plutôt costaud Sÿmrielle. Une chance que tu aies été dans le coin. Je me demande ce qu'il faisait par ici.

- Tu étais censé monter la garde avec moi Sheniuun, pas boire un thé avec une de tes dames de compagnie. Où sont Rÿo et Nilo ?

- D'abord, c'était un merveilleux valet de chambre et deuxièmement, je suis un prince, s'offusqua l'homme. Pas un simple garde. Est-ce que par hasard tu serais jalouse ?

- Je suis aussi de sang royal, rappela la deuxième voix. Cela ne m'empêche pas de remplir mes obligations. Il est question de responsabilité. Pas de titre.

- Ça ne répond pas à ma question.

- Ça m'est égal, répondit-elle froidement

- Rÿo est en train d'établir une stratégie avec L'empereur, finit-il par souffler. Et Nilo...

- Est ici, s'ajouta une troisième voix. Désolé du retard Reine Sÿmrielle. Qu'est-ce que j'ai raté ?

- Un Voyageur de Rêve s'est introduit dans le palais avec un téléporteur. Le voyageur est ici, pour ce qui est du téléporteur, je l'ai perdu de vue.

- ‘ON' l'a perdu, rectifia la voix dudit Sheniuun

- Il semble encore en vie. Nous devrions l'interroger…

- Toi, le coupa soudain une voix gémissante. Tu comprends notre cause n'est-ce pas ? Tu es comme lui...

- De quoi parles-tu Voyageur, maugréa la femme

- L'ordre d'Estalia avait une mission, toussa-t-il. Nilo dit 'Le réincarné'... Mais ton amie ici y a mis un terme…

- Quel est le rapport avec l'Estalia ?

- Votre fin est proche... L'aîné des démons primaires reviendra ! Il détruira les Dieux de l'Équilibre et sera le Maître de Tous... Si vous me tuez, un autre achèvera ma mission...

- Cette espèce d'enfoiré, s'énerva la voix de Sheniuun

- Chut, le coupa Nilo. Attendez ! Je sens une autre présence. Méfiez-vous ! Il y a quelqu'un d'autre ici. »

Gabriel entendit des pas autour de lui pendant qu'il restait dans l'obscurité. Il ne comprenait pas trop ce qu'il se passait ni où voulait en venir l'inconnu. Quelle était donc la teneur de ce rêve si étrange. Était-il trop saoul ? Venait-il de mourir ?

 « - Décline ton identité ! Je te sens, mais je ne te vois pas, ajouta la voix de Nilo sèchement. Je sais que tu es là. Dis-moi où tu te caches...

- Gabriel... Gabriel Dufour, balbutia-t-il. J'aimerais savoir... Où je me trouve aussi... Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Je ne vois rien du tout !

- Il n'est pas ici, murmura la femme. Je ne le vois pas dans mon périmètre.

- Où est-il dans ce cas, demanda le prince

- J'étais en train de rêver, enfin je crois… Puis j'ai entendu quelqu'un parler. Je ne comprends pas très bien la situation... Je...

- Ce chien a tenté de créer une brèche entre la dimension Morphée et notre monde, cracha l'un d'eux

- Notre monde ? Vous voulez dire La Terre ?

- La Terre, répétèrent les trois inconnus en même temps

- Vous semblez étonnés... Oui, la Terre…

- Ce qui m'étonne, c'est qu'un terrien soit connecté à Alkmen d'une manière ou d'une autre et qu'il ait réussi à s'introduire dans notre dimension Morphée, réagit Nilo

- Alkmen, murmura Gabriel. Ce monde existe bel et bien ?

- Sÿmrielle, l'appela la voix du prince. Le Voyageur vient de rendre l'âme. Je crois… Je l'ai secoué un peu et je crois qu'il est mort. Regarde… »

Gabriel entendit le bruit de bijoux tintant, de vêtements froissés et de baffes. Puis un long silence. Il crut que son rêve venait de se terminer avant qu'il n'entende encore une dernière voix.

« Très bien » répondit-elle.

Gabriel papillonna des yeux avant de les ouvrir complètement. Ce rêve était sûrement le plus étrange qu'il ait jamais fait.

« Qu'est-ce qui vient de se passer » se demanda-t-il.

*

Pendant ce temps sur Alkmen

Les trois jeunes gens firent signe à un garde de ramasser le corps.

« Emmenez-le chez le Mortuaire et dites-lui de me faire un diagnostic complet » ordonna la jeune femme. « Le plus vite possible » ajouta-t-elle.

Elle essuya la poussière de sa combinaison, balaya quelques mèches ondulées d'un noir bleuté par-dessus son épaule avant de se tourner vers ses compagnons, l'air agacé.

« Il faut prévenir l'empereur de la situation » leur dit Sÿmrielle. Ils ne semblèrent pas comprendre. Ils se consultèrent l'un l'autre. L'un d'eux s'aventura à lui demander.

« - De quoi veux-tu lui parler ?

 - Si une deuxième guerre semblable à l'Estalia éclate nous ne serons pas prêts »

Elle se tourna vers Sheniuun. Il n'avait aucunement écouté la réponse de la jeune femme et jouait plutôt nonchalamment avec l'une de ses tresses.

« Sheniuun » l'appela-t-elle. « Fait un rapport détaillé à Ryo et vérifiez ensemble les effectifs des armées. Réfléchissez aussi à une stratégie ».

Elle l'aperçut grimacer et la toiser légèrement du haut de son mètre quatre-vingt-six mais il ne fit rien de plus.

« - Bien ma majesté la Reine, ironisa-t-il. Je suis tout à vos ordres ! C'est comme si c'était fait !

- Nilo et moi nous nous chargerons de prévenir L'empereur…

- Bien ma Reine, la coupa-t-il

- Tu t'es enfin adapté aux commodités, demanda Sÿmrielle curieuse

- C'était une blague ! Jamais je ne te donnerai la satisfaction d'être appelée 'Ma Reine' par mes précieuses lèvres ! Enfin !

- Ce n'est pas le moment de faire des blagues, trancha-t-elle avant de s'éloigner

- Elle a tellement changé depuis... Depuis ça, murmura Nilo à son ami. Parfois j'ai l'impression de ne plus la reconnaître.

- C'est juste pour faire semblant, lui répondit Sheniuun. On le fait tous… »

Ils prirent tous deux un air grave, comme s'ils étaient les seuls à savoir de quoi ils parlaient.

« Je vais prévenir Rÿo. Veille sur elle pour moi en attendant » lâcha-t-il enjoué. Il emprunta la direction opposée et disparut derrière l'angle d'un mur. 

« Je ne pense pas qu'elle ait besoin que toi ou moi veillions sur elle » se murmura-t-il à lui-même.

« - Nilo, appela-t-elle à l'autre bout du couloir. Nous ne devons pas perdre de temps ! Des vies sont peut-être en jeu !

- Oui Madame ! Je viens à vous !

- Et cesse de te moquer de moi. Sheniuun n'a vraiment pas une bonne influence sur toi.

- Oui, oui, répondit-il amusé »

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