Chroniques d'une sortie de route volontaire-7

romualdmartin

chroniques de ma promenade dans le monde des vivants

Je suis parti avant l'arrivée de l'escadrille. Je les ai vus tourner autour du QG. Je pensais pouvoir me sauver avant qu'ils posent leurs gros culs au comptoir. Ma stratégie a loupé, obligé de me rabattre sur le prétexte d'amis imaginaires m'attendant à l'autre bout de la ville pour une autre soirée.

Je me suis enfilé trois pintes avec eux, histoire de leur montrer ma solidarité .Pet être que je me suis simplement filer du courage à rejoindre la petite, je ne sais pas trop encore, l'histoire jugera disait Goebbels.

Y a pas mal de truc que je ne sais pas, pourquoi j'ai transpiré comme un porc sur le chemin, pourquoi je me suis pris d'affection pour une cloche au point de lui filer de quoi bouffer pendant trois jours.

Je suis arrivé en nage, rouge, puant. On aurait dit un cheval en rut. Je rejoins le troquet, j'ai les vois, je pose un cul, je claque des bises collantes en attendant la première tournée. Elles me regardaient avec pitié quand je l'ai descendu, de la compassion pour un vieux coulant. J'ai profité de leur bienveillance pour leur bouffer leur saladier de frites froides, faut pas perdre le fil.

Elles, elles ne bouffent pas, l'été est là. Il chauffe les rues en tenant sa pancarte « rentrer dans le maillot bande de conasses !». Elles se gonflaient le bide à la bière avec l'assurance d'aller les pisser plus tard. Je ne connais pas leur niveau de biologie, mais elles vivaient avec la certitude que le gras des frites allait prendre la place des chaires et leur faire doubler leur cul.

On a éclusé le bar jusqu'à la fermeture. J'adore ce genre de sport car à la fin, il ne reste que du beau linge, des gens tous plus formidables les uns que les autres. Ce soir-là, la règle a heureusement été respectée. On a sympathisé avec un certains Alain, le vieux beau par excellence

Il était accompagné de sa copine, enfin elle criait à tue-tête qu'elle était sa femme depuis vingt ans mais se comportait comme une pisseuse, on la prenait plutôt pour sa fille. Elle avait vingt ans de moins que lui, au bas mot. Je pense que son père n'était pas dispo pour la sauter, du coup elle s'est rabattue sur son clone.

C'était la fille à problème, une hystérique qui ne cligne pas des yeux comme notre monde en produit de superbes. Elle se sentait obligé de faire sa star, il fallait que tout le monde matte son cul vieillissant. Elle n'était pas appétissante, elle avait beau tortiller du cul, y a pas une once de seins qui bougeait, en y regardant bien, elle était taillé comme une bombe à eau, elle n'avait pas lu la pancarte elle. Il a fallu qu'elle nous casse les couilles avec ses conneries de magazines, que je te parle cuisine, et astrologie.

Entre deux verres, elle m'a demandé mon signe en me disant qu'elle voyait des trucs, que la tante de son arrière-grand-mère était tsigane, un truc dans le genre. J'ai plongé le nez dans ma bière en lui demandant de deviner. Elle avait une chance sur douze Irma la soularde. Elle en a cramé quatre bêtement. J'ai fini par lui dire au lieu de la faire passer pour une conne, trop de gentillesses apres quinze pintes, ça me perdra. Elle m'a déblatéré ses conneries, j'ai bu ma bière. On leur a serré la pogne et on s'est barré avant le récital sur la page psychologie du supplément de madame figaro.

Nous voilà dans la rue, à faire le con moi et mon petit cheptel, à marcher comme un mannequin lingerie

« Un écrivain loupé se reconvertit au défilé de slips sales»

Merci Charles pour les corps gras

Y a rien de plus beau que d'être avec des gens qui t'apprécient et d'autant plus si c'est deux charmantes gamines.

La plus vielle des deux, celle qui m'a prêté sa couche plusieurs fois les soirs de beuverie, celle qu'aime pas dormir seul, nous amène au dernier bar ouvert du coin, enfin, plutôt celui dont tu ne sors qu'une fois le dernier client mort et enterré. Je ne voulais pas être celui-là, je voulais que la soirée reste légère, histoire de faire durer ce petit plaisir et pas avoir le sentiment de vivre encore le lendemain au fond des chiottes.

Le rad ne paye pas de mine, une vitrine de vieux bloucard, des corps gourds s'agitent derrière. Devant y a le gros Didier, un noir d'au moins deux tonnes. Ca servait à rien de feinter, on avait l'air bourré, on était bourré, on a souri connement, on ne pouvait pas faire plus. Il a ouvert la porte du dernier temple. Il nous a souri à son tour, enfin plus aux filles qu'à moi, on s'est pris un phare avec ses dents, toutes bien rangées, blanches comme mon cul en hiver.

Les murs en bétons ceinturaient toutes les raclures du quartier, tous ceux dont personne ne voulaient plus. On a traversé le champ de semi cadavres lentement, à la force des jambes et des « pardon ». La meilleure idée du soir était de prendre une table près des chiottes. On avait à peine les culs aplatis sur les tabourets en tôle que la petite s'est levée pour aller nous faire le plein. J'ai regardé son petit cul disparaitre dans la foule et je suis allé faire le vide, j'avais le larmoyant douloureux.

C'était un sale jour de pèche pour le petit cul. Ça a commencé naturellement par des jeux de regard entre leurs yeux élimés et le cul débordant de son short. J'ai tourné la tête dès que les mâles ont commencé à frétiller, je ne voulais pas que la jeune se fasse chier. Non pas que je sois de bonne compagnie, mais la petite était hors d'atteinte, j'avais finis de pisser, fallait occuper le terrain.

On sirote, on sirote, on pisse, je sirote, on sirote. J'allais un peu plus vite, surement une conséquence de l'âge ou de la grande gueule.

La petite a refait le plein, mais ce coup-ci, le filet était plein. Autant je suis un paumé sur pas mal de truc, comment séduire ou baiser par exemple, ce qui n'est pas rien, autant là, elle nous a ramené les gratinés, les chefs du bataillon de connards.

Ils la suivaient comme des chiens qui reniflent un cul, prêts à prendre n'importe quelle trajectoire tant qu'ils gardaient son abricot dans le viseur.

Ils se sont assis à côté de nous. Je me suis dit que la prochaine fois fallait que je vienne avec des médailles ou des récompenses, histoire de pouvoir leur épingler leur médiocrité sur le flan, que les lourds se reconnaissent une fois décorés. Evidement je me garde le haut du podium, j'ai le ruban bleu depuis plusieurs années, je le lâcherais entre mes huit planches.

Pour ce qu'était la visite du zoo s'arsouille-land, je vais vous la faire concise et chronologique et je commence par le champion.

Paul, un grand décharné qui passait sa soirée à gueuler qu'il s'emmerdait, que la place était nulle, que les filles étaient aussi laides que les mères des gens qu'il ne peut pas blairer, que les gens étaient chiant, sa majesté fils de pute étant naturellement au-dessus de tout ça. Je le regarder prier sa merde en descendant mes bières, essayant de lui dire de se casser.

Après quelques pointes de cocaïne aux chiottes, il ressortait ressuscité, ce mettant à aimer tout le monde. Une pointe de plus, il aurait lécher le béton ciré à la sueur ou fait l'amour à la cuvette de chiottes. Son manège n'a pas duré longtemps. Dans sa grande suffisance, il a oublié des traces sur la céramique. Les deux tonnes de viandes sont arrivés, ont maté la salle comme un suricate. Une balance en manque de verres gratuits l'a montré du doigt. Ça a été le plus beau vol plané de branleur de ma carrière. On s'est regardé avec les filles, fallait une bière pour fêter ça en attendant le prochain qui viendrait salir le tabouret en face de nous.

Pas le temps de refaire le plein la suite du bétail est arrivée.

Capitaine franchise est arrivé, souriant, étalant ses dents jaunes à l'assemblée. Il nous balance son prénom à la gueule comme on crache un noyau de cerise et le voilà parti à t'expliquer qu'il ne faut pas mentir aux gens, qu'il faut être cash, direct, raid comme la justice. Il était devant nous, les épaules pleines de poils, fier d'être membre de l'état queutarslamique, se promenant de vulve en vulve et les croyants toutes disponibles.

C'était le poisson mort maladroitement accroché dans le filet du petit cul. Ca faisait quelques minutes qu'il était rentré dans sa vie, depuis le bar je crois, rapidement aussi convaincu d'avoir trouvé la femme de sa vie que sa chatte du soir. De ses dires, on ne comprenait que ses délicates demandes de se faire sucer toutes les dix minutes. Rien que d'imaginer sa bite, elle recrachait sa bière, souriante et écœurée. C'est la petite jeune qui nous a débarrassés du lest.

Je ne mets pas les prénoms, si elles me lisent avant ma mort, elle pourrait se fâcher.

Donc la jeune a dû lui dire qu'elle et la petite é étaient plus gazon que taille crayon et qu'elle n'avait aucun plan à trois de prévu avant l'extinction de l'espère humaine. J'étais aussi désespéré que lui sur ce coup là, encore un prétexte pour une tournée, je me retrouvais avec une bite désespérée à consoler dans l'alcool. J'avais les mains qui tremblaient.

Il a disparu quelques minutes, surement parti essayer de se faire sucer ailleurs. Guère plus de succès de l'autre côté du bar, à croire que sucer un ours n'intéressait aucune louves de la soirée. Il a poussé deux trois gamins, nous a fixés méchamment. Deux yeux gros comme des trous de pines, ce n'est pas franchement ce qui fait peur. Il a se tenait droit comme un I, un P ou un D, je ne sais plus, il faisait sombre. Je tendais le poing sous la table au cas où il aurait fallu recevoir rapidement la charge du taureau nain en rut. Il restait là, immobile, et s'est mis à trémousser son cul mohair. On a eu droit à la danse de l'homme fort, genre King Kong en chaleur. On le voyait prendre les postures du mal essayant de lever la femelle. .On la regardé et on s'est tellement foutu de sa gueule qu'il est parti en gueulant je ne sais trop quoi. On était trop occupé à essuyer la table d'avoir craché nos bières.

Faut qu'il revoit sa stratégie, car à force de pas baiser, il se dira que toutes les femmes sont des salopes et partira en Syrie sauver le prophète qu'a rien demander à des trous du cul pareil.

Je vous passe l'article sur la médaille de bronze, le dépressif qui ne m'a pas trouvé « friendly » et à qui j'ai pris le peine d'expliquer que ce n'était pas franchement une belle entrée en matière mais qu'encore un mot de sa part, je lui organisais une jolie sortie en matière, j'ai juste dit « dégage », sacré résumé de pensée, j'en conviens.

Ca a ne sert à rien de racler le fond de la boue pour les sortir de leur dépressions, je ne veux pas de gens qui se branlent sur le fait d'être à moitié mort à ma table. En plus il m'empêchait de voir le magnifique cul de la petite quand elle allait faire le plein. Finalement, c'était surement la seule raison valable de le virer.

Quand t'as les jambes qui tremblent quand tu vas pisser, c'est qu'il est temps de rentrer, a moins de vouloir finir dans le caniveau les poches vides. Y avait plusieurs compétiteurs pour être le dernier debout. J'ai fini comme paul, à me faire chier, les filles étaient bourrées, on était fauchés, c'était la fin de service.

La petite m'a prêté son lit. A peine allongé, elle est tombée, pas de cul ce soir-là. D'un autre côté, y en a pas eu les autres soirs non plus. Je finis par croire qu'elle ne couche pas, c'est déprimant quand on a son Age. Ça reste moins déprimant que de me dire que c'est à cause de ma gueule en biais, que je suis moche et pas baisable. On négocie toujours avec sa médiocrité.

Demain sera une autre journée, on chiera en spray et on se branlera une fois ou deux. Je l'ai prise dans mes bras entre deux ronflements, j'ai délicatement poussé le chat du coin du pied .On avait le soleil pour veilleuse, quoi de mieux pour de grands enfants à problèmes.

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