Conte de fée
Loumir
Ah Comtesse, m'en parlez pas !
Un drôle de conte me fut joué là ! Un fort vilain tour de mes marraines les fées, une mise à l'épreuve peut-être ?
J'allais errant, comme âme en peine, la chair triste, et le moral dans les chaussettes quand surgit au détour de mon chemin, une fois, deux fois, trois fois - à ce stade, l'histoire normalement ne le dit pas mais je ne veux pas faire durer un insoutenable suspense - un ridicule petit crapaud vêtu des atours du prince charmant. Est-ce un début de cataracte (il va falloir que je consulte), mais ma vue était troublée, je discernais fort mal. Mon ouïe toujours fine en revanche fut charmée par un verbiage des plus appropriés. Enfin, celui que je voulais entendre… car mon esprit, est-ce un début de sénilité (il va falloir que je consulte), était obstinément fermé à quelques traits d'une vulgarité certaine qui affleuraient ici ou là (un crapaud ce n'est hélas pas tout à fait un prince charmant, nous pourrions dire aussi que d‘un bourricot l‘on ne fait pas un cheval de course).
L'affaire allait son train, l'animal arrivait à ses fins, mais il ne poussa pas l'avantage. Ce crapaud en plus que d'être hideux, était il aussi un sot ?
Mais la vérité est celle-ci : mon ange gardien veillait. Courroucé : "Enfin Mesdames les fées, faites cesser immédiatement cette grotesque mascarade. Cette enfant manque de discernement, certes, mais mérite t-elle de trouver si vilaine surprise au fond de son King size ? ''
L'histoire ne s'arrête pas là. Il me fallait alors calmer mes ardeurs (la chair, après avoir été triste, était devenue faible), ce qui fut et je le dis sans fausse modestie, chose plutôt facile. Je me souvins qu'en véritable aristocrate - ne dit on pas que je suis princesse - j'entretenais ma cour. Un jeune chiot depuis longtemps déjà marquait l'arrêt. Ce fut pour lui, stupéfait de si bonne fortune … ce jour là conte de fée. Et ma foi, car je dois bien lui rendre un hommage mérité, j'avoue que je n'eus pas à me plaindre non plus. Ah l'irrésistible attrait de la mâle jeunesse !
Morale de l'histoire : petite ou grande contrariété, rien ne sert de pleurer, en toute circonstance optimisme il faut garder car d'un mal il ressort toujours un bien (ohlala, ce fut très très bien, oh ouiiii !).