Comprendre l'Humanité

noxyss

Nouvelle décrivant plus qu'elle ne devrait, comprendront ceux qui le pourront

Un homme avait réussi à concevoir un être de métal à la capacité de ressentir les émotions, et ainsi de comprendre l'Homme. Cet homme se nommait Owarc. Le petit être, lui s'était donné le nom de Mosaïk, de part la si grande diversité des sentiments. À mi-chemin de l'humain et du robot, Mosaïk mesurait la moitié de la taille de son créateur. Ses petits yeux ronds tel ceux d'un enfant était emplis d'innocence. Son premier sentiment avait été de l'amour envers Owarc tel un enfant envers son père.

Celui-ci disait que la vie biologique avait une fin, une fin nécessaire tandis que l'existence artificielle n'avait aucune limite. Il lui faillait faire découvrir l'ensemble  des émotions humaines au nouveau né, tel qu'il le souhaitait avant son dernier souffle. Pour ce faire, trois destinations, trois étapes différentes, New York, Washington et une petite île Grecque.

 

Ce voyage commença par la peur, la peur de l'avion, et pourtant il y avait aussi l'excitation de voler tel un oiseau. L'homme expliqua quel sentiment encourager, le sentiment de peur nous crispe, nous arrête tandis que celui d'excitation nous fait avancé. Dans la vie, quelle qu'elle soit, avancer est une nécessité.

Au cours du voyage, les yeux artificiels étaient emplis de fascination, ce petit être était un enfant ne connaissant rien de la beauté du monde. New York, est une grande ville, elle représente la société moderne d'aujourd'hui, symbole d'une réussite. Celle-ci nous montre l'immensité du monde, nous nous retrouvons étouffé par la grandeur des bâtiments, par le monde environnant. Certains se diront mal à l'aise, d'autres, le contraire. Les deux êtres étaient là, marchant dans la rue au milieu de la ville.

Owarc sortit un boitier de son sac, un appareil photo. Il expliqua alors toute son utilité : «  L'appareil photo, vois-tu, c'est capturer un certain moment de notre vie. Il doit refléter un aspect de cet instant à travers son cadre, sa distance focal, sa luminosité, ses effets. Chaque photo est différente, chaque sentiment que l'on souhaite exprimer derrière celle-ci diffère. Que ça soit chez un professionnel ou un amateur, une chose est la même, le souvenir. Souviens-toi de ça, une photo c'est un unique sentiment derrière un unique souvenir. »

Il continua à prendre des photos, chaque détail était là, des branches vertes des arbres créant un cadre au jeu des différents plans.

 

Le voyage ne faisait que débuter, tout était encore à découvrir. Washington, une ville dite familiale. Les toits y sont bas face aux hauteurs de New York, les parcs y sont plus nombreux. Mosaïk et Owarc marchait sur un petit chemin au bord d'une fontaine. Ils s'arrêtèrent et un petit écureuil s'approcha, pris le morceau de gâteau tendu par l'homme  puis repartit pour le manger plus loin :

« Vois-tu la différence entre ces deux villes ? Ici, les gens sont moins pressés, plus calme. Cette fontaine n'est pas là par hasard, nous sommes dans des mémoriaux, souvenirs douloureux des guerres passées. Le passé n'est pas une chose à oublier, s'il est mauvais, il faut savoir passer outre et avancer. Parfois, c'est une fierté, en France, c'est la gastronomie par exemple ! »

Owarc amena son petit protégé vers un petit appartement puis ils s'installèrent dans la cuisine. L'homme sortit des aliments du frigo :

« Maintenant cuisinons, tu ne pourras pas manger mais le sentiment de fierté et celui de partage sera là. Récupères les pommes de terre, on va les éplucher. »

Après que toutes les épluchures furent tombées, les pommes de terre furent tranchées en fines lamelles. La cuisson débuta dans une poêle avec du lait, puis continua dans un plat au four pendant une petite heure. Le fromage avait grillé sur le dessus de la préparation, Owarc le regarda et le servit dans une assiette :

« Excellent ! Qu'est-ce que c'est bon ! Je crois que tu pourras recommencer ! La cuisine, tu vois, n'est qu'un exemple de création, l'informatique en est un autre. Lorsque je t'ai programmé, je voulais créer un être unique. Pourquoi copié alors que tout est possible dans l'univers virtuel ! Ce sentiment d'être libre, de pouvoir créer ce que tu souhaites. C'est un peu comme écrire une histoire, tu mets en place l'atmosphère, les personnages et leurs actions.  La liberté, c'est un sentiment des plus forts selon moi. »

 

Le voyage reprit vers la dernière destination, un endroit encore préservé de l'Homme. Les deux êtres arrivèrent en haut d'une petite montagne, la vue tombait sur la vallée puis l'océan bleu, d'un bleu transparent. Le soleil couchant, les couleurs tournèrent aux oranges, rouges :

 

«  Il ne te manque qu'un sentiment, un sentiment que tu ne pourras probablement pas connaître. Cependant, tu pourras le comprendre. C'est l'amour, ce sentiment est le plus puissant de tous, il peut te détruire comme te faire vivre. Ton humeur varie selon lui tel la mer selon le vent. Ton regard cherche constamment l'être aimé, la simple vue de cette personne illumine ta journée. Chaque jour, tu veux la voir auprès de toi. La beauté et la destruction de ce sentiment résident dans le fait qu'il est lié à deux êtres et non un. Comment puis-je en parler ainsi ? Tu ne peux en parler que lorsque tu ressens cela, lorsque tu ne sais que faire pour attirer l'attention, montrer en quoi tu es exceptionnel. Vois-tu, je suis d'un naturel timide, personne ne sait réellement qui je suis, je n'en ressens pas le besoin. Pourtant avec cette personne, je veux qu'elle sache tout, qu'elle me connaisse mieux que personne. Mais comment savoir si l'on est aimé aussi ? Comment demander cela ? Vois-tu, ce n'est pas le refus qui détruit, c'est l'attente. L'espoir te ronge alors qu'au plus profond de toi. Tu sais que ce ne peut être qu'un refus, mais tu y crois, tu veux y croire ! »

 

Owarc souriait, il aimait cet endroit. Seuls de légers coups de vent rompaient le silence du soleil couchant. Ce calme, Owarc l'appréciait, ne penser qu'à la beauté de ce paysage. Son vœu était peut être là, se sentir vivant dans le silence de ce lieu.

 

 

Au retour, Mosaïk demanda que faire à son père, celui lui répondit :

« Ce qui te rendra heureux comme tu l'as été à travers ce voyage. »

Le robot sortit alors de la maison, et se dirigea vers une autre située non loin. Une femme vint lui ouvrir, étonnée, elle l'écouta. Le petit être sortit un petit écran, et lui montra alors tout ce qu'il avait vu, entendu durant son voyage. À la fin, elle le regarda lui redonnant l'appareil. Mosaïk fit un signe puis partit. 

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