Course effrénée

julien-gaston-pierre

Extrait d'un projet de roman...

Elle courrait aussi vite qu'elle pouvait, comme si sa vie en dépendait. La pluie tombait à verse, alourdissait ses vêtements. Elle ne se laissera pas faire, elle se battra jusqu'au bout même si cela ne changera pas grands chose. Elle s'enfonçait toujours plus profondément dans la forêt. Peu être que la végétation pourrait la protéger de ses poursuivants, ou même les ralentir. Mais elle n'y compter pas trop.

Courir, courir, courir, peu importante les ronces, elle échapperait à ses monstres. Sans trop y croire, elle remonta un petit ruisseau dans l'espoir qu'ils perdent sa piste. Il faisait froid, terriblement froid, l'eau glaciale tétanisée ses jambes et chaque pas supplémentaire était un atroce tourment, mais il fallait continuer à courir cout que cout.  Puis elle quitta le court d'eau, ses jambes lui lancèrent douloureusement quand les ronces recommencèrent à la griffer. Pour protégé ses yeux de la pluie, elle devait les fermer et à chaque racine ou bute, elle trébuchée dans la boue. Ignorant la souffrance elle se relevait toujours et reprenait sa course désespérée. Elle ignorait ou elle allait, mais elle savait d'où elle partait, et elle n'y retournerait pour rien au monde, plutôt mourir ! Elle continua ne s'autorisant aucune pose, elle ne savait pas de puits quand elle courait, dix minutes ? Quinze minutes ? Une heure ? Elle avait perdu toute notion de temps.

Elle aperçut alors une faible lumière au loin, était-ce possible ? Était-elle sauve ? L'espoir bannit la douleur et la fatigue de ses membres. Elle courut encore plus vite. Un sentiment d'euphorie l'envahit, elle y était arrivée, elle avait réussi !

Ses jambes heurtèrent quelque chose et elle tomba à la renverse de tout son long, s'entaillant profondément une jambe sur un caillou pointue qui sortait à moitié de la terre. Cette fois, ce n'était ni la présence malencontreuse d'une bute ou d'une racine qui était la raison de sa chute… Ils l'avaient retrouvé !

Bien décidé à ne pas leur faciliter la besogne. Elle se mit à quatre pattes à la recherche d'une arme quelconque. Elle se sentait observée, ses poursuivants avaient apparemment décidé de s'amuser. Elle finit par trouver une grosse branche, suffisamment lourde pour qu'elle puisse la porté, bien quelle sache qu'un bout de bois pourrit ne lui sera d'aucunes aides...

Elle les savait tous autour d'elle, a regardé leur petit spectacle. Elle ne les décevrait pas. Elle se leva aussi vite que sa jambe blesser lui permit et frappa dans le vide tout autour d'elle dans le but de toucher l'un d'eux. Puis dans un moment de folie, elle reprit subitement sa course, action bien futile. Elle heurta de plein fouet l'un deux, profita de l'effet de surprise pour lui donner un violant coup de bâton. Curieusement la voie vers la lumière été libre. Elle boita vers son salut, mais sans grands espoirs : le jeu était terminé. Elle sentit une douleur vive dans son dos et bascula en avant roula plusieurs fois avant de s'immobiliser.

 

A l'orée d'une forêt. Dans la boue, la pluie ruisselant le long d'un corps étendu sur le dos. Les bras ouverts, tournés vers la voute des arbres, des mains à demi fermé sur du limon et des morceaux d'écorces. Du sang s'échappant d'une jambe pour se mélanger à l'eau et la terre. Une tête penchée vers l'est, un visage d'une rare beauté avec une expression de profond désespoir, éclairé par la douce lumière du soleil levant.

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