Comme la Foudre

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À l’aéroport, le voyant enregistrer, j’ai su..

Et ne voila t-il pas que dans mon découragement et ma résignation, je le vis me sourire.

Grand et aussi fort qu'un homme peut l'être. Une sensualité étouffante émanait de lui. Sans confiance aucune, je lui souris… incapable de penser, complètement figée. J'étais prise à la gorge. Je ne pouvais plus respirer. Ce n'était qu'un sourire. 

Qu'un bref échange. Pourquoi mon coeur, cet affamé décharné, s'empresse t-il de mettre le couvert ? 

« Lina, tu viens trinquer ? » ballotée, entraînée par mes amis... A regret je quittais son espace. 

J'étais complète le temps de quelque mots. Tiens...

L'alcool me monterait t-il si facilement à la tête ? 

Poursuivant ma soirée sans le recroiser, sur le point de m'en aller je le vis, mon beau tourment. 

Fier, droit et éblouissant! 

Qu'est ce que cette chose qui enveloppe toute sa personne, qui attise et anime un feu depuis bien longtemps éteint avec une telle facilité..

Pourquoi suis-je si faible ? Est-ce simplement la faim qui perturbe mes sens ? Elle aussi je la croyais pourtant disparu! Et pourquoi suis-je lovée dans ses bras en discutant avec nos amis ? Je me sens chez moi… C'est si simple. Si naturel. Que fait-il dont ? Pourquoi donc de la tendresse ? 

« CESSE DE REFLECHIR ON NE S'ENTEND PLUS PENSER », s'est récrié mon Etre ! Prend ce que l'on te donne sans te plaindre ajouta t'il bougon...

Alors, je me suis exécutée. 


Nous nous sommes enlacés, avons rit ensemble aux histoires rocambolesques de notre ami. 

Avez vous déjà eu cette impression de familiarité avec un étranger ? Un étranger… C'est étrange de le dire.

Il me semble que mon corps à toujours été dans ses bras. A été fait pour ça. Je le désir si facilement. J'aimerais y être pour toujours. Que se passe t-il ? Me revoilà à m'emballer. 

Tait-toi! Rentre chez toi ! Descend de cette voiture et ne te retourne surtout pas!

Trop tard...

Quelques jours plus tard me voilà prise dans l'euphorie de son personnage. Je n'ai jamais connu d'homme aussi... homme. Aussi sur de lui sans pour autant transpirer l'arrogance, la suffisance…

Il me charme, me fait rire et me caresse. Il me touche, m'embrasse et m'embrase d'un simple sourire, d'un regard.

J'en ai tant envie, mais j'ai si peur de gâcher… de gâcher quoi exactement ? Pourquoi toujours et encore ces incessables questions. Dérangeantes et frustrantes?! Vis, femme de peu de foi ! N'aurais-tu donc pas droit au bonheur ? Qu'importe qu'il dure, un bonheur ne vaut pas moins qu'un autre !


Entre baisers passionnés et caresses appuyées, me voila à avoir soif de cette extension de lui! Je veux le toucher, le palper. L'avoir et le voir… je suis dépassée, subjuguée par cette passion m'envahissant, comme une plante parasite étouffe un arbre! Je veux être à lui. Qu'il me possède, âme et corps.
Mais le défit brille dans mon regard quand la domination sue de tous ses pores. 

Qu'il me résiste, que je résiste… Nous avons déjà abandonné, nous le savons.

Il s'en va de toute façon.

Que pouvons nous faire de plus ? Sinon satisfaire cette faim de l'autre et de sa présence comme s'il était déjà absent…

J'aimerai le dévorer et le garder en moi, son odeur, son regard. Lourd de tout ce qu'il veut de moi… de tout ce qu'il veut me faire… 

Ses mains me déconstruisent, s'agrippent à mon corps, se marient à mes monts. Je ne sais pas ce qu'il est, ce qu'il a … Mais je l'aime. Comme on aime une personne que l'on croyait ne pas exister et que l'on rencontre avant son départ.. Nous serons séparés demain. Nous l'étions chaque fois que nous nous sommes vue au milieu de toutes ces personnes. 


Les autres... leur présence me dérange. Je souhaite qu'ils disparaissent. C'est bien trop gros pour cohabiter …

Je voudrais le monde pour laisser ce monstre que nous avons créé exprimer sa force bestiale ! Bruler, dévaster, construire ou assujettir.


Je suis prise. 


« Oh cher amour, 

Il est si tôt je le sais.

Nous n'avons ni vue l'aube,

Ni le crépuscule.

Pourtant,

Je voudrais ne plus rien voir

Ne plus rien savoir

Ne plus rien respirer

Si tu n'es pas ici.

Oh mon cher amour,

C'est si brutal 

Si beau!

Je voudrais toujours,

Je voudrais encore,

Et je veux plus fort.

Ton temple, ton centre et tes contours.

Prends tout ce que tu peux

Prends tout ce que tu veux

Laisse moi vide et pantelante

Haletante, inconsciente du temps et des gens

Je ne veux pas, je refuse de décompter 

Mais tu t'en vas...

Prendras-tu soin de ce que tu as pris?

Sais-tu seulement ce que tu emporte avec toi?

Oh mon cher amour,

Je t'aime si nouvellement et différemment

Ce n'est pas un amour d'enfant

Ce n'est sûrement pas l'amour d'une vie

Mais il est aussi soudain que sincère.

Je t'en prie sois heureux, brille ailleurs, 

Aime la, aime les autant que faire se pourra

Je penserai toujours à toi tendrement,

Le coeur avide de cracher ces sensations

Douces, brulantes,

De Les déverser dans tes terres et vallées…

Tu ne sauras jamais, qu'importe si tu n'as pas compris

Tu es à moi, je t'ai conquis.

Je t'ai marqué, ça me suffit. »


Ainsi, passant inaperçus au milieu de ceux qui se connaissent et se séparent vraiment, une dernière embrassade.. un baiser au goût de nostalgie.. un baiser de fin sans commencement...

Le voici qui disparaît dans la salle d'embarquement, et moi  clignant des yeux à plusieurs reprises comme pour m'éveiller ... comme pour reprendre conscience devant cette porte désormais fermée.

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