Constantine - Pilote de la série

ATTENTION, CETTE CRITIQUE CONTIENT CERTAINS SPOILERS...

Résumé : John Constantine est un exorciste et adepte de la magie noire dévoré par ses erreurs passées. Lors d'un exorcisme, il a perdu son âme et se sait condamné mais un ange lui laisse entrevoir une chance de rédemption. {Résumé Wikipédia}

L'histoire : Ce pilote débute au beau milieu d'un asile (ou centre médical) avec un John Constantine qui souhaite par-dessus tout être guéri afin de ne plus avoir à faire à son ancienne vie mais qui est rapidement obligé de reprendre du service lorsqu'un esprit apparemment ami l'informe du danger couru par une jeune jouvencelle en détresse. Constantine retrouve donc très rapidement Liv Aberdine et lui révèle que grâce à un médaillon ayant appartenu à son père, elle peut voir les esprits de l'autre monde et comme ses esprits ne souhaitent initialement pas être vu, elle va devoir être prudente ! De plus, un mystérieux démon adepte de la 4G et du tonnerre la poursuit afin de l'éliminer. Mais malgré les dangers, avec les mises en garde d'un ange et un chercheur aussi geek que bizarre, Constantine va tout faire pour sauver cette jeune fille avec qui il espère bien collaborer plus longuement par la suite. Cette histoire faisant office de pilote est intéressante sur le papier mais tourne assez rapidement à un enchaînement de scènes faciles qui ne posent pas vraiment les bases d'une saison entière. Le démon final n'est pas très impressionnant et l'histoire majeure qui ronge Constantine n'est au mieux pas suffisamment expliquée pour que l'on soit emballé à 100% ou au pire littéralement bâclée. Lorsque l'on regarde ce pilote, on comprend, malheureusement, que l'on risque d'assister à un cycle du style « un épisode – un démon », ce qui laisse un léger goût d'inachevé et une sensation très désagréable, tant l'on sait que John Constantine mérite mieux. En réalité, ce pilote est un pilote agréable à regarder mais qui prouve les dires des auteurs : ils ne savaient quoi faire au-delà de ce premier épisode ni quelle direction donner à la série. Fort heureusement, les récentes déclarations des créateurs laissent à penser, avec la suppression du personnage de Liz, qu'ils souhaitent reprendre une suite en main et travailler sur la vraie et grande mythologie qu'est John Constantine et ses aventures au travers de Hellblazer.

Les personnages : Difficile de parler des personnages lorsque l'on sait que certains acteurs sont déjà passés à la trappe et que d'autres risquent eux aussi de plonger directement dans l'enfer des castings. Matt Ryan, révélé grâce au spin-off raté d'Esprits Criminels dans lequel il jouait le seul personnage intéressant et talentueux, campe ici le rôle de John Constantine et porte la série sur ses épaules ; un rôle qu'il interprète ici à merveille, toujours juste et sincère dans son jeu. L'acteur aime le rôle qu'on lui a offert, cela se sent et on prend autant de plaisir à le regarder que lui en prend à jouer. On frôle seulement la psyché et le comportement de ce John Constantine version 2014, mais malgré l'absence d'informations, on a envie d'en savoir plus et de le suivre dans de nouvelles aventures. L'acteur, tout comme le personnage, a du potentiel et nous laisse envisager de très bons moments... Quant aux autres acteurs... Lucy Griffiths, que l'on ne verra donc que dans le pilote, joue aussi bien qu'une enfant de huit ans face à ses barbies, étant incapable d'adopter plusieurs expressions faciales en quarante minutes de pilote et Harold Perrineau (Lost) est un ange mauvais qui surjoue tout y compris son déploiement d'ailes à tel point de le rendre pathétique. Censé jouer une certaine conscience de Constantine, celui qui le guidera au travers de la guerre vers sa rédemption, n'est là que pour montrer que les anges existent et rien d'autre. On a même envie de passer les scènes dans lesquelles il joue... Oh j'oubliais deux personnages "clés" à l'histoire, un homme qui ne meurt jamais dont on ne comprend pas très bien le rôle et un semblant de technicien accroc à la technologie qui parle et marche aussi vite que mal. Ces deux éléments, sortis de nulle part ne sont pas vraiment utiles mais restent sympathiques... A voir leurs évolutions par la suite...

Impressions générales : A la différence de beaucoup de séries souhaitant frapper fort dès leurs premières minutes, Constantine n'est là que pour nous présenter des personnages plus ou moins bien réussis, sans que l'on s'attende à quoi que ce soit par la suite. Certaines scènes inutiles nous gâchent un peu le plaisir (l'arrêt de la pluie par l'ange, les scènes où apparait Liz, etc...) mais au moins, Constantine fait le job et pose les bases. A voir si grâce à tous les remaniements envisagés, en passant par les acteurs et la cigarette, la suite de la saison arrive à nous embarquer dans des aventures palpitantes aux enjeux titanesques et s'éloigne du petit démon à affronter à chaque épisode. Affaire à suite vers la fin 2014...

Note finale : Trois cigares sur cinq.