Combativité
Carole Ane Droixhe
Souvent quand on croit en quelque chose on se met, au fil du temps, à y croire de plus en plus fort. Pourquoi ? Impossible à savoir. De toute façon on s'en rend pratiquement jamais compte que l'importance à triplé en un temps infime. Tant qu'on y croit.
Moi je croyais croire en moi. Disons plutôt que je croyais dur comme fer que je pouvais croire en moi. En ce que je suis. Pour avancer dans la vie, pour me battre avec mes idées, assumer ce que je suis, continuer à me dire que ça vaut vraiment le coup de faire en sorte que mes rêves deviennent mon quotidien au lieu de rester indéfiniment ma rêverie des soirs d'insomnie. Je croyais très fort en tout ça pour pouvoir dire plus tard, que j'ai su être forte, que j'ai appris à ne pas me décomposer devant les obstacles, que j'ai eu le cran de réaliser mes rêves.
Pourtant quand un obstacle se pose nonchalamment devant votre joli minois remonté à bloc, que vous voyez que c'est pas de l'obstacle de tapette, qu'il se bat, épaule contre épaule avec l'Himalaya question hauteur de difficulté, bah on à beau être toutes armes sorties, ça fiche la trouille quand même de se dire qu'on a un truc comme ça à gravir pour savoir pertinemment que juste après, il y en aura encore un autre qui posera ses valises juste devant nous pour nous pimenter l'existence de leurs extravagances.
Alors bah l'étape suivante c'est celle de l'autruche qui plante la tête six pieds sous terre pensant que l'obstacle vicieux ne verra rien. Mais bon, quand on est la tête dans les cailloux, on étouffe. Alors on réfléchis plus vite et on se dit que c'est peut-être mieux de combattre l'autre vislard plutôt que d'étouffer en douceur tout en bas, là où on finira forcément par regretter d'avoir joué la fille qui ne voit pas qu'il faut se battre pour arriver à ce qu'on rêve d'avoir...