Chapitre III - Le grand conseil

Joe Martinez

Tarsanne marchait, comme à son habitude, dans les couloirs de son palais.

 

Il l'avait traversé des milliers de fois si ce n'est plus. Il en connaissait les moindres recoins, si bien qu'il aurait pu le parcourir les yeux fermés.

 

La douce lumière orangée du coucher de soleil éclairait les parures et les tableaux accrochés aux murs. Il n'y prêta pas attention.

 

Le souverain était perdu dans ses pensées. Ses pas le guidaient aveuglément, tournant tantôt à droite, tantôt à gauche, sans destination particulière. Il avait juste besoin de se dégourdir les jambes et de réfléchir seul. Les plans, les cartes et autres préparatifs militaires avaient obstrué sa vue et s'étaient ancrés dans sa rétine. Il avait besoin de voir les choses sous un autre angle.

 

Il n'aperçut aucun garde, aucun domestique pendant sa longue traversée.

 

L'Empereur ne croisa qu'Ata ; qui attira son attention un temps. Son passage vint briser l'harmonie rouge et or des couloirs lorsqu'il remarqua la mèche bleue du garçon tombant sur son visage ; se balançant au rythme de son allure. Cette-dernière contrastait avec sa chevelure noire et la combinaison de ces deux couleurs se détacha du reste du décor.

 

Ata, lui, ne le remarqua pas du tout. Il ne sortait que rarement pour faire des allers et retours entre sa chambre et la bibliothèque impériale.

 

En voyant ainsi l'enfant, Tarsanne fut pris d'une forte nostalgie et il commença à se comparer à lui.

 

Il ne trouva aucun point commun entre leur enfance respective, si ce ne fut le fait qu'ils appréciaient tous deux lires les carnets des Voyageurs.

 

Ils regorgeaient de récits épiques, de descriptions incroyables de lieux et de peuples qui lui étaient inconnus.

 

Enfant, Tarsanne contemplait dans les profondeurs de son imagination les larges forêts, les rivières, les villages colorés qu'il croisait durant ses périples. Il partageait alors les scénarios qu'il créait à ses amis dans lesquels ils étaient tous de célèbres aventuriers.

 

Ses nombreuses lectures eurent vite nourri son désir de voyager à travers les Mondes et commencèrent à prendre la forme d'une forte passion. Il se permit d'envisager une autre voie, un avenir brillant dans le domaine. Et à sa plus grande joie, il dut suivre le cursus de l'Académie des Mondes de Versen. Il comprit plus tard que ce n'était pas pour cette raison qu'il avait été inscrit à l'établissement.

 

Le jeune prince fut rapidement rattrapé par la réalité. Son devoir lui rappela, de manière constante, qu'il n'aurait jamais le temps pour de telles excursions. Tarsanne avait été élevé pour devenir le successeur au trône et non un Voyageur.

 

Il se résigna au fil des années à assumer cette nouvelle responsabilité avec une immense fierté. Il en oublia le fardeau qu'elle avait représenté autrefois et effaça ses rêves un à un, mettant cela sur le dos de l'enfance et de ses lubies.

 

Il n'eut alors plus le temps d'accorder de son temps à ses proches, ni de s'amuser dans les bois de la forêt belliqueuse de Rent avec la fratrie Overglade. Il fut écrasé par les nombreux sacrifices auxquels il dût faire face, sans broncher. De plus, Tarsanne pouvait être la cible de complots et de tentatives d'assassinat. Sa confiance n'était donc plus acquise.

 

C'était ce que représentait sa vie, la vie de régent. Le peuple n'y voyait que richesse et luxe sans se soucier des dangers et des responsabilités engendrés par le pouvoir. Lui ne les perdait jamais de vue.

 

Il soupira, regrettant une seconde d'être Empereur. Puis, il retourna à sa longue réflexion.

 

Il se permit de remercier intérieurement Ata de porter autant d'intérêt aux archives et d'y passer ses journées. Grâce à lui, une piste s'était ouverte sur ce nouveau problème de terrien et il ne pouvait qu'imaginer quel précieux temps ils avaient gagné.

 

Le soleil continuait à sombrer à l'horizon, emportant avec lui les lueurs rougeâtres du crépuscule qui éclairaient les colonnes de marbre. Les servants apparurent comme par enchantement et grouillèrent dans les couloirs comme des fourmis. Ils s'attelèrent à leurs tâches, préparant les quartiers des six Maîtres Sages accompagnés de leur garde et leurs apprentis.

 

Le souverain envisagea l'éventualité qu'ils ne répondraient pas tous à l'appel.

 

Les voyageurs de Temps resteraient dans leurs Montagnes et les Corporels seraient introuvables, s'ils existaient encore. Les deux clans avaient décidé de se retirer du monde pour toujours, mettant fin à toute alliance. L'Empire tentait malgré tout de les convier et se tenait toujours prêt à leur retour.

 

En ce qui concernait le reste, ils arriveraient sûrement dans l'heure.

 

Pendant ce temps, sa garde personnelle se chargeait du Grand Conseil.

 

Nilo et Sÿmrielle dépoussiéraient la salle de réunion tout en peaufinant les derniers détails de l'armée avec leur compagnon : Ryo. C'était un grand jeune homme à la peau claire et aux yeux noirs.

 

Les mains derrière le dos, il fixait une carte qu'il enroula peu après. Il la fit glisser sous son bras puis il salua Tarsanne d'un hochement de tête avant de quitter la pièce.

 

Tout comme Ata, il n'adressait la parole qu'aux membres de son escouade et ne prenait jamais part aux rassemblements politiques.

 

Nilo le suivit. Il n'eut pas le droit de pointer le bout de son nez au conseil : ordre de l'Empereur.

 

Le prince Shen, quant-à-lui, ne tarda pas à faire de même afin de remplir sa mission favorite : faire chavirer les cœurs du personnel. Il embrassa la joue de Sÿmrielle à la volée avant de s'enfuir en courant pour retrouver son rendez-vous du soir.

 

Cette-dernière accueillit le Grand Téléporteur, l'Astral et le jeune Rêveur Lucide. Elle les guida jusqu'à leurs appartements dans lesquels elle les laissa s'installer. « Le conseil sera réuni une fois que vous serez tous présents » leur dit-elle.

 

Tarsanne patientait sur son fauteuil royal, les jambes croisés en tenant son menton d'une main. Il attendait de la croiser, elle. Il jeta un coup d'œil au dôme de verre au-dessus de sa tête et toutes les étoiles qui décoraient le ciel lorsqu'elle apparut dans sa Cour comme un miracle.

 

Elle posa ses mains pâles sur ses hanches, une habitude qu'elle avait depuis l'enfance. Ses yeux bleus se relevèrent vers lui, le défiant presque. Elle dégageait une énergie incroyable, une attitude confiante et fière.

 

Une goutte de sueur descendit le long de son cou pour se frayer un chemin à l'intérieur de sa chemise, légèrement entrouverte, dévoilant son torse laiteux recouvert de taches de rousseurs.

 

À côté d'elle, Arwin le toisait. Il semblait n'avoir toujours pas digéré leur altercation.

 

Le blondinet se dirigea vers la salle du conseil avec fainéantise. Il jeta une œillade vers la jeune femme avant de disparaître. « Pas de téléportation dans l'enceinte du palais », lui hurla-t-on.

 

« - Tu es venue, demanda Tarsanne d'une voix posée

 

- Je suis venue

 

- Arwin ne t'as pas mise au courant j'imagine

 

- Il l'a fait, répondit-elle en souriant

 

- Bien, nous allons pouvoir convier le Grand Conseil dans ce cas »

 

Il se leva majestueusement, faisant tournoyer son manteau dans l'air, puis il la devança pour rejoindre la salle.

 

Soudain, un grand fracas se fit entendre. Une chaise rebondit sur les dalles pendant que la voix grave d'Arwin beuglait.

 

« - Pour quelle raison je ne peux pas rester ici ?

 

- L'ordre de l'Empereur était clair Overglade : uniquement les Maîtres Sages. Or, tu n'es qu'un vulgaire mercenaire, répondit Sÿmrielle sans broncher

 

- Un mercenaire ? Tu serais presque insultante, félicitation !

 

- Exactement. Pourrais-tu prendre congé ? Loin, et voir si le temps est plus clément ailleurs

 

- Non. L'envie m'en manque !

 

- Je commence à perdre patience, lui dit-elle froidement

 

- C'est dommage…

 

- Tant pis pour toi, tu ne viendras pas te plaindre d'un ou de deux doigts cassés dans ce cas…

 

- Sÿmrielle, tonna l'empereur de sa voix forte. Laisse-le, il fait partie du Trio d'Or. Par conséquent, il a le droit de participer aux réunions politiques par décret impérial. Si tu n'as pas encore compris cela, tu seras priée de l'apprendre en vitesse. »

 

Le blondinet leva un sourcil, un léger sourire au coin des lèvres. « Si ce n'est pas le bon chienchien à son Maîmaître » lui murmura-t-il avant qu'elle ne s'éloigne.

 

« Tes cabots sont bien éduqués Tarsanne. Celui-ci n'aboie plus qu'il ne mord… » lâcha-t-il sur un ton désinvolte.

 

Sÿmrielle le foudroya du regard, méprisante. Après quoi, il posa les pieds sur la table et ne fit guère attention aux autres.

 

L'Empereur, de son côté, s'employa à présenter la jeune femme qui l'accompagnait. Cette-dernière ajusta son pantalon bouclé d'une ceinture avant de coiffer d'épaisses boucles rousses d'une main. Elle en profita pour frapper d'un coup sec le téléporteur sur le crâne, puis elle leva son visage vers la garde spéciale de l'empereur.

 

« - Voici Jane Overglade, la Maîtresse des Mondes et le deuxième membre du Trio d'Or

 

- Je suis enchantée, dit alors Sÿmrielle en s'inclinant

 

- Moi de même. Veuillez excuser mon frère pour son sale caractère, ajouta la rouquine

 

- Ne vous inquiétez donc pas de cela. »

 

Une demi-heure s'écoula dans le silence avant que les autres Maîtres Sages ne prennent place à leur tour.

 

Jane était assise face à l'Empereur, à côté d'elle se tenait Arwin toujours avachi.

 

Autour de la table de bois et d'or étaient installés les autres membres du Grand Conseil.

 

Comme l'avait prédit Tarsanne, seuls les Voyageurs de Temps et de Corps étaient absents. Faute de savoir où était leur village dans les Montagnes de Sonorc, personne n'était en mesure de les prévenir. C'était le but et ils ne se sentaient pas concernés par les affaires politiques de l'Empire de toute manière.

 

Les visages sérieux le scrutaient, attendant qu'il se décide à parler ou que sa garde le fasse. Ils se demandaient tous de quoi il pouvait s'agir. D'autant plus que le Grand Conseil ne se réunissait jamais du jour au lendemain. Cette affaire devait être capitale.

 

Le Maître Astral se racla la gorge comme pour signaler son impatience. Il dévisagea longuement son souverain de ses grands yeux émeraudes maquillés de noir. Ces mêmes yeux qui avaient observé les étoiles et avaient déchiffré leur message. Ceux-là qui avaient pu voir les beautés du désert d'Aby, qui avaient percé les secrets de l'âme et qui lui permettaient de communiquer avec les Esprits du Royaume Céleste.

 

À sa gauche se tenait Isore, le plus célèbre Voyageur de Rêves de son temps. Il était jeune et talentueux. Il était reconnu pour relater constamment chaque expérience dans le dédale qu'était la dimension Morphée avec une précision déconcertante.

 

En face de lui se tenait le Grand Téléporteur : Mogmal. Un homme âgé, à la mine grise et l'air maladif. Il fixait Arwin sans prononcer un seul mot de ses petits yeux jaunes entourés de rides. Chacune s'écrasant grossièrement sur son visage parsemé de taches brunes. Il le regarda de la tête aux pieds avant que son attention ne se tourne vers son régent.

 

Tarsanne donna l'ordre à Sÿmrielle d'énoncer les faits.

 

Ils écoutèrent attentivement le résumé. Certains furent choqués, d'autres gardèrent la même expression désappointée.

 

Les premières questions posées furent sur la secte. Qui étaient-ils ? Que souhaitaient-ils ? Pourquoi n'en avaient-ils pas entendu parler plus tôt ? Quel était leur but et qui était leur chef ? Représentaient-ils une menace aussi importante que le jugeait l'Empereur ?

 

Un flot de murmure commença à se répandre entre les membres, chacun ayant des suppositions différentes des précédentes.

 

Les regards se tournèrent vers Isore lorsque la discussion en vint à Morphée. Pourtant, il assura d'une voix calme qu'il n'avait rien aperçu d'inhabituel et que s'il le fallait, il partagerait ses carnets de voyages.

 

« - Il ne s'agit pas d'une preuve, déclara l'un d'eux

 

- Or c'en est une, répondit le Rêveur Lucide. Vous semblez vouloir me décrédibiliser Mogmal. Nous savons tous ici à quel point vous méprisez les jeunes Maître Sage. C'est un jugement hâtif et peu digne d'un Maître aussi Sage qu'ancien. Peut-être devrions-nous vous remplacer. Ne croyez-vous pas ?

 

- Arrêtez, les interrompit Jane. Nous en savons trop peu pour nous méfier les uns des autres ! Réfléchissons ensemble, voulez-vous ?

 

- Laisse-les, lui chuchota son frère aîné. Ils n'ont jamais écouté personne, ils ont sûrement un complexe d'infériorité…

 

- Les probabilités de croiser un membre de cette secte dans la dimension des Rêves sera infime si nous n'avons aucun moyen de les reconnaître, dit enfin Isore

 

- J'ai la sensation que vous oubliez qu'il n'y a pas que des Rêveurs chez eux, rappela le blondinet. Il y avait un téléporteur lors de l'incident. Ils ont sûrement d'autres adeptes dans leur regroupement étrange. Enfin, souffla-t-il. Je dis ça, mais je ne suis pas Maître donc…

 

- Je passerai au peigne fin chaque élève des deux Académies avant d'interroger leurs professeurs. Nous devons nous charger du problème à la racine, ajouta son interlocuteur prestement. La tâche sera ardue, mais pas impossible.

 

- Soyez discret, ordonna Tarsanne. Il pourrait s'agir de n'importe qui. »

 

Le Rêveur Lucide acquiesça silencieusement.

 

Le Maître Astral se leva lentement. Il attira l'attention de tous en rappelant un point bien plus important qu'un ‘vulgaire groupe cherchant à se faire reconnaître' selon lui.

 

« - L'individu a mentionné deux démons primaires, finit-il par déclarer gravement. N'oublions pas qu'il ne s'agit pas uniquement d'un groupe de fanatique. Il est aussi question de l'Estalia.

 

- Ochnilogor le réincarné et l'Ombre de Farfall. En effet, répondit l'Empereur

 

- N'est-il pas plutôt question de trois démons primaires, demanda alors le Lucide

 

- Non deux, débile ! Tu es sûr d'avoir écouté du début à la fin, se plaignit Arwin

 

- Pourtant les récits en mentionnent trois ! Et qui êtes-vous pour me parler de la sorte ? Un vagabond à en juger par vos loques…

 

- Farfall en quête de pouvoir dévora Atless, démon du tourment et des flammes. Dans sa mort, il consuma son frère aîné et détruisit l'enveloppe charnelle de ce-dernier. Ne disposant plus de corps, Farfall erra dans le Néant du monde. Il attendit patiemment dans les ténèbres que quelqu'un le trouve. Des millénaires s'écoulèrent avant que le Dieu Longapo ne vienne le tirer de son antre. Farfall le posséda en échange de pouvoirs. Cependant le dieu, ne pouvant en contrôler l'entièreté, fut absorbé par le démon ; entraînant alors l'Estalia. »

 

Jane se rassit après avoir résumé un ancien cours d'Histoire à l'assemblée. Elle les regarda étrangement, le calme était revenu jusqu'à ce que le vieux Mogmal demande au régent ce qu'il allait entreprendre pour ‘régler' ce souci.

 

« Nous n'avons pas terminé » répondit-il avec son stoïque habituel. « Il manque malgré tout un dernier point que nous n'avons pas encore abordé avant de clore cette réunion et de prendre des décisions ».

 

L'Empereur invita Sÿmrielle à prendre la parole.

 

Puis il encouragea tout-le-monde à se taire d'un geste de la main. Le Grand Conseil s'accrocha aux lèvres de la jeune femme, cherchant à déchiffrer ce qu'elle allait dire avant qu'elle ne prononce un seul mot.

 

« - L'intrus a ouvert une brèche dans la dimension Morphée. À cet instant, nous avons clairement entendu quelqu'un parler.

 

- Se pourrait-il que ce soit un autre voyageur, suggéra Isore

 

- Nous avons des doutes, répondit-elle. Il ne savait pas où il se trouvait et ne comprenait rien à ce qu'il lui arrivait. Nous ne savons pas encore de quelle manière il a pu être attiré par la fracture, ni même s'il avait un lien avec la secte…

 

- Il n'a peut-être rien à voir avec elle, la coupa l'Astral avec dédain. C'est sûrement un voyageur qui s'ignore du fait du mauvais équilibre de son monde.

 

- Il est vrai que c'est un fait courant, ajouta Mogmal

 

- Il avait connaissance du nôtre, ajouta-t-elle

 

- En quoi est-ce un problème, demanda le Rêveur

 

- Cela ne devrait-il pas être normal, fit reconnaître le vieil homme. Alkmen n'est pas inconnue des autres planètes et reste en bons termes avec la majeure partie des systèmes solaires

 

- C'est un fait. Mais il ne vient ni d'Alkmen, ni des Mondes qui ont normalement connaissance du nôtre…

 

- Alors d'où vient-il, grogna Arwin. De votre imagination ?

 

- C'était un terrien, le coupa-t-elle agacée par son intervention

 

- Mais, balbutia Jane, l'équilibre est trop instable sur Terre pour qu'il effectue un voyage

 

- Même s'il s'agissait d'un Rêveur Lucide, il n'aurait jamais pu aller au-delà des limites de son propre monde, ajouta Isore

 

- Et s'il avait tenté de passer par la brèche, l'équilibre de nos mondes respectifs se seraient repoussés et il se serait réveillé, le compléta l'Astral

 

- Nous pensons qu'il a été en contact direct avec un Alkménien, répondit l'empereur

 

- Ça ne risque pas d'arriver, lâcha le blondinet. Personne n'aime la Terre et personne n'y est allé depuis… »

 

Il s'interrompit lui-même. Les regards s'abaissèrent un à un, tandis qu'un silence s'imposa dans la pièce comme un hommage funèbre au plus Grand Maître des Mondes d'Alkmen. La rouquine serra la main de son frère dans la sienne. Elle jeta un œil à Tarsanne. Celui-ci semblait ailleurs.

 

« Arvell Overglade » termina Sÿmrielle afin de rappeler au Grand Conseil qu'un problème restait en suspens.

 

Le régent parut revenir à lui-même. Il interpella Jane. Toute l'attention était désormais portée sur elle.

 

« - Saurais-tu quelque chose à son sujet ? À propos de ce terrien, demanda-t-il

 

- Probablement, réfléchit-elle

 

- Ton grand-père aurait-il amené un terrien au cours de ses voyages ? »

 

Arwin éclata de rire. « Il faut être stupide » ajouta-t-il peu après avec arrogance.

 

« - Un problème Overglade, demanda la garde de Tarsanne

 

- Le vieux ramenait beaucoup de choses mais les habitants des mondes qu'il visitait ne faisaient pas partie des souvenirs qu'il rapportait »

 

Il lui jeta un regard noir en haussant des sourcils.

 

La Maîtresse des Mondes s'adressa à son Empereur. Lui demandant plus de renseignements.

 

« - Il avait beaucoup d'amis alors si vous avez un nom…

 

- Il s'est présenté comme étant Gabriel Dufour, répondit-il. J'espère que ce nom pourra te rafraîchir la mémoire ».

 

Le souffle de Jane s'arrêta brusquement. Les battements de son cœur se firent plus irréguliers, tambourinant dans sa poitrine. « Impossible… » se murmura-t-elle à elle-même.

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