Comme in incendie noir

John Russell Herbert

Comme un incendie noir (Como un fuego negro/Like A Black Fire)

Vignettes en trois langues, de la prose et de la poésie, connectées rélatives à plusieurs thèmes

 

« Au Soir de l'Existence »

Nous regardons fixement ces écrans brillants, comme des fous sans sommeil, ici au Café Rouge. Nous jetons nos âmes dans l'obscurité, numérique et ramassammente.

Les heures passent comme des animaux que tuent et meurent nuitamment, pendant ces moments de la dissolution et de la tragédie, national et personnel, humain, et nous essayons de faire ou fabriquer quelque chose réel, parce qu'au soir de l'existence il n'y a pas des raisons pour l'espérance.

Les sauvages tristes du dehors, blancs et noirs, marchent et combattent, et, à l'intérieur du café, nous sommes comme des anges tombés, nuitamment, malheureux, sans la chance,

Et les chansons françaises et espagnols volent comme des esprits d'un monde que n'existe pas, au soir de nos âmes.

-John Russell Herbert

(Tous droits réservés par John Russell Herbert © 08/08/2010)

 

“In the Evening of Existence”

We stare at these brilliant screens, like wired madmen, here in the Red Café. We throw our souls into the gathering digital darkness.

The hours pass like animals that kill and die at night, during these moments of dissolution and tragedy, national and personal, human, and we try to make or to fabricate something real, because in the evening of existence there are no reasons for hope.

The sad savages outside .

 

 

 

L'incendie du cœur:

 

L'incendie souterrain est une métaphore de mon cœur, brûlé et caché par le grès et par les ombres de l'existence . . .

Au café triste il se recueillait pendant qu'il écoutait à des chansons exquises et rappelées des temps éphémères et passés, des temps qu'ont été désolants et vides . . .

. . . avec ses yeux comme un incendie noir, et avec sa peau comme d'or mou et lisse, elle a me brûlé, et elle me brûle encore . . .

-John Russell Herbert © 2011

 

. . . with eyes like black fire, and skin like soft and smooth gold, she burned me, and she is burning me still . . .

Elle me fit complet,

Et elle m'abasourdit;

L'esprit et les mots archaïques passent comme des plumes dans un incendie éternel . . .

-John Russell Herbert © 2011

 

 

Quelques rêves tendres,

            Entre trois langues:

 

“Ô ses lèvres, ses pommettes”

 

À toucher sa peau méditerranéenne, si suave et si parfaite,

ô ses lèvres, ses pommettes,

À fixer étroitement du regard dans ses yeux bruns,

À connaître son corps,

Ô si très petit, si très délicat,

La figure de cette

Fille jeunette;

Je fais de la peine tendre, ici, parmi ces chevalets,

Et je suis l'un qui est nu;

Et si ce serait la

Qui serait ça . . .

Je connaîtrais de cette peine

dizaines milles fois encore.

-John Russell Herbert © 2011

 

“Son cœur fut semi-tombé pour une Hondurienne mariée et avec des pommettes exquises”
Con tus ojos hondureños como uno fuego negro,
Y con tus pómulos como de las esculturas de oro,
Y con tu figura muy pequeña,
Y con tu marido quién no sé,
Te quiero . . .
-John Russell Herbert © 2011

 

Bien que la terre doit à tomber,
Comme dix milles larmes qui ont tombées et que sont tombant encore,
Et bien qu'elle est mariée,
J'ai aimé les manières et la beauté de cette Hondurienne,
Et je l'aimerai pour toujours.
-John Russell Herbert © 2011

(C'est la troisième variation dont l'original est ...

Bien que la terre doit à tomber,
Comme dix milles larmes autre que celles-là que sont les miennes,
Et bien qu'elle est mariée,
J'aimerai toujours les manières et la beauté de cette
Hondurienne.
-John Russell Herbert © 2011)

 

Bien que la terre doit à tomber,
Comme dix milles larmes qui ont tombées et que sont tombant encore ,
J'ai aimé les manières et la beauté de cette Hondurienne,
Et je l'aimerai pour toujours.
-John Russell Herbert © 2011


 

 

Bien que la terre doit à tomber,
Comme dix milles larmes autre que celles-là que sont les miennes,
J'aimerai toujours les manières et la beauté de cette
Hondurienne.
-John Russell Herbert © 2011

(Though the earth must fall,

As ten thousand tears other than those which are mine,

I will always love the manners and the beauty of that Honduran.)

-John Russell Herbert © 2011)

 

 

 . . .

là d'un archétype que ceux-là d'une femme-fille ordinaire,

Ses petits seins que sont couverts mais lesquels je sais sont là(!);

Sur un peu du linge trop délicat je la peindrai.

 

-John Russell Herbert © 2012

 

            La sienne fut simplement une autre chanson brûlante et silencieuse d'un atomisé prolétaire.  Le ventilateur tourna, il plut légèrement sur la chaude Cité, et les propriétaires eurent leurs yeux fixés sur les membres d'une classe plus haute.  Les ouvriers salvadoriens furent dans la poche des propriétaires et ne comprirent pas la situation entière de leurs frères américains.  Il ne dormit pas, et il espéra de travailler pour quinze heures le jour suivant.

-John Russell Herbert © 2012

 

À sentir le soleil, aujourd'hui, bien qu'il n'y a pas aucune certitude de l'avenir . . .

-John Russell Herbert © 2012

 

            Le son d'une flûte coule le long d'un pâté dont il ne peut pas se permettre très longtemps de vivre, et la chaleur, la transpiration interminable, parle d'une réalité pas si très différente de celle-là des autres temps, des classes varieuses, de la condition humaine et actuelle, de toute la souffrance du monde.

-John Russell Herbert © 2012

 

           

This income, decent, today,

            This income, decent, these weeks,

This residential status, decent, this month, more or less, though with fear of fines based on the backyard abandonment of goods by others,

This heartstring plucked, stimulated by this black girl, here, by that other, there,

(His sadder and more elaborate love for a Honduran housekeeper at the Institute),

another heartstring plucked

            ---------------- in Turkey,

            The Internet,

                        A hurricane,

                                    The sun,

                        The revolution faded,

                                    Time;

                        I want to lie low in rural New England

                                    (I want to die)

                        I want to fly,

            I wonder how these processes,

                        These times,

                                    My life,

                                                will end.

 

-John Russell Herbert © 2012

 

C'est bon à voir la chevalure noire autre que celle-là de l'Hondurienne.  C'est bon d'aller en omnibus au nord dans le faubourg-là et entendre les voix des oiseaux autres que ceux-là de la Cité.

-John Russell Herbert © 2012

 

-John Russell Herbert © 2009 - © 2012

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