Dans cette sombre lucarne
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Dans cette sombre lucarne, je peux voir ces âmes sans couleurs, sans fraîcheur, sans lueur. Ces âmes d’une noirceur aveuglante, d’une horreur accablante. Elles sont vides. Ternes. Personne ne cherche à dessiner leur contenu. Personne ne sait qu’elles existent.
Dans cette sombre lucarne, j’aperçois les gouttes sales de poussières qui glissent le long des murs bruts, qui s’effritent au moindre cri d’effroi. L’infamie permanente entre ces murs, rend le souffle d’un être, insupportable. Il n’y a plus de vie. Il n’y a que du vide.
Dans cette sombre lucarne, j’entrevois l’assassin de la clarté. Il n’a pas de visage. Il n’est que cendre. Des cendres qui se répandent continuellement, alimentée par ses crimes. L’arme qui tue n’as pas de visage, non plus. Ce ne sont que des mots, des pensées.
Mais dans cette sombre lucarne, je pressens, si je détourne le regard, si je ferme les yeux, le calme. Ce calme peut paraitre angoissant si on le regarde devant. Mais dans la profondeur, la lenteur des mouvements invoque des instants paisibles.
Et, dans cette sombre lucarne, je perçois la douceur du repos. Elle est si belle, si distinguée. Personne ne peut l’ébranler. Elle est là, parce qu’elle le doit, parce qu’il en est ainsi dans cet autre monde où tout semble si figé.
C’est dans cette sombre lucarne, que je vois le commencement de la quiétude. Alors j’essaye d’y entrer. Mais je ne peux pas, ce n’est pas encore l’heure. Je peux juste la regarder du coin de l’œil. Je dois la refermer. C’est ce que je fais. Et en me retournant, je regarde le monde haineux qui se profile devant moi. Un monde où les gouttes sales, sont remplacées par des gouttes de sang indélébile. Et où la noirceur de l’espace environnent est rattrapé par la lumière meurtrière.