Chapitre trois : Joshua. J'attendrais le temps qu'il faut

Elodie Gerin

Installé derrière mon bureau, je terminais de rédiger mon rapport avant de le remettre à mon chef de service. Durant toute la durée de celui-ci, je n'ai fait que penser à elle. Elle me manque déjà beaucoup. Je ne comprends pas comment j'ai pu m'attachait aussi vite à elle. Après tout, nous venons tout juste de nous rencontrer.

Un peu plus tôt, mon collègue Danny et moi sommes partis en intervention. Une dame âgée nous avait contactés suite aux cris et aux objets qu'elle entendait se briser provenant de chez ses voisins.

Lorsque nous nous étions rendu sur les lieux, la maison était sans dessus-dessous. Il y avait des morceaux de verres qui jonchaient le sol et la femme présentait une légère coupure au niveau de sa main droite. Mon collègue s'est chargé de parler au mari et moi à la femme.

J'ai demandé si elle souhaitait porter plainte et c'est sans surprise que celle-ci avait refusé. Malheureusement, c'est très courant de nos jours. Elle s'est excusée de nous avoir fait déplacer pour rien et je m'étais empressé de lui répondre « nous ne nous déplaçons jamais pour rien. Le plus souvent, ça permet de calmer la situation et que si elle avait besoin de nous, on viendrait encore s'il le fallait »

Une fois mon rapport terminé, je m'empressais de le rapporter à mon chef d'équipe. Je frappais à la porte de son bureau, mais je n'obtiens aucune réponse. Alors, je le déposais dans la petite boite aux lettres poser devant la porte de son bureau.

Je retournais dans le mien et m'emparais de mon téléphone. Devais-je lui envoyer un message ? Je ne pense pas qu'Annaria prendrait l'initiative de le faire. Elle aurait trop peur de me déranger alors que moi, je n'attends que ça. Jamais Annaria ne me dérangerais.

« tu es libre ce soir ? » et j'appuyais sur l'émoticône envoyé.

Sa réponse est instantanée « oui pourquoi ? »

« Je passe te prendre à 19 heures devant chez toi »

« Comment je dois m'habiller ? »

« Comme tu veux, je t'invite à manger chez moi »

« Ah tu sais cuisiner ? »

« Bien sûr et heureusement d'ailleurs. Sinon, je me ridiculiserais devant une charmante jeune fille comme toi »

« J'ai hâte de goûter à ta queue »

« Désole... Désolé. C'est le correcteur d'orthographe. Mon dieu j'ai honte »

« Du calme, ça m'arrive parfois aussi »

« je serais prête pour 19 heures »

« j'ai hâte de te revoir »

« moi aussi. À ce soir »

Plus je m'approchais de chez elle, plus mon coeur s'emballait. Ouais, j'étais en train de tomber amoureux d'elle. En arrivant devant son immeuble, je la vois parler avec le garçon de la dernière fois. Est-ce qu'ils sont en couple ? Vivaient-ils ensemble ? Je coupais le moteur et je sortis de la voiture.

- Bonsoir ma belle. Tu me présentes à ton ...

- Ami. James, je te présente Joshua. Joshua, voici James mon meilleur ami et confident. Florian n'est malheureusement pas présent ce soir, mais je te le présenterais aussi.

- Enchanté, dis-je à James en lui tendant ma main.

- Tout le plaisir est pour moi. Ça fait plaisir de rencontrer la personne dont j'entends parlé à longueur de journée.

- James, le sermonne-t-elle !

- Bah quoi? C'est vrai. Tu n'as plus que ce mot-là à la bouche. Joshua par-ci. Joshua par-là.

- T'exagère !!

- Pas du tout. Enfin bref. J'espère que tu ne la feras pas souffrir, dit-il en me lançant un regard d'avertissement.

- Tu as ma parole que je la traiterais comme une reine.

- Dans ce cas, on est fait pour s'entendre. Bon je vous laisse les tourtereaux. Passez une bonne soirée et surtout ne faites pas de bêtises.

- James !!! Ça suffit !!!

- Oui chef, dit-il en faisant le mouvement du salut.

- Je suis vraiment désolé. Il voulait absolument te rencontrer.

- C'est normal, cela prouve qu'il tient à toi et puis son avertissement a mon encontre ne fait que le prouver et puis, cela m'a permis d'apprendre que tu leurs parlait sans cesse de moi, dis-je en lui faisant un clin d'oeil.

Elle rougit. J'aime la faire rougir. Elle est parfaite à mes yeux. Je lui ouvre la portière de la voiture et elle s'installa confortablement sur le siège. Je contourne celle-ci et m'installe derrière le volant.

Le trajet jusqu'à chez moi ne prend qu'une quinzaine de minutes. Pour ce soir, j'ai prévu des spaghettis bolognaises. Je trouvais ça super romantique dans les films d'amour.

Pour briser le silence qui régnait dans l'habitacle, je posais des questions.

- Vous vivez ensemble ?

- Oui, on loue l'appartement tous les trois.

- Ça fait longtemps que vous êtes en colocation ?

- Oui, ça va faire six ans cette année.

Je lui dirais jamais, mais j'étais jaloux qu'elle vive avec deux autres hommes que moi. J'aimerais être à leur place. J'aimerais la voir tous les matins en me réveillant. Je voulais dormir tous les soirs à ses côtés en la prenant dans mes bras.

- Je suis désolé de ne pas te l'avoir dit plus tôt, mais honnêtement, je n'en voyais pas l'utilité. Après tout, ce sont mes meilleurs amis et ...

- Eh du calme, tu n'as pas à te justifier. Surtout pas avec moi. J'ai confiance en toi et je sais que tu es une fille bien et sérieuse.

- Merci. Ça me touche beaucoup ce que tu dis.

- Je le pense.

Durant tout le reste du trajet, elle garda sa tête posée sur la vitre et regarda la ville plongé dans le noir. Quant à moi, je me contentais de conduire et parfois, je jetais quelques regards dans sa direction. Je voulais cette fille plus que tout. Elle me plaisait beaucoup. Je voulais tout d'elle. Son amour, sa tendresse, son premier baiser, sa première fois. Je voulais son cœur et surtout, je voulais passer ma vie à ses côtés.



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