Dans ma chute

tobim

Dans ma chute, j’écoutai le chant joyeux des arbres, béats et glougloutant : « SEC ! Voilà ton nom, ô poussière. Et sans fin, sous nos pieds baobabs, tu pourriras. Et tes os nous seront nos racines nouvelles. Nos bois vierges des tiens enfin débarrassés monteront parcourir des cieux que tu ignores. Tu n’es rien, oublie-toi et passe sans tracer ».

Pétrifiées sur papier mur, tes peurs d’enfant lucide ; la fleur fanée de tes vies impossibles et la courre éternelle d’une mort en livrée ; l’amour impasse de tes jours consumés et les tristes rangées de hêtres espérant.

Et il en veut encore ! C'est bien. Donnez-lui donc du laid, à boire à la cuillère. Cloîtré dans ton Eden pastel, écoute tes vieux maîtres ! Continue d’imiter tes compagnons félins, ces dieux de dieux poilus qui t’apprennent à croire. Penche-toi, l’échiné, car tu es ce qui aspire, tu es ce qui lampe, tu es l’absorbé des mondes à finir ; si fiers, les tigres nains, matous sempiternels, t’enseignent à parler leur langue d’entrechat. Pantin de leurs mots tendres et la bouche en sourire, tu chéris ces félidieux, les Enivrés d’eux-mêmes.

En royaume d’enfance tu ne reviendras plus, ta bave est transférée. Mais tu n’as rien perdu, car si tout se finit c'est que c'est commencé.

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