Coresus et Callioré

moimoiettoujoursmoi

d'après le tableau de Fragonard


 

Que peut faire un bourreau, aimant la condamnée,

Peut-il de son couteau, vouloir là l'effaner,

Quand il sait que son cœur n'a que pour cette fleur

Que l'émoi et l'amour qui guident son bonheur.

 

Quels sont donc ces pervers, voulant ce sacrifice,

D'exiger du charlot, qu'il pousse le supplice

De celle à qui son âme est déjà enchainée,

Sans mourir de chagrin, en étant si peiné.

 

Sont-ils fous tous ces dieux, créant tous ces dilemmes,

A disposer l'amour, à côté de la mort,

Se jouant de la vie de tous ces gens qui s'aiment,

 

En noircissant le monde au gris des tragédies,

A trouver dans l'horreur d'un bon vieil oxymore

De quoi faire la joie des peintres ébaudis,

 

Pour qui, dans la douleur, se voient mieux la couleur !

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