Comme le temps passe ! (1)

Henry Zaphiratos

Hier à la télé, trois films, trois époques. C'était frappant de voir comment la France a évolué, s'est transformée en 70 ans !

Première époque: aujourd'hui avec le filmtv de Pascal Thomas, "l'Heure 0" d'après Agatha Christie. Je dis d'"après", parce que le réalisateur a beaucoup mis de son genre de style dans cette adaptation. Nous sommes loin de la finesse d'analyse, de l'élégance, de la sobriété "british". C'était les gros sabots de la vulgarité pour ne pas dire plus.(avec Danielle Darieux, François Morel)

Deuxième époque : 1958, "Le désordre et la nuit" e Gilles Grangier.Film en Noir-blanc, tourné en studio( on le voit avec les transparences). Film lourd, dans les meubles et l'atmosphère de l'époque, où le monde était à une quinzaine d'années de la sortie de la guerre, où se déroulent les "événements d'Algérie". où De Gaulle installe la V° République, où les étudiants qui vont se soulever en Mai 1968, ont encore des culottes courtes et sont en 7°. Mais leurs parents ne se doutent pas que pendant qu'ils ont en plein dans les "Trente Glorieuses" de l'économie, du relèvement de l'Europe, de la France, se préparent les grandes mutations des années 1980/90, avec la Mondialisation, l'Euro, et Bruxelles...(film avec Danielle Darieux, Jean Gabin)

Troisième époque: 1934 : Le film d'Alfred Hitchcok : "L'Homme qui en savait trop", film en noir/blanc sorti un an après l'élection de Hitler à la tête de l'Allemagne, et à sa préparation intensive à la guerre. Les robes des femmes, vu de Londres, sont encore à la mode de 1920, les hommes, comme ceux d'aujourd'hui, veston, cravate, trois pièces... Le mobilier, l'ambiance, le tournage avec les défauts techniques de l'époque : pauvres. Le scénario primaire, avec la naïveté de l'époque. Tout cela sera secoué, emporté par la Seconde Guerre mondiale.

Entre ces trois époques, la liaison, c'est le cinéma, la littérature qui transposent ce qui existe, a existé, et nous le revoient comme dans un miroir. Mais les hommes et les femmes restent identiques à eux-mêmes avec leurs passions, leur volonté de survivre et de créer, comme à l'époque glaciaire.

Chronique "Comme le temps passe..." - première chronique-

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