Chapitre II - La requête

Joe Martinez

L'empereur se tenait devant Sÿmrielle, scrutant ses profonds yeux bleus dans un calme impénétrable. Les deux mains jointes dans le dos, il écouta le rapport de sa milice avec attention.
« Notre principale préoccupation est l'Estalia, Sire » termina la jeune femme dans un sérieux presque déconcertant.
« Sans oublier le fait que Farfall semblerait en être la cause, votre Majesté » ajouta Nilo.
L'empereur croisa les bras autour de sa chemise rouge. Il soupira puis dans un mouvement souple, il rectifia la position de son dos.

« - L'équilibre de notre monde risque d'être menacé, se prononça-t-il. Je réunirai le Grand Conseil ce soir. Veillez à ce que tous les Maîtres Sages y soient présents et à ce qu'on leur présente la situation en détail lorsqu'ils seront là.
- Comme vous le voudrez Sire, répondit la jeune femme tout en s'inclinant
- Nous ne pouvons en aucun cas nous permettre de laisser s'installer le chaos, nous n'y survivrions pas.
- Devons-nous retrouver le téléporteur votre majesté, demanda Nilo
- Nous verrons cela demain. Comme l'a signalé Sÿmrielle : notre principale préoccupation reste l'Estalia.
- Par ailleurs, Sire, Ryo et Sheniuun s'occupent de réviser les effectifs de vos armées. Ce n'est que mon avis, ajouta-t-elle hésitante, mais je pense que notre équipe pourrait s'occuper du téléporteur. Nous sommes suffisamment forts et entraînés pour…
- Non, vous ne connaissez pas suffisamment le terrain, vous n'êtes pas coordonnés et il s'agit d'une organisation probablement préparée à ce que vous la recherchiez. Vous pourriez ne pas gérer la situation.
- Nous avons une excellente capacité d'adaptation et…
- J'ai dit non, trancha-t-il d'une voix claire. De plus, il se pourrait qu'ils aient déjà quitté la Capitale. Lorsque nous en saurons plus, vous pourrez partir en mission. Jusqu'à ce que je l'ordonne, toute action irréfléchie ou réalisée sans mon accord sera sévèrement punie. Vous m'entendez ?
- Oui, répondirent-ils en chœur
- Bien. Maintenant, vous pouvez éclaircir pour moi un point de votre rapport…
- Lequel ?
- Êtes-vous certains que la personne reliée à Alkmen par cette brèche était bien un terrien. En avez-vous eu la confirmation ? N'était-ce pas simplement un Voyageur de Rêve ?
- Oui et non, Sire. Je l'ai clairement entendu, il ne savait pas où il était. Il pensait être sur Terre, mais il a donné l'impression de connaître le nom de notre Monde…

- L'impression, répéta-t-il froidement

- Il a dit et je cite « Alkmen, ce monde existe bel et bien ? », la sauva Nilo

- Il ne vous est pas venu à l'idée qu'il pouvait vous mentir, demanda l'Empereur

- Non. Il semblait bien trop confus, Sire, répondit Sÿmrielle
- Comment se fait-il qu'il soit relié à Alkmen, demanda le garçon à son amie avec de grands yeux écarquillés
- Certainement une coïncidence…
- Je ne crois pas aux coïncidences, le coupa l'Empereur. Ça ne peut qu'être l'œuvre d'un Voyageur de Monde. Vous effectuerez quelques recherches. Vous les étendrez sur les voyages sur Terre ces vingt dernières années. Si vous ne trouvez rien, cherchez sur les dix précédentes.
- Je croyais que personne ne souhaitait s'aventurer sur cette planète, chuchota le jeune homme
- En effet, l'équilibre y est beaucoup trop instable et très mal réparti. Les corps Alkméniens ne supportent alors pas la transition et y aller reviendrait à un voyage sans retour.
- D'où tiens-tu cette information Sÿmrielle ?
- D'un journal conservé dans les Archives Sire. Mon neveu, Ata, s'y intéressait. Il m'a fait part de quelques passages concernant ce monde…
- Te souviendrais-tu du nom de l'auteur par un heureux hasard, la coupa-t-il dans son élan
- Le nom y était inscrit en runique. Il me semble qu'il s'agissait d'un certain Arvell Overglade… Peut-être me suis-je trompée. Voulez-vous que je vérifie ?
- Non ce ne sera pas nécessaire, soupira-t-il. Vous n'aurez plus besoin de chercher, je sais qui peut nous renseigner. Et puisque cela libère de votre temps, vous vous occuperez des préparatifs.
- Je dois tout-de-même vous prévenir que ce journal date de plus d'une cinquantaine d'années et mon runique n'est pas parfait. De plus, sans vouloir vous offenser, je doute que Monsieur Overglade soit encore en vie pour répondre à nos questions, dit Sÿmrielle
- Je ne pensais pas à Arvell, dit l'Empereur
- Qui devons-nous trouver ?
- Pas vous. J'enverrai moi-même quelqu'un. »


*


Le lendemain matin – Naroij, capitale de l'Empire


Un brouhaha continu remplissait les rues de vie.
Une silhouette encapuchonnée se fraya un chemin parmi les citadins, les marchands et les voyageurs qui se bousculaient les uns aux autres.

La silhouette passa devant l'Académie des Rêves : une grande école où se formaient les Voyageurs ayant accès à la dimension Morphée. La plupart passaient leur vie à y pénétrer, répertorier, classer, tenter de comprendre tout ce qui composait cet étrange lieu. Les recherches étaient telles que toute l'Académie était pratiquement composée de longues bibliothèques débordantes de parchemins et de livres relatant les périples des Voyageurs endormis.
Il n'y avait, sur Alkmen, que deux écoles des Rêves. La plus célèbre était celle du pays de Naroij, dont la capitale portait le même nom. Il s'agissait -par ailleurs- de la capitale de l'Empire dans laquelle se trouvaient les plus gros commerces, le palais du régent et beaucoup d'autres choses toutes aussi extraordinaires que banales. Comme, une taverne isolée et vide appelée ‘Dandeim' faisant autrefois office de guilde.
Celle-ci affichait des contrats sur ses murs que seuls les membres pouvaient remplir en échange d'une contrepartie financière. Il était difficile d'y entrer et encore plus de réussir à se faire une place dans le milieu. D'une part, car la réussite d'une guilde passait tout d'abord par sa popularité et ensuite, parce qu'il s'agissait de petits groupes où les membres étaient concurrents et alliés à la fois. Plus le contrat rapportait, plus la tâche était dure.
La guilde du Dandeim eu son instant de gloire, au même moment où le ‘Trio d'or' était à son apogée et qu'il formait une équipe soudée, assoiffée d'aventures. Il s'agissait de la plus prometteuse de ce monde. Désormais, il n'en restait qu'un seul membre actif : Arwin Overglade.

La silhouette pénétra dans la taverne. Elle s'avança silencieusement vers le barman en scrutant les alentours, cherchant sans doute une ombre familière. Se tournant et se retournant. Elle finit par s'adresser au maître des lieux en se raclant discrètement la gorge.

« - Où puis-je trouver le téléporteur Arwin Overglade ?
- Il est juste derrière vous, grogna une voix. Je peux savoir ce que vous me voulez ? »


Une large main couverte de bagues en or souleva alors la capuche, dévoilant les traits sérieux de son visage. Sa mâchoire carrée, ses cheveux soigneusement peignés en arrière et son regard perçant, teinté de vert, observa longuement le trentenaire, blond, en face de lui.
Ils ne se ressemblaient en rien.

L'un était grand, imposant, charismatique, revêtu de vêtements coûteux. L'autre à l'allure athlétique, l'air agressif, mal rasé, arborant un regard sombre et froid bordé de larges cernes.


« Ah c'est toi » lâcha Arwin l'air désappointé. Il le dévisagea, puis il continua sur sa lancée d'un ton particulièrement dédaigneux.

« Je suis surpris que tu sois passé inaperçu avec tout cet attirail » désigna-t-il du doigt les bijoux de l'homme. « Personne ne t'a reconnu ? ».

Ce-dernier s'accouda au bar, l'air tranquille. Ils semblaient se connaître de longue date sans pour autant s'apprécier. Leur expression ne reflétait aucune joie dans ces retrouvailles.

« - Qu'est-ce que tu me veux cette fois ? Tu as besoin d'aide pour éduquer ta bande de bras cassés ou…
- Je veux que tu ramènes Jane à la capitale. Aujourd'hui, annonça l'homme fermement
- Le roi ne dit pas je veux, répondit le blondinet du tac au tac. »


Arwin s'assit autour d'une des tables de l'ancienne guilde, vide, avant d'y poser ses jambes. Il désigna la chaise en face de lui et l'invita à le rejoindre. Son regard l'insultait et se moquait de lui en même temps, il était accompagné d'un sourire particulièrement orgueilleux.

L'autre s'approcha d'un pas lourd, il prit place en ignorant l'attitude exécrable de son interlocuteur.


« - Pourquoi si soudainement, demanda le téléporteur sèchement. Elle t'a causé aucun problème à ce que je sache ?
- J'ai besoin d'elle pour…
- Ah, je vois… On y est ! »

Arwin sourit avant de rouler ses yeux noirs dans leurs orbites. L'homme eut la sensation qu'il était prêt à lui bondir dessus pour le frapper, mais il ne fit rien. À la place, il prit une grande inspiration, croisa ses bras sur sa poitrine et répéta ses mots lentement.

« - Tu as besoin d'elle... Qu'est-ce que tu lui veux exactement ?
- Il y a…
- Chut, le coupa Arwin agacé. Laisse-moi deviner… »

Il sembla feindre la réflexion. Puis une illumination soudaine. « C'est une mission diplomatique ! ».

Ils se fixèrent un instant en silence, c'était à peine s'ils clignaient des yeux. « Encore » ajouta le blondinet.

La tension grimpait à chaque seconde. La rancœur se faisait ressentir et pesait à l'intérieur de la taverne.

Le téléporteur lâcha le premier leur bataille de regard. Il lui sourit avec une telle arrogance que l'homme en face de lui dû se contrôler intérieurement pour ne pas le gifler.  

« Tu te crois tout permis », articula Arwin. « Comme si tu pouvais nous dicter ce qu'on doit faire… Ce qu'on doit dire sans jamais avoir de contact avec aucun de nous… ».

L'homme préféra ne pas répondre. Face au silence, le blond continua de lancer ses pics avec lenteur et amertume. Il enchaîna les reproches, chacun d'eux menaçait son interlocuteur de lui faire perdre son sang-froid.

« Rappelle-moi… Quand est-ce que tu en es arrivé à nous ordonner de faire les choses à ta place » demanda-t-il.

Aucune réponse.

Il pensa alors qu'il n'y était pas allé assez fort. Il connaissait bien l'homme en face de lui ainsi que toutes ses failles même si ce-dernier semblait impénétrable. Il décida d'augmenter ses remarques d'un cran et de viser plus haut.

« Eh bien… Laisse-moi te dire que tu n'es personne, ni pour moi, ni pour Nita, ni pour Jane… ».

Le silence demeura.

« Ni pour sa fille… C'est comme si tu n'avais jamais existé. Tu n'es rien pour cette famille. Personne. » continua-t-il.

Son interlocuteur prit une grande inspiration avant de déclarer calmement :

« - Ce n'est pas une mission. Mais une affaire urgente qui nécessite des personnes qualifiées, dont Jane
- Tu nous fais le même beau discours à chaque fois Tarsanne. Change un peu !
- C'est important, commença-t-il. C'est une affaire d'État. Ne fais pas l'enfant avec moi. Je serai ravi de me passer de tes petits pics immatures et de passer au vif du sujet. »

Arwin éclata de rire. « Un enfant » répéta-t-il.

« C'est vrai, oui… Quel sacré gosse je suis ! ». Il rit à nouveau, cette fois nerveusement et davantage pour feindre l'amusement que calmer sa colère.

« Quand es-tu venu à la maison pour la dernière fois déjà ? Il y a cinq… Ou peut-être dix… Ans ? Je ne m'en rappelle plus ». Le blond approcha son visage prêt du sien. Il colla ses lèvres à son oreille et lui murmura quelques questions auxquelles son interlocuteur ne sut répondre. « Sais-tu seulement à quoi ressemble Nita maintenant ? Ou bien ce nom ne t'est déjà plus familier ? ».

Arwin enchaîna les questions, comme une forme de harcèlement, afin de faire culpabiliser Tarsanne jusqu'à ce qu'il craque.

« Tu sais ce que fait Lonnàn en ce moment ? Ou Jane justement ?! Tu ne sais même pas où elle se trouve… Et tu oses me quémander de l'aide à moi ? Alors qu'il t'aurait simplement fallu être présent dans sa vie… ».

Il éclata de rire à nouveau mais celui-ci sonnait bien plus faux que les précédents. « Je te trouve sacrément culotté d'abuser de tes privilèges au lieu d'être un bon ami » ajouta-t-il après avoir commandé une pinte de bière froide. Il en descendit une cul-sec, puis une seconde sans broncher. Aucun des deux ne prit la parole pendant qu'Arwin buvait. Ils se contentèrent de s'observer l'un et l'autre en silence.

« - Tu étais venu à la crémation du vieux ? Ah non ! C'est vrai ! Tu étais occupé ce jour-là, trancha le blondinet froidement
- Voilà ta dernière attaque ?

- J'ai encore beaucoup de réserves Tarsanne, s'amusa-t-il

- J'ai des priorités, répondit l'homme. Des choses plus importantes à régler que ce genre de trivialités.
- Pardon ? Nous sommes une trivialité pour toi, éclata Arwin. Les funérailles de l'homme qui a été plus présent que ton propre père est une trivialité ? Tu savais que tu étais comme un fils pour lui ?
- Je ne suis pas un Overglade !
- Tu en étais un pour lui, espèce d'hypocrite ! Au même titre que le reste d'entre nous. Ne joue pas la carte de l'imbécile avec moi ça ne marchera pas, cracha le blondinet exaspéré
- Je ne peux me permettre de laisser passer mes intérêts personnels avant ceux de mon peuple, murmura-t-il avec une pointe de regret dans la voix. Ne pense pas que ça ne m'atteint pas…
- Nous faisions aussi partie de ton peuple, hurla-t-il »

Arwin lui lança une pinte vide qu'il esquiva avec souplesse. Il jeta la table sur le côté et lui fit face, les sourcils froncés, le regard fulminant de colère. Il l'attrapa par le col de son manteau d'un geste sec pour le rapprocher encore plus de lui. Le téléporteur s'apprêta alors à lui dire quelque chose mais se ravisa aussitôt. Il le relâcha avant de se diriger vers la sortie.

Il sembla changer subitement d'avis puisqu'il retourna vers Tarsanne pour lui asséner un coup de poing à la figure. « Ça, c'était pour Jane et Nita ». Puis, il cracha aux pieds de son ancien ami.

« - Ça, c'est pour moi, ajouta-t-il. Je te laisse régler tes soucis… Tout seul !

- Une guerre se prépare, espèce de petit idiot ingrat, hurla Tarsanne dans une colère noire »

Arwin venait enfin de dépasser les bornes et avait réussi à le faire craquer. Il le fixa fièrement et esquissa un sourire espiègle.

« - J'ai l'air d'en avoir quelque chose à faire, demanda-t-il

- Tu es le seul à savoir où Jane se trouve à l'heure actuelle et j'ai besoin de son aide. Et cela sans te rappeler qu'elle a le devoir de répondre présente lorsque je l'ordonne !

- Tu peux répéter ? Quel devoir ?

- Son devoir de Maîtresse Sage, rétorqua l'homme

- Personne ne lui a laissé le choix d'être Maîtresse Sage, hurla-t-il à son tour comme s'il avait été sourd ou idiot »

Son interlocuteur semblait tout penaud.

« Elle avait à peine vingt ans lorsque TU l'as désignée comme Maîtresse Sage ! Elle voulait découvrir chaque parcelle d'Alkmen, devenir cheffe de Guilde, voyager dans les différents mondes… Et TU as brisé chacun de ses rêves sans qu'elle ne s'en plaigne jamais », lui expliqua Arwin avec hargne.

Il se rapprocha de lui, Tarsanne sentit son souffle chaud contre son oreille. Il respirait lentement comme s'il tentait d'étouffer quelque chose à l'intérieur de lui.

« - Alors dis-moi maintenant… Quel devoir se doit-elle de respecter pour toi ? Je te l'ai dit… Tu n'es personne…
- Je suis désolé. Mais je suis avant tout ton Empereur, conclut-il fermement. Si elle ne répond pas à l'appel… Elle va le regretter amèrement

- Serait-ce une menace ?

- Un avertissement, rectifia Tarsanne. Je ne serais jamais venu en personne si ce n'était pas aussi urgent

- Quelle urgence pourrait te donner le droit de la menacer ?

- Nous avons des chances de croire qu'une guerre semblable à l'Estalia se prépare. Je rassemble le Grand Conseil ce soir et j'ai besoin de la présence de tous les Maîtres Sages.
- Je ne suis pas un Maître Sage, répliqua-t-il froidement. Merci de l'invitation quand-même. »

Ils s'observèrent un long moment. Arwin le fusilla de ses yeux noirs avant de lâcher un petit sourire en coin.
L'Estalia n'était inconnu de personne. Et bien que sa rage le prît aux tripes, il savait pertinemment que la sécurité d'Alkmen était la priorité dans cette discussion.

Ils se mirent d'accord d'un hochement de tête, comme s'ils venaient de conclure une brève trêve.  

« - J'irai voir Jane
- Merci, ton acte est…
- Mais à deux conditions, le coupa-t-il sèchement
- Lesquelles ?
- Je veux que tu déverses une compensation financière à la famille Overglade pour les services qu'elle te rend, puisque jusque-là, ils étaient gratuits
- Très bien…
- Deuxièmement… Jane choisira elle-même si elle veut t'aider et tu devras respecter sa décision. Je ne lui dirais pas que c'était un ordre et ne ferais pas mention de ton foutu Grand Conseil, lâcha le blondinet

- C'est d'accord, soupira l'Empereur. »

Ce fut dans un silence atrocement long et lourd qu'Arwin recula d'un pas. Sans quitter Tarsanne des yeux, il disparut en un battement de cil. Ce-dernier resta muet pendant plusieurs minutes en fixant le mur.

Son cœur remua dans sa poitrine en battements incessants. Il réfléchit longuement à ses paroles. Quoi qu'il eût été à l'époque, il se résolut qu'il ne l'était plus depuis des années. Et cela lui manquait plus qu'il ne l'aurait imaginé.

Il se leva, secoua sa cape avant de payer le barman pour les ‘désagréments causés'. Il ordonna ensuite de ne rien ébruiter sur leur conversation. Ce à quoi il lui répondit « C'est comme si vous n'étiez jamais venu ».

L'Empereur revêtit sa capuche, couvrant les traits durs de son visage. Puis, il passa la porte et s'aventura dans les ruelles.
Le brouhaha extérieur s'était intensifié. Il observa brièvement son peuple qui vivait paisiblement sans imaginer une seule seconde les maux qui l'attentaient. 

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