COURS DE PRISON...

rocco-souffraulit

Nous marchions dans la cours
Avec à nos pieds un boulet
Qui nous suivais de très prêt,
Avec pour lui un autre boulet
Écorché par le bruit des pavés,
Usés par les souliers esquintés
Qui chantaient les bruits sourds
De nos pas tristes et si lourds,
Nous avancions à la queue leu leu
Sans savoir qui en était l'heureux
Élus pour en déterminer le trajet,
Dans ce tout petit espace confiné
Entouré de murs et de barbelés.

Nous étions plus que des taulards
Sous le poids de notre amère sueur,
Nous étions traités comme des stars
Sous la chaleur des projecteurs.

Nous marchions tel des pions,
En rond, le regard profond,
Un peu à la manière des moutons
Sous les yeux aguerris des matons,
Nous avancions tous, sans raisons,
Toujours vers la même direction,
En quête du chemin de la lumière
Avec la volonté qui nous éclair
Pour quitter ces années prospère
Qui resterons, je l'espère, éphémère.
Les barreaux j'y suis habitué
Depuis l'année où je suis né
Dans ce parc où j'aimais jouer,
Maintenant il serait grand temps
De le léguer aux abonnés absents.

Nous étions plus que des taulards
Sous le poids de notre amère sueur,
Nous étions traités comme des stars
Sous la chaleur des projecteurs.

De la liberté jusqu’à notre mort
Nous reviendrons ici sans raison
Dans notre centre de détention,
Avec les idées reçues à la con
D’une population que nous côtoierons,
Nous souhaitions tous ce voyage
Avec le respect en guise de paysage,
Même après avoir payé ces années
Va falloir encore astiquer le cervelet
De tous ces puceaux du casier
Pour se faire pardonner qu’à moitié
Et nous faire habiller de quolibets.
La vie n’est qu’une désillusion
Quand on sort enfin de prison,
Ce moment que l’on attendait tant
Dans nos rêves fous et incessants.

Nous étions plus que des taulards
Sous le poids de notre amère sueur,
Nous étions traités comme des stars
Sous la chaleur des projecteurs.

Nous étions des condamnés,
Cons damnés à vivre au chevet
Du fardeau de notre réalité,
Emprisonnés, avec nos péchés
Sans pouvoir nous faire pardonner.
Si la grande justice à délibérée
Un jour pour nous le faire payer,
De quoi sommes nous accusés,
Nous sommes tous des innocents
Victimes d'une erreur de jugement,
Nous avons tous payés nos travers
Mais pire encore, dehors l’enfer
Sera de croiser tous ces regards
Remplis de mépris à notre égard.

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