Dans la boîte ! (vieux texte de quand j'avais 15 ans et que la vie semblait bien)

marcoux666

 

Alors que la neige continuait de tomber sur Montréal en cette froide journée de janvier, qui me semblait complètement banale , je décidai de faire ce que je n’avais jamais oser faire à cause de mon esprit trop étroit , une remise en question. Tout cela à commencé au travail ,comme toute histoire intéressante (ou ennuyante) à raconter, alors que j’étais assis à mon bureau à travailler sur une maquette comme à chaque jour de travail et puis je me suis aperçus que j’étais et suis toujours inutile . Comment un maquettiste de boîtes de céréales pourrait être utile? Qui pourrait changer le monde avec des boîtes de cartons remplies de bouffes avec des dessins dont tout le monde se fout complètement ?J’aimais cet emplois qui m’assurait un bon salaire, aucun risque de me faire renvoyer ,à cause du manque de compétition dans ce domaine inusité ,et surtout je pouvais créer dans le parfait anonymat . Dans le temps je pensais que c’était une meilleure idée que de faire face aux critiques et de plus il y avait cette réceptionniste à l’administration de la compagnie. Cette fille qui portait le magnifique nom de Sabrina Hébert était particulièrement séduisante à mes yeux .Sa crinière noire profonde comme de l’encre de Chine, ses yeux faisaient penser a ceux des fauves ,verts ,qui reflétaient un regard de parfait bonheur et un sourire épanouis qui me fit craquer et perdre la raison(personnellement je crois qu’elle m’aime bien mais je ne nourris pas trop d’espoir ce rêve qui est pour moi impossible) . Elle ma tellement éblouis que j’ai signer un contrat avec cette compagnie merdique et à chaque jour je m’efforce de passer par l’administration pour essayer de compter des points avec cette déesse serveuse de café.

Or . un matin telle ma routine, je passai par l’administration pour aller voir Sabrina quand je vis que mon sport n’était plus un sport individuel , une autre équipe avait fait son apparition . Cette équipe ce nommait Jean – Pierre Desgroseilliers et débarquait directement de France (de Paris plus précisément ) et possédait un net avantage sur moi puisque tout le monde du bureau le savait bien , Sabrina avait un faible pour Jean – Pierre cet enfoiré responsable aux relations françaises – québécoises . L’autre jour alors que je lui apportais son café moka, comme elle l’aime elle se confia à moi : « Antoine , tu crois que j’ai des chances avec Jean – Pierre? », me déclara t elle de sa douce voix . Ma réaction fut assez imprévisible et sembla la choquer je jetai le café moka par terre brusquement. «Jean-Pierre n’est qu’un français de trop dans cette compagnie! En plus j’ai d’excellentes raison de croire qu’il n’aime pas les femmes par exemple : il vit seul dans son appartement avec un chat! 

-Tu n’est qu’un autre jaloux , déclara – t elle

-Je ne suis pas jaloux!

-Tu en as les symptômes en tout cas ,tempêta elle, tu as été agressif envers un café qui ne t’avais rien fait et envers moi qui n’as fait que de te parler comme un ami… tu insulte Jean-Pierre qui ne tas rien fait…tu me déçois . Tu envie Jean-Pierre d’avoir un meilleure travail que toi au sein de l’entreprise ,car lui est vraiment utile … j’en suis sûr ,toi le concepteur de boîte de céréales je te croyais mon ami et digne d’une confiance mais je vois que rien n’aurais jamais dû t’être accordée »

À peine eut elle finit de parler que je fut poussé par l’envie de tomber a ses genoux et de crier « Pardonne moi je suis le roi des idiots , tu as le droit d’aimer qui tu veux  même si il est français», qu’elle avait déjà claquer la porte , partie sûrement chercher le concierge pour ramasser la gaffe que j’avais fais… malheureusement aucun concierge n’existe pour nettoyer les gaffes sentimentales. sinon j’en aurais engagé un depuis longtemps et il aurait toujours beaucoup de boulot. Ce qui m’enrageait le plus est le fait qu’elle est insinuée que j’étais inutile… peut être était -ce la colère qui avait dominée sa raison et lui avait fait oublier mes sentiments amicaux envers elle? Je commençais à remettre en question ma condition d’être humain céréalié quand Jean-Pierre fit irruption , me fusilla d’un regard noir qui me plaqua sous le poids de la culpabilité. « On a besoin de toi pour un concept de céréales au rhum pour la France qui vise surtout les ivrognes qui se nourrissent mal , me dit le parisien de son accent des plus prétentieux(naturel pour un français) , rends toi utile pour une fois Anthony s’il te plaît.

-Je ne m’appel pas Anthony c’est Antoine

Peu importe ton nom, vas dessiner la boîte et tâche d’y mettre un maximum de jeux pour saoulons .

J’y veillerai »

Mon ton sarcastique le laissa perplexe ,il quitta la pièce sans même m’adresser un dernier mot ni un dernier regard. Alors je commença ce pour quoi j’étais payer , mon rôle dans l’humanité ,penser a des boîtes de céréales qui amuserait les gosses et les fêtards. J’essaya de travailler mais cela s’avéra impossible avec le souvenir de la dispute avec Sabrina qui me hantait plus que jamais. C’était un à zéro .

« Bien jouer , pensai je , laissons la tempête se calmer demain les séries éliminatoires commenceront  ».

Durant la nuit , je rêvai à une énorme boîte de céréales qui m’écrasait .Cette boîte avait pour image Jean-Pierre Desgroseilliers et était tellement lourde que je ne pouvais pas la soulever, elle m’inspirait un profond dégoût. Soudainement une idée éclaira mon esprit égaré  « Essaie de t’amuser avec ce qui t’emmerde et peut être ce qui semble impossible à porter ne l’est pas si on est motivé ».À ma grande surprise, la boîte devint de petite taille , le visage de Jean-Pierre disparu pour être remplacer par celui de Sabrina . La curiosité s’empara de moi et j’ouvris la boîte pour constater qu’a l’intérieur il y a … des céréales . « Mais où est la surprise au fond de la boîte ? ».À ma grande surprise je découvris… le bonheur. Une lumière éclatait du fond du cartons. Je la prit dans ma main ,pour constater que c’est …moi.

Le lendemain à mon réveil , tout mes problèmes étaient réglés , mon plus grand bonheur étant d’être moi avec mes défauts, mes faiblesses mais avec aussi mes qualités et mon utilité ;c’était une illumination évidente que je n’avais jamais voulu percevoir. Je me précipitai au travail , je me retrouvai seul à la réception pour attendre Sabrina et espérer un certain pardon de sa part… ainsi je pu me poser des questions et en trouver les réponses. Je conclu que je ne suis pas inutile comme une surprise dans le fond de la boîte et que personne ne pourrait contester cela même si ils sont français et qu’ils ont de belles manières avec les femmes , je m’en fous je suis utile ils n’auront qu’a demander aux ivrognes qui auront jouer aux jeux dessus les boîtes de céréales au rhum. Sabrina fit irruption accompagnée de Jean-Pierre .Jean – Pierre pleurait?Impossible. Je criai à l’hallucination . Sabrina lui parlait doucement mais lui ne semblait pas d’humeur à vouloir l’écouter . Ils n’avaient même pas remarquer que j’étais là , en train d’esquisser quelque croquis en buvant mon moka-vodka(dans mes coup de blues il faut savoir être discret) pendant qu’ eux s’engueulaient sous mes yeux abasourdis. 

« Pourquoi me faire cela? , scandait sans cesse le malheureux que je ne pus m’empêcher d’éprouver une compassion envers lui, moi qui nous croyais de proches amis!

-Tu parles! L’amitié ce n’est pas une relation corps à corps mon cher, répliqua la belle .

-Je savais vous êtes toutes les mêmes québécoises, chastes ! »

Ce fût la dernière réplique de Desgroseilliers avant d’aller s’enfermer dans son bureau pour ne plus y sortir de la journée, Sabrina vint à moi :

« Tu avais raison ce n’est qu’un autre vantard sortit tout droit de l’Avenue de la Sorbonne , désolé d’avoir dit que tu es inutile … je m’en veux d’avoir dis cela alors que tu me rends si heureuse .

- Personne en ce monde peut prétendre te rendre heureuse ,lui dis-je de mon haleine de café sovietique,  la vie est une boîte de céréales qu’il faut vider afin de découvrir la surprise au fond. Le bonheur est a l’intérieur de chacun de nous ».

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