DARK ATTRACTION
Vanessa Jackson
Une femme, deux hommes, une équation à multiples variations.
Entre Alexandra, jeune photographe française au passé violent, Ethan Mac Alistair, homme d'affaire glacial à la réussite aussi fulgurante qu'énigmatique, et Connor Fletcher, le charismatique leader du groupe Black Stones, les rapports sont passionnés !
De Londres, à Los Angeles, en passant par Paris, les couples vont s'aimer et se déchirer tandis que les résurgences de leurs sombres passés menacent leurs sentiments ... et même leur vie.
Mais à la fin, il faudra faire un choix!
Quand Alexandra Williams rencontre Ethan Mac Alistair, elle devine immédiatement que cet homme n'est pas pour elle. Il est arrogant, détestable, d'une froideur réfrigérante, elle est solaire, brisée ; pourtant une attraction irrésistible les pousse l'un vers l'autre. Malgré les blessures de son passé, les mystères autour du milliardaire et les interrogations soulevées par son comportement étrange, ils vont entamer une relation qui va les amener jusqu'au bord de l'abîme.
Autour de la galaxie d'Alexandra et d'Ethan, gravite de nombreux personnages Mark, Kim mais aussi le charismatique et séduisant Connor, leader du groupe Black Stones, qui ne parvient pas à rester insensible au charme de la jolie photographe, mais est-il prêt à se dresser face à son ami ?
Alexandra a péniblement réappris à vivre. Dans ce duel qui va opposer les deux hommes ne risquent-elle pas d'y perdre bien plus que l'amour ? Que se passera-t-il quand ce passé, qu'elle pensait oublier pour toujours, reviendra avec fracas dans sa vie ?
Qu'en est-il du comportement parfois étrange et des mystérieux voyages d'Ethan Mac Alistair ?
Et que fait exactement l'étrange société l'Alhambra, une des sociétés de Janus Corporation, le groupe de l'homme d'affaire, en charge de …sécurité…aux contours un peu nébuleux mais aux moyens d'actions particulièrement efficace ?
...Le bruit de leurs respirations hachées semblait résonner dans la pièce vide et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de se demander si elle n'aurait pas dû se laisser emporter…tout oublier dans ses bras.
Elle resta quelques secondes à essayer de retrouver son souffle avant de se relever gauchement du canapé; elle s'approcha de lui ; hésitante quand a la conduite à tenir, elle finit par poser une main sur son épaule.
Elle sentit ses muscles se tendre sous sa paume tandis qu'il se tournait vers elle, une flamme ardente au creux des yeux.
Refroidie par sa rapidité à se détacher, Alexandra s'aperçue que malgré son visage de marbre, ce n'était qu'une façade, son regard restait habité par une flamme dévorante qui la fit frémir de la tête au pied.
Elle humecta ses lèvres devenues sèches comme du papier.
Un bruit sourd franchit ses lèvres tandis que le poing qui reposait le long de sa cuisse se refermait sporadiquement.
-Si tu ne veux pas que je te couche sur le sol et qu'on finisse ce qu'on meurt d'envie de faire, je te conseille d'éviter de me toucher ! murmura-t-il d'une voix rauque.
Ethan Mac Alistair est un homme d'affaire dans le domaine de la finance, arrogant, détestable, d'une froideur réfrigérante, taillé dans le métal le plus dur, sa beauté sombre et légèrement atténué par des yeux d'un vert presque artificiel a l'acuité dérangeante.
Sous un vernis sophistiqué il cache une vie bien moins lisse qu'il n'y parait.
Troublé par la fraîcheur et l'innocence d'Alexandra, il va prendre des décisions et faire des choix qui vont mettre en péril son mode de vie et tout ce qu'il a construit jusqu'alors.
Il a fondé un groupe appelé Janus corporation et possède en outre une société de production qui gère le groupe des Black Stones, groupe emblématique de la scène mondiale dont le leader est :
Connor Fletcher, grand blond aux yeux bleus, extrêmement charismatique et souriant qui déchaîne les foules, inhabituellement troublé par la jeune française, il va décider de partir à sa conquête avant de se rendre compte qu'il va devoir lutter avec un de ses meilleurs amis ; celui à qui il doit tout.
Alexandra Williams est une jeune photographe française très solaire, exubérante, romantique, mais qui cache une blessure secrète, un passé violent qui lui a laissé des cicatrices indélébiles, la rendant presque inapte à accorder sa confiance, tout particulièrement aux hommes, dont elle se tient à distance depuis plusieurs années.
La volonté de l'un, le charme exubérant de l'autre réussiront-ils à le lui faire oublier ?
Kim, est la meilleure amie d'Alexandra, superbe brune aux yeux miels, issu de la jeunesse dorée anglaise, un culot et un aplomb sans faille, elle a passé quelques années en France quand son père a été expatrié pour le compte de sa société. Elle est la seule à être au courant pour l' « accident » d'Alexandra et lui a proposé de rentrer avec elle à Londres juste après. Elle est assez « carnivore » avec les garçons mais très protectrice envers son amie à qui elle essaye de distiller une part de son inébranlable confiance.
Mark est le meilleur ami d'Alexandra, il travaille dans une agence de communication qui gère la tournée du groupe et qui a besoin de trouver au débotté un nouveau photographe pour les dates de concert en Angleterre. Cet anglais au physique sportif est d'un calme olympien en toute circonstance, enfin presque, et est un soutien indéfectible pour la française.
Il y a aussi John, « l'homme en noir », qui ne quitte jamais Ethan (chauffeur ? garde du corps ? …) et qui dirige l'Alhambra, une des sociétés de Janus Corporation, le groupe d'Ethan Mac Alistair. Cet ancien militaire partage une histoire sombre avec l'homme d'affaire.
Vous croiserez aussi sans doute le chemin d' Andrew le manager des BLack Stones, ainsi que Martin, Phil et Vince, les autres membres des BS.
DARK ATTRACTION se compose de 3 tomes et si je devais qualifier ce livre en fonction de ce qui existe aujourd'hui, je dirais que c'est un roman moderne entre un Crossfire, et un Dear You, et j'espère que vous aurez autant de plaisir à le lire que j'en ai eu l'écrire !
Bonne lecture du Tome 1
Quiver of darkness : Tome 1
« Car c'est ainsi que nous allons, barques luttant contre le courant qui nous ramène sans cesse vers le passé »
Gatsby le Magnifique
« Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Noires comme un puits où l'on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu'ils soient,
Pour mon âme invincible et fière… »
William Ernest Henley
Chapitre 1
-NON !!
Quand son talon se prit dans la grille d'évacuation des eaux usées et, se brisa net, manquant de la faire basculer sur le bitume trempé, Alexandra se dit, que cette fois, elle n'avait vraiment plus aucune chance d'arriver à l'heure.
Elle avait pourtant le sentiment d'avoir tout fait pour être dans les temps.
Malheureusement, s'il y avait bien une malédiction contre laquelle elle luttait depuis des années, c'était celle-là.
Cette incompréhensible propension à ne jamais, réussir à arriver à l'heure, à un rendez-vous.
Elle avait tout essayé : alarmes, pense bêtes, réveil …elle avait même été jusqu'à avancer toutes ses montres et horloges de dix minutes, pour être sure de prendre de l'avance sur les impondérables inévitables, qui semblaient se multiplier, dès qu'elle avait un horaire à respecter.
Rien n'y faisait.
Malgré toute sa bonne volonté.
A tel point qu'elle avait fini par croire qu'il y avait forcément, quelqu'un, là-haut, qui devait trouver un plaisir quelconque à la voir courir en tous sens, sans jamais réussir à être à l'heure.
Ce jour-là, elle avait même pris près d'une demi-heure de marge, sachant que sa meilleure amie ne lui pardonnerai pas de manquer le spectacle, pour lequel elle avait acheté les places plus de 3 semaines auparavant.
Elle avait déposé ses épreuves au magasine à 16h00.Comme convenu avec le client. Mais ce n'est qu'à 18h00, qu'elle se retrouvait dehors, sur ce trottoir détrempé.
Un abîme de 120 minutes.
Un abîme dans lequel elle avait vu disparaître sa précieuse avance, et qu'elle devait à la discussion…animée…avec le rédacteur.
Il voulait faire des modifications sur plusieurs de ses photos.
Elle s'y refusait.
A son crédit, elle acceptait de reconnaître que sa surprise était compréhensible. De plus en plus de ses confrères, ne répugnait plus à utiliser Photoshop pour améliorer la qualité des tirages…ou des modèles.
Elle avait décidé de choisir une voie artistique alors que rien ne l'y prédisposait, mais avait trouvé dans ce métier, un accomplissement qu'elle n'aurait jamais imaginé.
Elle aimait cette paix intérieure qu'elle ressentait quand elle était derrière l'objectif. Comme si elle mettait un rempart entre elle et les autres ; elle se réfugiait alors dans un monde imaginaire ou l'esthétisme prévalait, tenant à distance les souvenirs.
Ce fragile équilibre ne survivrait pas si elle acceptait ce qu'il lui demandait.
Elle appréciait aussi l'indépendance qu'elle y avait gagnée. Elle pouvait donc refuser de modifier une photo, quitte à ne pas être payé, mais surtout parce que, dès le début elle faisait un point d'honneur à être très clair, sur ce point, avec ses clients.
Visiblement pas assez, à moins que ce soit en raison de son jeune âge qu'il ait cru qu'il pourrait la faire changer d'avis.
Malheureusement pour lui, elle, et Kim Van Harper, sa meilleure amie, ils n'étaient pas d'accord sur la vision du métier de photographe.
Meilleure amie…si elle l'est encore ce soir …
Elle avait tenu bon. A force de retouche, avait-elle avancé, toutes les photos finissaient soit, par y perdre leur naturel, soit, par toutes se ressembler.
Elle aurait eu l'impression de se trahir… de trahir ses modèles, les gens qui verraient ses photos.
Quand elle avait changé de vie…quand elle avait dû se reconstruire sur des ruines, elle s'était juré de ne plus renier ses croyances, ce qu'elle était.
Malheureusement, elle savait qu'elle n'avait, ni l'âge, ni la notoriété, pour se permettre ce genre de refus.
Elle le savait, ses amis le lui rappelait, ses clients aussi. Malgré tout, elle n'arrivait pas à se faire une raison sur ce sujet. Au risque de se retrouver ainsi pris au piège entre son besoin d'argent et son désir d'intégrité.
Et comme si cela ne suffisait pas .Alors qu'elle aurait encore pu être dans les temps, et sauter sur son scooter pour être à 18h45 devant la salle de spectacle…elle avait cassé le talon de sa paire de chaussures favorites, ce qui allait l'obliger à repasser chez elle, en prendre une autre paire.
Pourquoi avait-elle donc, en plus, voulu prendre cet appel au moment d‘enfiler son casque ?
Plus tard, elle se poserait souvent la question de savoir si elle aurait agi de la même façon, sachant ce que ce coup de fil allait engendrer comme remous dans sa vie. Faisant resurgir un passé qu'elle aurait voulu scellé et oublié, une douleur sourde et dévorante comme un animal affamé, se nourrissant de sang et de larmes.
Serait-elle condamnée à revivre la scène en boucle, voir le passé revenir se dresser devant elle ? Ces images la percutant avec la violence d'un coup de poing. Cette sensation de peur insensée, ce gout de sang dans la bouche…ce frisson de larmes et de cendre.
Que se serait-il passé si ce jour-là, elle n'avait pas cassé son talon ? Elle n'aurait pas été suffisamment retardé au moment d'enfiler son casque, elle n'aurait donc pas entendu la mélodie, aurait pu rejoindre son amie dans les temps et jamais, jamais sa vie n'aurait pris cette nouvelle direction totalement inattendue…et si bouleversante.
Quand elle avait entendu la musique personnalisée indiquant que c'était son meilleur ami, elle s'était retrouvée face à un dilemme : répondre et prendre le risque d'être encore plus en retard, alors qu' elle avait promis , juré, à Kim, qu'elle serait à l'heure, ou refuser l'appel de Mark.
Mark qui était toujours là quand elle avait besoin de lui et ce depuis son arrivée à Londres…
Française d'origine, elle avait décidé de quitter la France à 16 ans pour finir ses études à Londres, elle était ensuite revenu quelques années à Paris pour finir sa spécialisation mais, même si elle commençait à se faire une certaine réputation dans le milieu des galeristes, dans le domaine de la photo et de l'art contemporain, elle se sentait limitée et voulait élargir son expérience.
Et puis, elle s'était fait à la capitale anglaise, tandis que chaque retour à Paris la faisait frémir.
Une angoisse sourde contre lequel elle n'arrivait toujours pas à lutter, qui la prenait aux tripes dès que ses pieds foulaient, de nouveau, les endroits connus.
Elle en avait parlé son médecin. Celui qui la suivait depuis les événements qui avaient bouleversé sa vie à l'adolescence et il lui avait assuré que c'était tout à fait normal, et que cela s'atténuerai.
Il fallait juste que sa résilience se renforce encore.
Alors, plutôt que d'attendre que son inconscient accepte que le cauchemar fût désormais derrière elle, elle était repartie pour Londres avec dans ses bagages, ses books, ses appareils et quelques contacts professionnels que son agent lui avait trouvé, auxquels s'ajoutait quelques noms que son frère, avait fini par lui donner du bout des lèvres.
Christian Williams était banquier à l'international, spécialiste des opérations de fusions acquisitions dans le domaine de l‘énergie dans une grande banque française de la place.
Il vivait en Asie et avait considéré son départ pour Londres comme un caprice.
Partir dans un pays sans un contrat en main n'était ni sérieux, ni prudent!
Il faut dire que Christian avait dû hériter de l'intégralité des gênes italiennes de leurs grands-parents, et, dire qu'il avait parfois des fulgurances machistes était, au mieux, une aimable litote, au pire…un juste reflet de la réalité !
Pour lui, elle aurait plutôt du : choisir de faire des études pour enseigner dans les petites classes dans une école privée, se marier avec un homme, de préférence, de bonne famille, avec un métier prestigieux….voilà ce, a quoi, toute jeune fille normalement constituée aurait dû aspirer…elle aurait même pu profiter des 3 mois de vacances l'été et de toute les vacances scolaires ….que rêver de plus ?
Mais pour le malheur de Christian Williams, sa sœur avait justement des rêves et, dans ses rêves, elle se voyait avoir un métier qui lui ferait rencontrer des gens de tous les milieux , qui la ferait voyager comme son père, et tant mieux si en passant, elle rencontrait un homme dont elle tombait amoureux… et qui soit amoureux d'elle …mais elle n'était pas pressée , il y avait tant de chose à découvrir encore….et puis surtout il y avait eu cette nuit…cette nuit il y a 8 ans, qui avait changé ses aspirations et ses certitudes.
Mais ça, elle ne pouvait le lui dire.
Ni sa famille, ni ses amis, n'étaient au courant de ce qui avait changé sa vision sur la vie quand elle avait 16 ans….seule la famille de Kim savait. Ce n'était pas par choix, mais parce que cela avait été la seule solution. Sans eux, sans leur aide, le traumatisme aurait été encore plus fort et elle n'était pas convaincue que physiquement ou psychologiquement elle y aurait survécu.
Ce jour-là, elle avait enterré une partie d'elle-même ; l'Alexandra qui vivait dans sa bulle, qui avait ses amis, sa famille, sa vie toute tracée, bourrée de certitude et d'un optimisme, qu'elle pensait à toute épreuve, avait disparue, littéralement sombrée dans les abysses.
Le changement de cap avait été brutal…à la limite de la sortie de route.
En quittant ses amis et sa famille, elle saisissait la chance de pouvoir devenir une autre ; une nouvelle Alexandra, moins ouverte, et moins confiante, mais protégée par une carapace indispensable…sa fragilité cachée derrière un sourire discret et une réserve que personne, la connaissant, n'aurait compris.
Elle ne pouvait affronter les questions inévitables que ses proches n'auraient pas manquées de lui poser. Alors elle avait fui.
Certains y avaient vu une marque de son ancienne intrépidité et son gout du défi, alors que cela avait été tout le contraire.
Juste une fuite pour échapper à son cauchemar ; une fuite pour avoir le temps de se reconstruire ; une fuite pour édifier des murailles autour d'elle, pour se reconstruire à l'abri des autres. Pendant 3ans elle avait évité les nouvelles relations. Elle ne voyait que Kim et sa famille…et Mark.
Etrangement malgré sa défiance, il avait su, par sa douceur et sa gentillesse, se faire peu à peu, une place dans sa vie.
Depuis, les cicatrices toujours bien présentes, derrière sa façade souriante, elle avait fini par se faire un cercle d'ami. En grande partie grâce à Kim et Mark ; elle qui avait, avant, le contact, si facile, gardait toujours sa distance désormais. Cela se voyait juste moins depuis qu'elle avait appris à masquer ses appréhensions derrière un visage qui semblait serein.
Comme un masque protecteur, derrière lequel, les ombres noires luttaient épisodiquement pour revenir à la surface. Elle avait appris à les garder à distance, allant jusqu'à croire par moment les avoir oublié. Puis c'était une image… une silhouette… un mot qui faisait frémir ses souvenirs.
Etait-ce pour cette raison qu'elle se refusait à aller sur ce terrain avec son frère, par peur de remuer des souvenirs insoutenables, par lâcheté, ou juste parce qu'elle savait que c'était inutile ?
Quand il pensait avoir raison, et surtout quand il s'agissait de sa petite sœur, il n'y avait pas plus têtu que Christian Williams et, depuis longtemps, elle avait admis la vacuité de ses efforts pour essayer de le faire changer d'avis.
Sur ce terrain, elle avait décidé de ne plus croiser le fer avec lui, surtout depuis qu'ils avaient signé une trêve, à sa sortie de l'adolescence, après des années de disputes incessantes dès que leurs parents partaient en voyage ou en weekend end.
Ces discussions, épuisantes et répétitives, pendant lesquelles elle désespérait d'avoir le dernier mot.
Etais-ce de cette période qu'elle s'était découvert le gout pour la rhétorique au point un moment d'envisager de faire des études de droit et de devenir avocate ?
Au final, elle avait préféré admettre qu'elle adorait son frère mais, qu'il était trop terre à terre pour elle, et que, sur certains sujets, ils ne s'entendraient jamais.
Depuis ils ne s'étaient quasiment plus jamais disputés.
Ils n'étaient pas forcément en accord sur le mode de vie que chacun avait choisis, mais ils acceptaient que cela rende heureux l'autre et se retrouvaient, heureusement, sur d'autres terrains.
Malheureusement quand, à son arrivée dans la capital anglaise, elle avait contacté plusieurs galléries pour proposer ses photos, elle s'était rapidement aperçue que Christian avait peut-être eu raison d'avoir une vision pessimiste de son retour là-bas, et que ce serait sans doute plus compliqué qu'elle ne l'avait anticipée…
C'est alors que Kim Van Harper avait eu une idée.
Kim et Alexandra cela remontait à l'adolescence.
La jeune photographe était amie avec cette jeune anglaise issue de la riche bourgeoisie londonienne depuis leurs 15 ans.
Depuis que son père avait quitté Londres avec sa famille pour prendre la direction d'une société française appartenant au groupe familial.
C'est ainsi que quand, le père de son amie, grand banquier de la City, avait proposé de parler d'elle à quelques grands noms de magasines de renom.
Elle avait refusé.
C'était une idée de son amie, elle en était sure et elle détestait l'idée qu'on l'aide ; elle voulait réussir par elle-même, et … elle avait peur de ne pas être à la hauteur.
Mais Kim avait refusé de l'écouter ; lui garantissant que son père se contenterait de lui obtenir le premier rendez-vous, qu'après ce serait à elle d'essayer d'obtenir un shooting ; à elle de faire ses épreuves, qu'il ne ferait rien pour tenter d'influencer la décision.
Alexandra le reconnaissait sans peine : sans son amie pour la titiller, elle n'aurait sans doute jamais osé. Alors que poussé par son énergie et le mantra qu'après tout, elle n'avait « rien à perdre »… « Que le ridicule ne tuait pas »….et une bonne dose d'inconscience, devait elle admettre plus tard, elle avait fini par accepter de « promener » ses books dans l'univers de la mode….la mode qui recherchait toujours le soutien des financiers.
Elle ne doutait pas que l'introduction d'Adam Van Harper avait été déterminante dans le fait qu'on accepte de la recevoir, mais c'est en voyant ses book que l'un d'entre eux avait décidé de la prendre « à l'essai sur un shooting ».Il avait été très clair, il la recevait pour le banquier mais si le shooting ne lui convenait pas, il n'aurait aucun scrupule à ne plus faire appel à elle.
La confiance n'ayant jamais été un de ses points forts, elle s'était mis une pression formidable. C'était certes un défi, et elle adorait ça, mais cette fois c'était sans doute le plus grand qu'elle ait jamais eu à affronter. Elle devait faire ses preuves, mais aussi se refusait à décevoir le père de sa meilleure amie, qui semblait croire qu'elle avait du talent.
Elle ne voulait surtout pas qu'il réalisa qu'il avait fait une erreur.
Elle avait donc du oublier ses doutes sur sa capacité à photographier des mannequins et des robes du soir ; après tout, ses études à l'école des Beaux-Arts en France et au Royal College Of Art de Londres ne lui avaient-ils pas donné une vaste culture et, l'expérience nécessaire dans des domaines très variés, incluant la Mode ?
Idéaliste elle rêvait d'être une photographe d'art contemporain mais elle devait aussi penser à payer son loyer !surtout si personne ne s'intéressait vraiment à ses créations….
D'accord, elle préférait les photos d'art mais puisque personne ne se bousculait, dans son domaine de prédilection, à elle de faire preuve d'un peu de flexibilité si elle ne voulait pas être obligé de reprendre le premier Eurostar et affronter l'air entendu de son frère, et commisératif de ses parents.
Elle y croyait pourtant encore ; ces photos qui nécessitaient certes beaucoup de préparation : trouver le bon sujet ou paysage, la bonne lumière, faire les choix de filtre et d'objectif en fonction de sa propre sensibilité et non celle d'un rédacteur stressé ou couturier surexcité contrairement à celles qu'on lui demandait de réaliser maintenant, mais qui laissait sa créativité s'exprimer totalement.
Enfin c'est ce qu'elle croyait.
La mode lui semblait tellement hors de ses champs habituels de compétence, qu'elle avait dû mobiliser toute son énergie et sa volonté pour ne pas tout laisser tomber. Un moment elle avait même cru que sa famille avait raison ; elle ferait mieux de rentrer chez elle de reprendre des études de droit…
Un an qu'elle était à Londres, et elle n'avait toujours pas eu de vrai contrat, enchainant les petits boulots de serveuse pour boucler ses fins de mois. Evidement elle n'en disait rien à sa famille, sachant que son père se proposerait aussitôt de l'aider financièrement, ou lui rappellerait encore une fois, que sa place était auprès d'eux…
Mais Kim et Mark avaient su trouver les mots pour la pousser à se surpasser, oublier ses réticences et ses peurs ; et contre toute attente, elle avait fini, passé le stress de la première heure, par y prendre beaucoup plus de plaisir qu'elle ne s'y attendait.
La séance lui avait semblé si loin de ses préoccupations ; si légère, comme hors du temps, qu'elle avait choisi de laisser libre cours à ses plus folles idées.
Certes elle s'était aussi surement laissé influencer par l'image de superficialité véhiculée par ces métiers à part. Ce n'est qu'après, qu'elle avait vraiment découvert l'envers du décor ; les heures de travail que nécessitait chaque création, le nombre de personnes impliquées pour chaque robe, qu'elle avait vraiment réalisé qu'on était bien loin des clichés habituels.
Heureusement cette fois, sa première impression et ses idées préconçues l'avaient en quelque sorte… libérée du stress, et le résultat avait enthousiasmé le rédacteur du magazine.
Cette première expérience s'était avérée décisive pour elle, amorçant un virage vers un univers différent et un éclectisme, qu'elle avait choisi, depuis, de cultiver. C'était comme si cela libérait toute ses idées les plus folles ; elle y laissait libre court à son imagination comme jamais.
Désormais, elle collaborait régulièrement avec 2 grandes revues ainsi qu'avec certaines plus spécialisées; cela lui permettait de continuer à construire son book tout en tout en ayant suffisamment pour vivre, dans une ville qui n'était pas réputée pour ses prix raisonnables.
Pendant tous ces mois ou elle avait douté, d'elle, de ses choix, Kim et Mark avaient toujours été là pour la soutenir.
Chapitre 2
- Oui Mark ?
Elle avait fini par décrocher à la sixième sonnerie tout en récupérant son talon pour le glisser dans la grande besace qu'elle promenait partout avec elle ; véritable fourre-tout qui recelait des trésors.
Elle le glissa sans ménagement dans son top case tandis qu'elle déverrouillait sa selle pour s'emparer de son casque, boitillant sur sa chaussure amputée.
- Alexandra !! Heureusement que tu me réponds !
La jeune femme fronça les sourcils en entendant l'accent de soulagement dans la voix de son meilleur ami.
Si le flegme britannique avait dû avoir un prénom cela aurait le sien.
Mark était d'une politesse, d'un calme qui semblait jamais ne pouvoir être mis à l'épreuve.
Elle l'avait rencontré lors d'un diner qui était resté dans les annales, comme étant l'un des plus barbants, auxquels elle ait jamais assisté !
Elle connaissait peu de monde encore à Londres à l'époque et avait accepté cette invitation d'une jeune femme rencontrée lors d'une soirée chez des relations communes.
Entre le plat et de dessert, elle avait senti qu'elle était sur le point de se laisser aller à une remarque désobligeante envers l'un de ses voisins, ce qui, de ce côté de la manche ou un vernis poli semblait gouverner les propos et les attitudes dans ce genre de soirée, serait surement assimilé à un impardonnable faux pas.
Elle en était juste à se demander sur qui sa franchise allait se déverser en premier : le snobinard à sa droite qui pérorait depuis plus de 55 minutes sur ses amis si riches et intéressants ,ou sur le falot de gauche, qui ne l'avait pas une fois regardé dans les yeux, le regard figé sur son décolleté et qui laissait de longs silences s'installer entre chaque phrase, son front emperlé de sueur…
Tout en trouvant quand même le moyen de lui dire que la mode était artificielle qu'il fallait vraiment qu'elle se dédit totalement à son art au plus vite, loin de cette… « Faune ».
Sans jamais avoir vu son travail évidemment !
Elle avait failli lui rétorquer que si elle avait été une fille à papa, comme lui, cela aurait sans doute été plus facile, mais que, pour le moment, elle devait juste travailler pour payer ses factures, ce qui n'avait jamais dû lui arriver d'après ce que la maitresse de maison lui avait expliqué un peu plus tôt.
Elle avait compris, qu'elle devait trouver une excuse pour s'éclipser au plus vite, au risque sinon, de rompre avec la tradition du flegme britannique.
Elle était certes française, et on lui aurait sans doute autorisé une certaine latitude, mais elle sentait qu'elle avait épuisé toute ses réserves de patience…elle avait prétexté le besoin de fumer une cigarette pour s'éclipser sur le balcon respirer.
Malheureusement elle ne fumait pas et quand, quelques secondes plus tard, l'un des invités avait franchi le seuil du balcon, elle avait les mains vides.
Elle s'était mise à bafouiller lamentablement pour expliquer sa présence alors qu'elle avait quitté la table au beau milieu du repas.
Heureusement, le grand jeune homme de 25 ans qui venait de la rejoindre avait, non seulement le sens de l'humour mais s'ennuyait aussi et ils avaient rapidement sympathisé, à tel point que, quand la maîtresse de maison était venu les chercher, l'air un peu pincé, ils s'étaient aperçus que cela faisait plus de 30 minutes qu'ils s'étaient éclipsés.
Cela avait déclenché un fou rire commun qui les avait définitivement rayé de la liste des futurs invites… mais cela n'avait pas été une grande perte en avaient-ils plaisanté plus tard, quand ils avaient quittés l'appartement ensemble.
Sur le trajet, ils avaient découvert qu'ils habitaient à 15 minutes l'un de l'autre, ils avaient continué de discuter à bâton rompu.
Depuis ils s'appelaient et se voyaient régulièrement avec quelques amis et avaient pris l'habitude de se demander mutuellement conseil.
Marc appréciait l'humour, la spontanéité et la vivacité d'Alexandra, la bouffée de fraicheur qu'elle semblait amener partout avec elle, et la jeune femme s'appuyait sur le calme et la pondération de son ami quand elle sentait qu'elle allait prendre une décision irréfléchie sous le coup de la colère, de l'impatience ou de la passion
Même physiquement ils semblaient se compléter parfaitement ; Alexandra était grande, mince, avec de long cheveux blonds que rien ne semblaient pouvoir réussir à discipliner avec de grands yeux azur, tandis que Marc, ancien joueur de rugby reconverti dans la communication, était brun, carré, mais surtout il d'un calme olympien en toutes circonstances.
En tout cas jusqu'à ce soir….
- que se passe-t-il … l'interrogea-t-elle aussitôt inquiète,…tu vas bien ?
- pas vraiment… en fait j'ai absolument besoin que tu me rendes un service !
-cela peut attendre demain car là je m'apprêtais à rejoindre Kim….rétorqua –t-elle alors qu'elle s'apprêtait à glisser son casque sur ses boucles dorées.
Un coup d'œil à sa montre lui ayant fait prendre conscience des minutes de retard qui, inexorablement, s'accumulaient.
-… reparlons en demain car là je suis vraiment trop en reta…
-…justement la coupa-t-il, cela ne peut pas attendre !
Elle arrêta son geste à mi-course, elle n'avait jamais détecté dans sa voix autant de stress.
Elle reposa son casque sur sa selle avec un soupir.
- je t'écoute.
-Le photographe que j'avais engagé pour un shooting ce soir vient de me faire faux bond ….cet idiot aurait fait une chute dans un escalier….tu imagines ?….je suis a deux heures du lancement de mon plus gros dossier depuis que je suis à l'agence ! Je me suis engagé personnellement sur ce type, et il trouve le moyen de manquer une marche !!
Sa voix, d'habitude si pondérée, flirtait avec les aigues.
Elle ne put s'empêcher de ressentir de la compassion pour ce pauvre photographe qui avait dû l'affronter un peu plus tôt.
Par contre elle ne comprenait pas bien en quoi cela la concernait.
Certes il lui parlait d'un photographe, mais ils ne travaillaient pas du tout dans les mêmes domaines. Mark était plus dans l'évènementiel et le show-biz, un domaine qui lui était totalement inconnu. Kim s'étaient assez souvent moquer d'elle et de sa méconnaissance flagrante quand il s'agissait de reconnaître les personnes dans les pages people des magazines.
-Tu n'as qu'à en appeler un autre, avec tous les clients que vous avez à l'agence ce ne devrait pas être un problème …
Même un vendredi soir ?…
-Le délai est trop court et surtout tu ne connais pas le patron du label ! Je n'ai jamais vu un type aussi glacial et exigeant ! Normalement j'aurais pu en trouver un autre qui m'était redevable d'un service mais avant que ce type accepte celui-ci ….. Il a rejeté tous les autres !! …Tu n'imagines même pas ce que cela a été pour emporter l'appel d'offre ! Je lui ai soumis une liste de plus de 10 noms avec qui j'ai l'habitude de travailler mais un seul a pu remplir ces fichus critères perfectionnistes ! Il ne voudra jamais en reprendre un alors qu'il a déjà écarté… c'est pour ça que j'ai pensé… à TOI !
-Moi ? Ce soir ? C'est impossible Mark, je veux bien essayer de donner quelques que coups de fil pour t'aider mais ce soir c'est impossible …je ne sais même pas pour quel type de boulot tu as besoin d'un photographe ? Un label ?je ne comprends même pas de quoi tu parles.
Son regard allait de sa montre à son casque sagement posé sur sa selle. Kim allait la tuer !
-Je ne veux pas que tu passes des coups de fil, c'est toi qu'il me faut, tu as exactement la créativité qu'il faut …et le caractère pour résister à ce type !
-Mark je ne peux vraiment ...
-C'est pour Les Black Stones ! La coupa-t-il
Le reste de la phrase de la jeune femme se bloqua dans sa gorge à l'énoncé du nom prestigieux…. le groupe de rock anglais qui, selon les critiques, était en passe de remplacer les Beatles !
Ils avaient fait la bande originale du dernier James bond, avaient rempli 7 les jours d'affilée le plus grand stade anglais, avaient fait l'ouverture des jeux Olympique d'Angleterre en 2012 et dont le dernier single était en tête des ventes depuis déjà 32 semaines dans pas moins de 7 pays ?
Elle en suivait peut être pas les pages people, mais elle adorait leurs chansons et Kim l'avait rapidement mis à la page.
Elles s'étaient promis d'essayer d'aller les voir quand ils reviendraient en Angleterre. Malheureusement les places étaient parties en quelques heures.
Pourquoi Mark ne lui avait-il pas parlé d'eux avant ?
En tout cas, cette fois, c'était sûr, jamais elle n'accepterait ; elle n'avait ni les épaules, ni l'expérience pour travailler pour eux.
-Et je sais que tu les adores renchérit le traître
-Tout à fait ! Il faudra donc que tu m'expliques pourquoi tu m'annonces ce soir que tu travailles pour eux, alors que tu ne m'en as jamais parlé avant ! Mais surtout il faut que tu reviennes sur terre ! Tu n'es pas réaliste Mark ! Je ne vois pas pourquoi ce groupe me prendrait comme photographe moi, une fille quasiment inconnue, et qui n'a jamais travaillé dans la musique ….je ne suis pas de taille… et je ne peux pas faire faux-bords à Kim. Elle a acheté des places de théâtre pour Mama Mia et cela fait au moins 2 mois qu'on en parle, elle va me tuer si je me désiste, comme ça, au dernier moment !
Elle avait essayé de parler d'une voix ferme alors qu'un frisson la parcourait malgré elle… les Black Stones …elle n'avait pas encore eu la chance de les entendre en concert mais en rêvait. Alors les rencontrer en vrai !
Elle devait se retenir d'accepter, mais elle se devait d'être réaliste, elle n'avait aucune envie de se ridiculiser.
-Parce que je te connais et tu serais capable de convaincre un bédouin de t'acheter du sable et puis sur un talent fou …certes tu n'es pas encore Richard Avedon, Bettina Rheims ou une autre star de la photo … mais justement tout le monde connait leur travail et ils ont demandé quelqu'un qui ai un esprit novateur, ils veulent un angle artistique nouveau ! Tu pourras venir aux répétitions et aux concerts ! Kim pourra même venir avec toi et je suis sûr qu'elle va sauter de joie. Alexandra depuis quand les défis te font peur ?
Alexandra leva les yeux au ciel, ce n'était pas fair.
Il la connaissait trop bien, il savait qu'elle avait toujours été incapable de résister à un défi …sous-entendre qu'elle avait peur, était le meilleur moyen de la voir accepter ….combien de choses farfelues avait-elle été poussé par Kim de faire sur ce même genre d'argument ? Comme une idiote, d'elle-même, elle le lui avait confié, un soir ou ils avaient tous un peu bu et qu'il la traitait de jeune fille trop sage.
Piquée au vif elle avait voulu lui démontrer qu'il avait tort…quelle erreur, voilà ce qui arrivait quand elle parlait trop…encore….
De toute façon avant de décider quoique ce soit elle devait en parler à Kim.
Voilà, elle commençait déjà à envisager de dire oui à ce qui était sans doute une des propositions les plus irréalistes qu'elle ait reçue.
D'abord en parler à Kim : elle était architecte et rencontrer un des plus grands groupes de rock du moment n'est peut-être pas forcément dans ses priorités.
De plus, venant d'une famille plus qu'aisée et habituer à gravir dans les hautes sphères, Alexandra ne la voyait dans la peau de la groupie qui serait prête à la suivre dans ce qu'elle envisageait déjà, comme une soirée particulièrement stressante….si elle acceptait ….
Quelle erreur !
Chapitre 3
-tu plaisantes ? Black Stones ?
Dès qu'elle avait réussi à raccrocher d'avec Mark, elle avait enfourché son scooter pour rejoindre au plus vite son appartement.
Son premier geste, en arrivant chez elle, avant même d'ouvrir sa porte, avait été d'appeler son amie, persuadée qu'elle serait la première à penser que c'était une folie…..
Un cri à lui endommager les tympans, plus surement qu'une soirée en boite, l'obligèrent à écarter son téléphone de son oreille.
Elle en était désormais convaincue, elle allait avoir du mal à trouver une excuse pour éviter cette soirée qui semblait osciller entre le pénible et le catastrophique.
Pourquoi avait-elle décroché son téléphone ? Pourquoi était –elle incapable de dire non ? Pourquoi était –elle incapable de résister à l'excitation de ce que lui avait présenté Mark ? Pourquoi avait-elle donc tant de mal à être raisonnable ?
Elle savait qu'elle n'avait pas la patience et surtout le vernis social des photographes habituels dont devait avoir l'habitude ce genre de groupe, sans aucun doute à l'égo surdimensionné, et habitué à un entourage qui les couvrait de compliments et disait amen a tout leur caprices et leurs demandes…elle savait depuis longtemps qu'elle aurait dû calquer son comportement sur certains de ces confrères, que son franc parler la desservait …mais il n'y avait rien à faire, elle n'y arrivait pas …elle n'arrivait pas à se dire que cette mascarade était nécessaire et que le talent ne suffisait pas …elle aurait eu l'impression de tricher.
Elle essayait de se persuader qu'elle n'était pas mauvaise dans son métier ; elle avait des idées originales, mettait toute son énergie au service de se clients, se donnait a 100 pour cent sur chaque shooting…pourquoi ne serait-ce pas suffisant ?
On pouvait lui reprocher une vision idéaliste et lui expliquer que cela pouvait se retourner contre elle mais, aurait-elle autant de plaisir à faire ce métier, si elle passait une partie de son temps en politesse et en salamalec ?
Elle était dédié à son métier et à ses clients et tant pis si c'était insuffisant ; pour elle c'était le plus important et il était inconcevable que l'artificiel prenne le pas sur le sérieux, le talent et le travail….elle n'arrivait pas à changer même quand on lui demandait plus de … « flexibilité » ou « sociabilité »…elle n'arrivait pas à travailler autrement…
Que se passerait-il s'ils se révélaient trop capricieux ? Arriverait- elle à se dominer ?
Le challenge était de taille ; on parlait d'un groupe mondialement connu, en pleine tournée promotionnelle.
Elle n'avait pas bien compris son rôle dans le court résumé que lui avait fait son ami mais, elle se doutait que son travail pouvait avoir un impact bien plus large que ce à quoi elle était habituée …
Elle rappela Mark tout en commençant à se changer.
Sa veste atterrit sur le lit, ses chaussures sur la moquette.
-J'ai eu Kim...malheureusement tu avais raison
Elle le coupa alors qu'il commençait à la remercier.
-… mais je ne pense toujours pas être la bonne personne… je ne les connais pas vraiment, hors leurs dernières musiques. De plus je ne suis pas une photographe reconnu alors qu'ils ont déjà dû travailler avec les plus grands…
-Arrête d'être si réducteur ! Justement tu vas pouvoir se démarquer et dans ce genre de milieu ils adorent ça ! On ne te demande pas de les interviewer mais de les photographier et si possible sous un angle nouveau ….tu n'as pas besoin de les connaître et le fait que tu aimes leur musique c'est un plus …je suis sure que tu vas trouver ce qu'ils veulent …tu es doué pour cerner les gens rapidement…Si cela peut- t aider je viens de t'envoyer une bio sur ton ordinateur, comme ça tu pourras la lire dans la voiture
-Quelle voiture ?
-et bien celle qui passe vous prendre dans 20 minutes
- Mark, je ne t'ai même pas dis oui et je ne suis même pas changé …je m'apprêtais à sortir, pas à faire des heures sup …
Elle avait beau redire la même chose, elle savait déjà qu'elle avait perdu. Sous des dehors de gros nounours il pouvait se révéler beaucoup plus têtu qu'elle.
Ce n'était pas spontanément son caractère, il devait avoir développé ça dans son métier. Elle se doutait que dans la communication on se battait pour les meilleurs clients, et les Black Stones faisait sans contexte partit du haut du panier.
Il écarta son argument :
-Arrête je suis sure qu'en 5 minutes tu peux être prête …tu n'oseras jamais me laisser tomber alors que ma vie professionnelle repose sur toi !
Elle sourit devant ses arguments mélodramatiques.
Mais cela ne l'empêcha pas de jeter un regard affolé dans le miroir; à cette jeune femme, au teint pâle, aux cheveux en bataille, aux yeux écarquillés …de crainte ?... qui lui faisait face.
-Alex !!S'il te plait ! Pitié ! J'ai besoin de toi ! Saute dans un jean et rejoins-moi avant que MacAlistair ne me fasse la peau !
La jeune femme avait l'impression d'être tiraillée entre des envies contradictoires….écouter la voix de la raison qui lui disait qu'elle n'était pas prête, qu'elle ne pouvait pas au pied levé remplacer un grand nom dans un domaine où elle ne connaissait quasiment rien, avec en plus un client, qui semblait être tout, sauf quelqu'un de facile….ou celle de l'amitié qui lui rappelait qu'il ne lui avait jamais paru aussi stressé, et, que si les amis n'étaient pas présents dans ces cas-là , étais-ce vraiment de l'amitié….
Devant le silence de son amie il renchérit :
-En plus je t'envoie une voiture ! Une limousine ! Tu auras tout le temps de faire tes réglages et pour lire la doc que je t'envoie…Alex ??? Si tu n'es pas là pour 20h00, MacAlistair va me découper en morceaux.
De nouveau ce nom.
Quelque part au fin fond de son cerveau, dans une zone pas encore atteinte par le stress, une lueur s'alluma.
L'impression qu'elle avait déjà entendu ce nom.
Impossible, elle ne connaissait personne dans le monde de la musique.
Elle poussa un profond soupir…pouvait-elle lui refuser son aide ?…et le défi qui allait avec ?elle tenta encore de refuser mais visiblement, il sentit qu'elle faiblissait
-Merci Alex ! Tu pourras me demander tout ce que tu veux ! La voiture est en route, elle sera en bas dans 15 minutes
Et il raccrocha. Ce n'étais pas 20 la minute d'avant ?
Elle resta interloquée à regarder son téléphone dans une main, son reflet dans le miroir.
Même quand elle d'essayait de dire non, visiblement, on ne la prenait même pas au sérieux !
Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ?…en y réfléchissant elle était convaincue qu'avant même qu'elle accepte, la voiture était déjà en route, tant il était convaincu qu'elle dirait oui !
Elle aurait voulu pouvoir lui en vouloir, mais n'avait jamais été vraiment rancunière, et surtout elle avait senti tant de tension en lui qu'elle lui pardonnait.
Son client devait être un sacré emmerdeur pour le mettre dans cet état.
Génial !
Soudain elle regarda sa montre et s'affola, jamais elle ne serait prête à temps !
D'abord, rappeler Kim, qui heureusement habitait à moins de 10 minutes de chez elle, puis se maquiller, discipliner sa chevelure qui semblait parfois douée d'une vie propre …si elle voulait avoir l'air crédible, il allait lui falloir adopter un look un peu plus sophistiqué que ce qu'elle avait prévu pour aller voir un spectacle.
Misère !
Tout en attrapant un top noir, elle activa la commande vocale de son téléphone.
Elle adorait ce gadget, elle qui faisait toujours trois choses en même temps, ne plus avoir à composer et à rechercher les numéros dans un répertoire, lui faisait gagner un temps précieux.
-Kim peux-tu être chez moi dans moins d'un quart d'heure ?
-Pas de problème fit la jeune architecte ….j'ai changé de robe 3 fois en 5 minutes …mais je viens de partir. Je suis tout excitée….tu vas me raconter comment tu te retrouves photographe pour les Black Stones….je ne savais même pas que tu les connaissais…j'ai l‘impression d'avoir 15 ans…je vais les rencontrer!, assister à leur concert !
Elle avait vraiment l'air d'avoir 15 ans, se dit Alexandra, stupéfaite par la réaction de son amie … c'était elle, d'habitude, qui était dans tous ses états, et ce soir, ses deux meilleurs amis réputés pour leur sang-froid, semblaient complètement….dépassés …eux les modèles de pondération et de calme, ramenés au stade précoce de l'adolescence …pour un groupe de musique !
Par association d'idée elle sentit son estomac se contracter …jamais elle ne serait à la hauteur …elle le sentait …ce groupe, ce manager….elle n'était qu'une petite photographe de seconde zone …
Ne pense pas à ça, ne pense pas à ça !
Elle se décida finalement pour un pantalon près du corps, assortit a son top sans manche, le décolleté carré était raisonnable mais la matière élasthanne mettait en valeur ses courbes généreuses, héritées de sa grand-mère maternelle.
C'était certes le milieu du rock, mais elle voulait aussi paraître professionnelle…et plus âgée …ayant renoncé à coiffer sa chevelure, elle les enserra en un chignon serré. Ce qui compte tenu de leur volume, releva presque de l'exploit …ne restait plus qu'à espérer que pour une fois sa coiffure tienne toute la soirée!
Elle fonça ensuite dans la salle de bain mettre un peu de mascara marine et un trait d eye liner pour faire ressortir ses yeux d'habitude bleu mais qui, sous l'influence du stress, s'étaient teintés de gris….le maquillage, en durcissant son regard , la rendait plus sophistiquée, et dieu sait que, ce soir, elle en avait besoin.
Elle n'avait pas pour habitude de trop se maquiller et elle aurait voulu faire l'impasse sur la poudre mais, en voyant son teint si pale, elle sut que ce serait un mauvais choix
-j'aurais dû vivre au 18ème siècle au moins à cette époque c'était à la mode, maugréa –telle entre ses dents.
On sonna à la porte, elle regarda sa montre affolée…19h10…la voiture serait la dans 5 minutes et elle n n'avait même pas choisi son matériel!
Elle attrapa son parfum Dior d'une main, tandis qu'elle ouvrait la porte de l'autre.
-Kim tu es superbe s'exclama-t-elle en la découvrant sur le pas de la porte
Son amie avait visiblement décidé d'être la plus belle ce soir, et comme d'habitude, était en passe d'y réussir; moulée dans un fourreau noire tout simple mais au décolleté plongeant, ses long cheveux bruns lâchés dans son dos, ses grands yeux caramel mis en valeur par un maquillage sophistiqué, elle était magnifique !
Elle était sans doute la seule à pouvoir se permettre de mettre ce genre de tenue pour un concert, sans qu'un seul instant, quiconque se dise qu'elle était trop habillée. Kim Van Harper incarnait la sophistication et l'élégance quelle que soit la situation.
Elles s'étaient rencontrées quand elle était arrivée dans son collège à Neuilly, banlieue cossue de l'ouest parisien ou les parents d'Alexandra avaient eu la chance d'acheter leur appartement des années avant qu'elle ne devienne le refuge de la bourgeoisie parisienne et des stars.
L'entente avaient été immédiate.
Elles avaient alors la même énergie bouillante propre à l'adolescence, avec l'envie de dépasser leurs limites ; mais alors que Kim Van Harper faisait montre d'une une assurance affolante, et enviait a Alexandra son exubérance et sa fibre créatrice. Alexandra admirait cette jeune anglaise, une bosseuse née, qui à force de volonté se sentait capable de passer tous les obstacles, et qui, la plupart du temps, y arrivait.
Certes son assurance tenait sans doute aussi du milieu, plus qu'aisé, dont elle était issue, mais cela ne l'avait pas empêché de réussir brillamment ses études alors qu'elle avait dû changer d'école, de pays et de langue.
Alexandra était, moins sure d'elle mais dotée d'une solide capacité à anticiper, et d'une imagination qui lui permettait de pallier à la plupart des situations.
Elle entra d'un pas conquérant dans le deux pièces de son amie.
- je voudrais te retourner le compliment mais il me faudrait une bonne dose d'hypocrisie…Alex !! Tu n'es pas encore prête ? Dépêche-toi ! Nous allons être en retard exclama-t-elle en jetant un de ses fameux regard si intimidants a ses pieds nus.
- je ne fais que ça depuis que le Mark a appelé ! S'il te plait n'en rajoute pas, je suis déjà suffisamment stressée depuis ! Je suis sure que je fais une grosse erreur !
Aussitôt son amie afficha une mine compatissante :
-Je ne vois pas pourquoi tu t'inquiètes, tu es une merveilleuse photographe ! Tu vas tous les éblouir !
Ses paroles la firent sourire ; Kim était son meilleur soutien après son père ; toujours prête pour lui remonter le moral.
Pourquoi n'avait-elle pas la moitié de son assurance ?
Elles allaient rencontrer de véritables stars, mais, à part ses yeux brillants et un sourire éclatant, rien n'indiquait ses sentiments.
Mais ce n'est pas elle qui risque sa carrière sur un coup de tête !
Elle ne semblait pas le moins du monde inquiète a l'idée de rencontrer des gens aussi célèbres ; étais-ce son éducation, les relations de ses parents, qui l'avait habitués à être auprès de gens connus ou fortunés, qui avaient fait d'elle une jeune femme sûre d'elle et qui semblaient se sentir à l'aise partout et en toute circonstance ?
-j'espère déjà juste les convaincre de me prendre pour le shooting, Mark a l'air si inquiet je ne sais pas ce qui se passerai si ils refusaient son choix…
Elle rechercha le nom du type dont son ami lui avait parlé, Kim se rappellerait peut-être ou elle l'avait entendu ?
Mais stressée comme elle l'était, impossible de s'en souvenir. Un nom composé …
-je suis sure que cela va bien se passer, on va même s'amuser tu verras. On rira plus tard de tes angoisses…en attendant Mademoiselle Williams, sans vouloir rajouter a votre stress, je me permettrai de vous signaler qu'avec ce genre de groupe il n'est peut –être pas conseillé d'être en retard …alors si tu pouvais accélérer un peu le mouvement …
Alexandra lui répliqua par une grimace avant de se pencher sur son sac qui renfermait ses appareils photo.
Elle sélectionna trois d'entre eux : son reflex, un numérique ultra léger pour les ambiances électriques et enfin, au dernier moment, rajouta son Leica M9P.
C'était un appareil au look un peu retro, à la combinaison réussie entre un capteur très haute résolution, des objectifs aux performances élevées et un traitement des données numériques qui lui garantissait une qualité d'image optimale dans toutes les situations de prise de vue.
Même en plein milieu d'un concert de rock ?
En cas de besoin elle pourrait même opter pour le format petit film grâce à ses 18 millions de pixels.
Ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre, cela lui permettrait en utilisation numérique d'avoir une image particulièrement riche en détails et surtout elle le considérait un peu comme un porte bonheur. Elle l'avait emmené partout ; elle avait pris ses plus belles photos avec !
Elle ferma le zip d'un geste vif sous le regard amusé de son amie, puis fonça dans sa chambre pour s'emparer d'une paire d'escarpins noirs. Elle prit une paire avec des talons haut ; pas trop, qu'elle puisse marcher sans avoir l'air ridicule, mais suffisamment pour lui donner de l'assurance.
Depuis qu'elle fréquentait le milieu de la mode elle avait compris l'importance de pouvoir parler aux mannequins « face à face » ; elle qui avait son 1m75 avait toujours eu l'impression d'être plutôt grande, avait dû prendre l'habitude de prendre des talons hauts depuis qu'elle travaillait avec des filles qui dépassaient toute le mètre 80 même nus pieds…elle avait découvert que cela lui donnait en plus un regain d'assurance dans ce milieu ou la plupart des directeurs artistiques et des couturiers étaient des hommes.
Évidement d'habitude elle les glissait dans son sac ; hors de question de prendre son scooter avec ce genre de talons. Elle optait alors pour une paire de ballerine ou de tennis.
Mais comme ce soir Mark lui avait proposé une limousine…inutile de prévoir une paire de chaussures plates.
Elle rajouta son ordinateur portable, au cas où elle aurait un peu de temps pour visionner sur place ses photos ; cela lui permettrait de faire une première sélection sur place et de gagner du temps, plus tard, quand elle devrait envoyer ses tirages au client.
Elle évitait ainsi l'écueil de faire trop de tirage par sécurité ou par méconnaissance du gout du client ; sachant que la plupart du temps, ses commanditaires préféraient avoir un premier rendu, elle pouvait ainsi affiner ses prises de vues en fonction de leurs goûts.
Elle enfila sa veste en sortant de sa chambre. Cintrée en velours sombre, elle mettait en valeur son teint pâle et la couleur de sa chevelure.
-je suis prête !
Au même moment son téléphone sonna.
Un numéro qu'elle ne connaissait pas s'afficha sur l'écran.
-Mademoiselle Williams ? Adam, de la Société Alhambra, je suis votre chauffeur. Je suis en bas de chez vous.
Comment avait-il eu son numéro ? Surement par Mark.
Elle refoula le frémissement inquiet qui grimpait le long de son échine.
Alors que certains donnait accès à leur vie en toute liberté, Alexandra la préservait jusqu'à l'excès. Elle donnait rarement son numéro, encore moins son adresse, limitait au maximum les informations qu'elle donnait sur son site professionnel et sur les réseaux sociaux, et ne publiait jamais aucune photo ou informations personnelles.
Elle rejeta le mauvais pressentiment qui déployait ses volutes sombres.
- je descends tout de suite.
Elle raccrocha, attrapa son manteau dans l'entrée et Kim au passage.
Sur le palier, alors qu'elle refermait sa porte, elle croisa sa voisine, qui remontait son courrier, comme le prouvait les enveloppes qu'elle tenait sous son bras tout en essayant de récupérer ses clés pour entrer chez elle.
Alexandra s'empressa de la rejoindre pour lui proposer de l'aider.
-Bonjour Mme Martin, vous auriez dû me demander, j'aurais récupéré votre courrier avec le mien. Cela vous aurait évité de descendre.
-c'est gentil ma petite Alexandra, fit la vieille dame aux cheveux d'un blanc neigeux
- …mais si je ne marche pas une heure par jour, je vais finir comme une vieille dame dans un fauteuil, et dans ce cas, autant aller directement en maison de retraite, comme m'y pousse mon fils.
Alexandra lui sourit.
A 87 ans, Mme Martin avait perdu son mari 3 ans plus tôt. Si elle avait été affectée par cette perte, alors qu'ils formaient un couple unis depuis plus de 50 ans, elle avait décidé de reprendre sa vie en main au bout de 6 mois et depuis, elle ne se répartissait plus de son sourire chaleureux.
Elle semblait avoir une vie sociale bien remplie et mais avait pris l'habitude d'apporter, de temps en temps, des douceurs a sa voisine.
La jeune femme, dont la gourmandise était légendaire, même si elle avait l'impression de lutter en permanence contre ce fâcheux penchant, avait pris l'habitude de lui rendre de menue service, sa présence lui rappelant une grand-mère trop tôt disparue.
Refusant de s'apitoyer sur elle-même, Alexandra ne l'avait jamais entendu se plaindre. Elle semblait mettre un point d'honneur à s'intéresser aux autres et à ne voir que les bons côtés de la vie.
En sus des gâteaux qu'elle lui faisait, elle proposait toujours à Alexandra de recevoir ses colis en son absence. Pour elle qui commandait presque tout sur le net et avait des horaires assez irréguliers c'était une bénédiction.
Alexandra, de son coté, se débrouillait pour être toujours disponible quand elle avait besoin d'elle. Pour régler des questions administratives, des problèmes avec son téléphone ou sa télé .La jeune femme passait régulièrement pour voir si tout allait bien…et pour profiter de sa présence apaisante et de ses merveilleux scones. Elle le faisait en essayant de toujours respecter son désir d'autonomie et son souhait de n'être une charge pour personne.
Mme Martin avait une oreille compréhensive et avait toujours des anecdotes à lui raconter .Elle avait eu une vie passionnante, suivant son mari diplomate aux 4 coins du monde, et la jeune photographe ne se lassait pas de l'écouter lui décrire ces pays et ces gens si bigarrés.
-Vous n'allez quand même pas travailler à cette heure-ci s'exclama-t-elle en avisant son grand sac noir qui renfermait son matériel de photo.
-Et si, je vais dépanner un ami…
-Essayer de vous amuser quand même …mais ne laissez pas une vieille dame vous mettre en retard ajouta-t-elle après avoir jeté un œil par-dessus son épaule.
En se retournant, Alexandra croisa le regard noir de Kim qui s'était mise entre les portes de l'ascenseur pour éviter qu'elle se referment et qui, visiblement, commençait à trouver le temps long. Sa voisine préférée l'avait sans aucun doute vu avant elle ; elle adressa un signe de remerciement à la vieille dame tout en se glissant à côté de son amie.
-Bonne soirée Madame Martin fit-elle juste avant que les portes ne se referment sur elle.
Cinq minutes plus tard elles étaient dans la rue.
-Il n'y a rien à faire, il faut toujours que tu t'occupes de toutes les âmes esseulées, même quand on est en retard ! La morigéna la jeune femme brune.
-Kim ! Elle vit toute seule depuis le décès de son mari, il n'y a que son petit fils qui vient la voir …
-Celui qui en profite à chaque fois pour te faire du gringue ?
-Il ne me fait pas du gringue !
Alexandra poussa la porte de son immeuble cherchant des yeux la voiture qu'on leur avait envoyées.
-Ben voyons, et il ne t'a pas non plus invité déjà 3 fois à boire un verre…
-Pour me parler de sa grand-mère ! S'insurgea son amie.
-Surement rétorqua son amie en levant les yeux au ciel. Ce que tu peux être crédule parfois.
Elle s'interrompit en apercevant la longue limousine noire stationnée sur le trottoir d'en face.
-Et bien….ils ne font pas les choses à moitié …constata-t-elle.
-tu es sure que c'est pour nous ?
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que la portière avant, côté conducteur, s'ouvrait sur un homme en costume noir, cheveux coupés courts. Il était d'une taille et d'une stature plutôt imposante. Les deux jeunes filles échangèrent un regard, il ressemblait plus à un garde du corps qu'a un chauffeur de limousine se dit la jeune femme.
Il s'inclina légèrement vers Kim.
-Mademoiselle Williams ?
-non c'est elle. répondit-elle en la désignant.
Le chauffeur se tourna vers Alexandra, tendant la main vers ses sacs.
-je suis Adam, votre chauffeur, voulez-vous que je m'en occupe ?
Son chauffeur ?
Elle s'obligea à refermer la bouche devant la voiture de luxe et l'homme qui se tenait devant elle .Elle n'était pas habitué à ce genre de chose.
-Merci mais je préfère les garder avec moi.
Il acquiesça d'un signe de tête avant de s'écarter pour leur ouvrir les portes arrière.
Elles se glissèrent sur les larges banquettes en cuir et la porte se referma sans un bruit.
Pendant quelques secondes elles restèrent silencieuses admirant le luxe des 2 vastes banquettes en cuir, l'écran plat dans un angle, le mini bar et des coupes de champagne posées sur une table basse dans des emplacements en verre qui les empêchaient de glisser.
Elles sentirent à peine le chauffeur démarrer, la vitre de séparation était remontée et elles étaient totalement isolées, avec, en fond musicale, de la musique douce.
Elles se regardèrent éberluées puis éclatèrent de rire en même temps.
-Il faut que tu as ce boulot….s'exclama Kim le sourire aux lèvres.
Malgré son stress son amie ne put s'empêcher d'être d'accord avec elle.
Curieuse, la jeune architecte ouvrit le mini bar ; elles contemplèrent médusées l'assortiment d'alcool et de champagne.
-Que dirais tu d'une petite coupe pour te détendre ? Comme ça je suis sure que, d'ici à ce qu'on arrive à l'Aréna, tu seras beaucoup moins stressée.
Elle voulut refuser dans un premier temps, souhaitant être en pleine possession de ses facultés, puis elle finit par rendre les armes ; elle avait toujours été incapable de résister à une coupe de bon champagne et là il n'y avait que le meilleur.
Elle avait constaté que c'était le seul alcool qu'elle appréciait vraiment.
Elle n'avait jamais vraiment aimé l'alcool, mais quand elles sortaient en boite, c'était difficile de faire l'impasse et elle avait fini par se résigner en se rabattant sur le gin ou la Vodka. C'était les alcools qui avaient le moins de gout ; elle demandait juste au barman de les agrémenter d'un peu de citron.
Puis elle avait découvert le champagne et c'était aperçu que dès le premier verre cela lui faisait de l'effet, mais avec beaucoup plus de douceur.
Elle avait juste beaucoup moins l'occasion d'en boire.
Kim avait raison, cela la détendrait et lui donnerait confiance en elle, pourquoi ne pas en profiter. Il fallait juste qu'elle ne dépasse pas l'unité ; deux coupes, voire trois et elle courait le risque de voir tout en rose.
Cela lui rappela la fois ou ses amis avaient fêté son premier contrat au champagne. A minuit ils étaient plus d'une vingtaine dans son minuscule deux pièces. Kim et Mark ayant vu les choses en grand …ou ne se rappelant pas de l'étroitesse de son appartement. Il faut dire que la jeune architecte habitait un superbe 100 mètres carré dans un quartier chic et Mark un beau trois pièces dans une rue animée. La soirée avait fini au petit matin.
Si Mark s'était endormi sur le futon de son salon après avoir abusé de la vodka, Alexandra, quand a elle s'était réveillée en pleine forme.
Au grand dam de son ami.
C'est ainsi qu'elle avait découvert qu'on avait rarement la gueule de bois avec le champagne…malheureusement elle n'avait pas encore les moyens pour en boire aussi souvent qu'elle le souhaiterait, mais ce soir, Kim avait raison, quelques bulles ne lui feraient pas de mal.
Comment Mark avait-il fait ? Elle était loin de pouvoir se prévaloir d'un tel traitement de faveur.
Elle n'était ni une artiste célèbre, ni quelqu'un de connu, juste une photographe débauchée au pied levé.
Elle imagina que son ami devait essayer de se faire pardonner pour l'avoir sollicité ainsi au dernier moment…à moins qu'il souhaita lui donner un avant-gout des avantages à travailler dans ce milieu…
Si c'était le cas elle devait avouer qu'il y avait parfaitement réussi….ça et la perspective de travailler pour les Black Stones, elle devait avouer qu'elle était bluffée et que l'excitation montait en elle.
Soudain la vitre s'abaissa :
-nous arriverons à l'Aréna dans 45 minutes.
-Merci Adam fit Kim
La vitre remonta aussitôt mais elle eut le temps de le voir prendre un appel, l'écho de la conversation fut bientôt inaudible quand la vitre fut totalement remontée.
-merci Adam ?
-il ne s'appelle pas Adam ? Questionna son amie, l'air innocent.
- Kim !
-bon d'accord je le trouve craquant….tu as vu les muscles qu'il a …il doit pouvoir te soulever à bout de bras ….commençât son amie l'air rêveur.
Alexandra agita les mains devant elle son côté italien reprenant le dessus comme à chaque fois qu'elle était nerveuse :
-pitié épargne moi le détail de tes fantasmes…essaye juste de te souvenir que je suis là pour bosser ! J'apprécierai que tu évites de faire ami-ami avec notre chauffeur dans le parking pendant que j'essaye de décrocher un nouveau contrat. Au pire pense à Mark …pourrais-tu éviter de lui faire perdre toute crédibilité!
Entre Mark et Kim c'était fluctuant. Par moment ils semblaient très bien s'entendre et soudain à peine se tolérer.
-et si on fait ça dans la limousine ce sera plus discret à ton gout ?
-Kim !!!
- ça va, ça va …ne monte pas sur tes grands chevaux….qu'est-ce que tu peux être rabats joie parfois….si toi aussi tu pensais à faire ami-ami avec un beau mec je suis sure que tu te sentirai mieux…
Les joues de la jeune photographe rosirent. Elles n'avaient, aucun secret l'une pour l'autre, et elle savait Kim avait une vie sexuelle bien plus passionnante que la sienne, mais elle aurait apprécié qu'elle ne le lui jette pas à la face, même pour plaisanter…particulièrement ce soir ou elle avait besoin de se concentrer sur son travail…et uniquement sur son travail !
- je bosse ce soir, puis je me permettre de te rappeler…
- pas de problème !
Elle leva une main comme pour jurer sur une bible imaginaire.
Alexandra pensa à toutes ces séries américaines dont elles étaient particulièrement friandes. Elle avait certes abandonné ses désirs de devenir avocate, mais elle avait gardé un gout prononcé pour les séries sur ce sujet….elle revoyait avec plaisir les Drop Dead Diva, Suits et autres séries.
Kim et elle se pâmait régulièrement devant le personnage de Harvey Spector. Son aisance et son charme qui semblait à toute épreuve. Sa dureté derrière l'image lisse du Play boy.
Evidement il y avait aussi les rediffusions de Sex and the City…elle avait 15 ans quand elle était tombé sous le charme de Mister Big et de Carry grâce à son amie qui avaient toute la série et les films téléchargés sur son ordinateur.
Inévitablement elle leur enviait leur vie si trépidante. Carry et ses amies si différentes, leurs discussions décomplexées, leurs histoires d'amour mais aussi leurs histoires de sexe.
Elle qui n'envisageait pas l'un sans l'autre avait l'impression d'appartenir à l'époque victorienne…elle se sentait en décalage mais n'arrivait pas à changer.
-…je promets que …ce soir… je serai sage comme une image.
Elle avait sciemment appuyé sur les deux mots : ce soir.
Alexandra leva les yeux au ciel et préféra boire quelque gorgée du liquide frais que de lui répondre.
Puis elle sortit son ordinateur de son sac tandis que son amie se penchait sur l'écran tactile de la stéréo pour changer la musique.
Cold Play explosa dans les baffles tandis qu'elle allumait son ordinateur. Avec une moue coupable la jeune femme brune s'empressa de réguler le volume.
Alexandra retint la remarque qui lui montait aux lèvres en voyant les derniers messages de son ami apparaître en surbrillance sur son écran.
De : Mark Johnson
Objet : pour ma petite fleur qui me sauve la vie
Elle sourit. Mark avait le flegmatisme d'un anglais pur jus…mais le compliment aussi fleuri qu'un italien.
Alex,
Tu trouveras dans les liens ci-dessous toutes les informations pour te donner une formation en accélérée sur le meilleur groupe de rock…
Je serais à l'arrivée pour vous accueillir et vous donner les badges qui te permettront de circuler dans le stade. Votre chauffeur s'appelle Adam et il vous escortera jusqu'à l'intérieur, appelle-moi si tu as n'importe quelle question.
MERCI
8 liens.
Elle cliqua sur le premier.
Kim se rapprocha d'elle en la voyant se pencher sur son écran.
Elle reconnut la dernière musique des Black Stones ; son amie alla effleurer un bouton et la chaine de la voiture s'éteignit dans un souffle.
-Tu te documentes ?
-D'habitude je t'avoue que j'ai un peu plus de temps pour prendre connaissance du travail de mes clients. Je vais avoir juste le temps de voir le minimum, heureusement qu'au moins je connais un peu leur musique…
-Et leurs physiques ! Ne me dit pas que tu ne les trouves pas super craquants ! Tu as vu les photos de Connor et de Vince dans « people » ?
Une midinette ! Son amie si sérieuse, qui ne pensait qu'à réussir dans la branche qu'elle avait choisie, et qui disait ne pas avoir le temps de tomber amoureuse, ressemblait soudain à une fan hystérique…en même temps, elle ne pouvait s'empêcher d'envier la légèreté que son amie mettait dans ses relations avec les hommes.
Si elle en rencontrait un qui lui plaisait, elle ne se posait pas de question…jamais Alexandra n'en aurait été capable…elle devait tout analyser, quantifier, prendre son temps….
-mais qui te parle de tomber amoureuse, lui rétorqua-t-elle quand elle lui livra ses pensées.
-…Sortir avec la rock star du moment ce serait quand même quelque chose.
-Kim !!
Alexandra fit mine de paraître choquée mais quand les photos du groupe commencèrent à s'afficher sur son écran, elle dû avouer qu'elle ne pouvait lui donner tort.
Il y avait d'abord Connor Fletcher, 28 ans. Leader du groupe, personnage charismatique au physique de surfeur californien ; Grand, blond aux yeux azur, il chantait, jouait du piano, composait et faisait les beaux jours de la presse people en enchaînant les liaisons, avec les plus belles femmes, ainsi que les frasques les plus dangereuses. Il avait plongé au milieu des requins en Australie, sauté à l'élastique dans les rocheuses, fait du Base Jump au-dessus de la Floride… son profil sur les réseaux sociaux explosait tous les records en terme d'abonnement.
Qualifier Connor Fletcher de beau gosse au sourire ravageur aurait été trop réducteur pensa Alexandra, même s'il était évident que ce devait être la première impression que toute femme de moins de 90 ans devait avoir.
Elle n'avait jamais vu un garçon dégageant autant de sex appeal.
Son métier avait aiguisé son œil, et derrière le physique renversant, elle devinait aussi des émotions profondes, brulant au creux de ses prunelles bleues, combinées à une énergie vibrante quand il était sur scène. Ce type semblait bruler la pellicule ; on devinait un homme qui aimait la vie et qui était bien décidé à profiter de tout ce qu'elle lui apporterait.
Elle sentait que l'avoir comme model serait un vrai bonheur…artistique.
Elle se réprimanda. Qu'est ce qui lui prenait à fantasmer ainsi devant une photo…voilà qu'elle devenait comme Kim.
Elle détourna à regret son regard du chanteur.
Martin Graham avait le même âge que Connor et était le bassiste du groupe. C'était un brun aux yeux noisette au sourire facile mais au tempérament moins extraverti si on jugeait par sa biographie synthétique. Cela ne l'empêchait pas de faire, régulièrement, parler de lui, en termes d'excès de vitesse au volant des bolides qu'il collectionnait. Il avait un look un peu bohème, des cheveux mi- longs qu'il retenait souvent par un catogan. Cela lui donnait un petit côté aventurier qui lui allait bien.
Elle passa au 3ème homme : Phil Wilder. C'était le batteur. Très mince, les cheveux d'un blond pale, le regard presque transparent, il ne semblait vivre que pour la musique au dire de la presse people. A 27 ans il était le plus jeune du groupe, moins musclé que Connor, et arborant un physique moins original que Martin, il passait pour l'intellectuel et le calme du groupe.
En comparaison avec les deux autres, il semblait particulièrement discret sur sa vie sentimentale.
Au dire des articles qu'elle pouvait lire, ils s'étaient tous les 3 rencontrés au lycée et ne s'étaient plus quittés ; 3 amis d'enfance aux caractères très différents mais pourtant unis, aux dires des journalistes.
Et enfin, il y avait Vince Taylor.
Il avait rejoint le groupe sur le tard, quand le besoin s'était fait ressentir d'un 4ème membre.
Agé de vingt-neuf ans, c'était l'ainé, mais il faisait au moins autant parler de lui dans la presse à scandale que le leader du groupe.
Presque aussi grand que Connor, avec son mètre quatre-vingt-huit, les cheveux un peu plus sombre, il semblait lui aussi cultiver son physique, au regard des abdominaux qu'il exhibait dans les différents magasines. Il était le guitariste du groupe avec Martin et assurait parfois une partie des chants.
Alors que Connor arborait une coiffure un peu longue plaqué en arrière, avec quelques boucles effleurant sa nuque, il avait opté pour un crane presque rasé.
Cela mettait encore plus en valeur la couleur de ses yeux, d'un vert pale presque translucide.
Il cultivait, avec Connor, une sorte de rivalité fraternelle, tant sur scène, qu'en matière de femme…à croire que c'était à celui qui ferait le plus parler de lui pensa la jeune photographe.
On sentait une émulation réciproque à travers les photos et dans leur manière de se conduire sur scène.
Cette escale londonienne était la première étape de leur tournée mondiale, qui devait couronner la sortie de leur cinquième album.
Ce dernier avait été enregistré dans les studios du chanteur, sur le Lac de Côme, en Italie.
Sympa !
Il avait pris la première place des Charts dès sa sortie en Grande-Bretagne, France et aux Etats unis ; ce qui pour un groupe anglais était assez rare. A la lecture des nombreux articles que Mark lui avait envoyés, elle apprit qu'à ce jour ils avaient vendu plus de 20 Millions d'albums, et reçus de nombreuses récompenses telles que les Brit Awards, les Q Awards, les MTV Music Awards et les Grammys Awards… les récompenses s'accumulaient à un rythme de plus en plus soutenu.
En 2008, ils avaient signes avait un producteur anglais alors qu'ils sortaient à peine de l'adolescence. En 2010 ils en avaient changé. Le nouveau producteur était aussi anglais mais son nom n'était pas révélé…
Étais ce le producteur irascible évoqué par son ami ?
Ce contrat semblait avoir marqué un virage dans leur carrière. Les concerts s'enchaînèrent à partir de là, et ils avaient signés plusieurs concerts dans les salles de petite taille mais prestigieuses en France, l'Olympia, à Londres au Indig O2 et aux Etats-Unis, au High line Ballroom.
Ils avaient commencé à faire les échos de la presse spécialisée, et notamment ceux d'un journaliste de renom de Rock magasine, puis des Rolling stones ; en 2010 ils enchaînaient les avants premières aux Etats-Unis, pour Depeche Mode puis de U2 et enfin de Madonna lors de sa tournée événement en 2011 de 50 dates en Europe et en Amérique du Nord.
Ils avaient même joué au stade de France, pour la lutte contre le cancer, et au Royal Albert Hall de Londres, pour la faim en Afrique, l'année passée.
Depuis les albums et les dates semblaient se succéder à un rythme infernal mais, cette fois, en tête d'affiche.
Elle relut dans le détail ce qui était écrit sur ce sujet.
Evidemment elle trouvait cela généreux de dédier, une partie de leur temps, au caritatif, mais étrangement, elle ne trouva que quelques lignes.
Sans doute que Mark avait considéré que cela ne lui apporterait rien pour ce soir. Cela leur donnait quand même une profondeur inattendue et excitait sa curiosité. Elle avait de plus en plus envie de les rencontrer se demandant s'il s'agissait juste d'une manœuvre de communication ou d'une réelle envie.
Alexandra apprit aussi que, leur dernier single « remember me », s'était classé en tête des ventes dès sa sortie, dans pas moins de 14 pays, et avait pris la première place au niveau mondial en 1 semaine !
Aujourd'hui ils en étaient, à pas moins de 3 millions d'album vendus, en 4 semaines !
Elle nota aussi qu'ils étaient connus pour, refuser les Play back et avoir tendance à ne pas suivre les instructions lors des émissions de télé ou les interviews.
Elle s'inquiéta : comment allait elle travailler avec eux s'ils semblaient si peu respectueux des directives…elle écarta son appréhension d'un haussement d'épaules ; après tout elle était la première à suivre le courant lors d'une séance ; quand elle planifiait trop elle trouvait souvent le résultat trop figé et académique.
Kim qui était en train d'envoyer une photo de la voiture sur Instagram se tourna vers elle en voyant son geste.
-Un problème ?
- pas vraiment sauf si le fait de réaliser que ce sont des artistes encore plus renommés que je l'imaginais en est un… tu as vu les chiffres depuis 2, 3 ans ? Ils ont chanté avec les plus grands, sur les plus belles scènes….je voudrais éviter de me répéter mais moi à coté…
-tu ne m'écoutes pas quand je te dis que ta culture musicale est un désastre ! Explique-moi un peu comment tu as fait pour passer à côté de leur succès ces dernières années ?
- excuse-moi de penser que la mélodie est plus importante que ceux qui la font…
-comme quoi tu te trompais… la taquina Kim.
Elle lui fit signe de finir sa coupe et la resservit aussitôt.
-Me saouler ne m'aidera pas vraiment ! fit mollement Alexandra.
-Je ne veux pas te saouler, juste te redonner un peu de cette assurance qui semble soudain tant te faire défaut….excuse-moi mais on n'a pas le temps pour un stage de leadership, alors 2 coupes je pense que c'est juste ce qu'il te faut pour te sentir à la hauteur…évite juste de te jeter sur le chanteur ….je me le garde conclu-t-elle avec un clin d'œil.
Alexandra imagina son amie ramenant à la maison, pour le déjeuner domanial, le beau Connor Fletcher….son banquier de père en ferait surement une attaque …
-cela tombe bien puisque je comptais travailler ce soir plaisanta-t-elle sentant l'alcool se répandre doucement dans ses veines et la détendre peu à peu.
Restait juste à espérer que le dosage serait correct et qu'elle n'allait pas finir éméchée…
Elle cliqua sur le dernier lien alors que la voiture ralentissait ; et reprit, illico, deux gorgées de plus, quand elle vit le nombre de date prévus pour la tournée de cette année…et le nombre de pays….heureusement qu'elle ne faisait qu'une soirée pour dépanner.
Elle sortit son téléphone de son sac…20h10.
Mais cette fois ce n'étais pas sa faute si elle n'était pas à l'heure…
C'est alors qu'elle avisa les icônes en haut de l'écran.
7 appels en absence, aïe, dont 5 de Mark : 19h45, 50,54 ,20h00, 05…
Elle avait laissé son appareil sur vibreur, au fond de son sac. Son ami devait être dans tous ses états. Elle le rappela aussitôt.
-mais nom d'un chien ou es-tu ? S'exclamât-il en décrochant, …tu arrives quand ?
Kim fronça les sourcils en entendant l'exclamation malgré la distance. Instinctivement Alexandra écarta le combiné ; jamais il ne lui avait parlé ainsi…
-attends, je demande au chauffeur.
Elle pouvait presque l'entendre ronger son frein à l'autre bout du fil.
En se déplaçant vers la banquette avant elle jeta un coup d'œil par la fenêtre et alla cogner contre la vitre de séparation quand la voiture freina soudain.
-Mon dieu !
-Que se passe –t-il paniqua aussitôt Mark.
Alertée par l'exclamation de son amie, qui ne devait rien à l'impact, Kim se pencha à son tour, et découvrit qu'ils étaient arrivés à proximité du stadium, mais qu'ils roulaient littéralement au pas, perdus au milieu d'une foule dense.
Les portes avaient pourtant été ouvertes depuis plus d'une heure mais ils y avaient encore des milliers de personne sur la route et les trottoirs, se dirigeant vers la salle de concert et bloquant les voies d'accès.
Ils affluaient de partout, des bus, des métros, sortaient des taxis, se garaient en double file pour laisser sortir des spectateurs, générant un embouteillage monstre.
Elle toqua à la vitre.
Celle-ci coulissa aussitôt.
- savez-vous quand nous arrivons ?
-Je ne peux pas vous dire. Nous sommes juste à côté mais nous devons encore rejoindre le parking et toutes les voies d'accès sont bouchées ; j'ai appelé l'organisation et ils vont demander des renforts pour nous dégager répondit leur chauffeur.
Des renforts ?, nous dégager ? ….
A part l'armée ou la police elle ne voyait pas qui pourrait réussir à se déplacer au milieu de cette foule !
-Mark ? Tu as entendu ? On est à 5 minutes mais coincées… on peut continuer à pied…
-Hors de question ! La coupa-t-il brutalement, ce serait trop compliqué pour te récupérer après. Il faut que tu passes par le parking…en plus tu n'as pas tes accréditations, la sécurité ne te laissera jamais passer !
Elle l'entendit parler à voix basse avec quelqu'un, mais déjà il la reprenait en ligne.
-Attendez dans la voiture, l'équipe de sécurité sera là dans moins de 5 minutes.
Et il raccrocha.
Elle regarda interloquée son téléphone puis se tourna vers son amie.
-Je crois que nous avons perdu Mark…je ne sais pas à qui je parle ce soir, mais ce n'est surement pas Mr flegme britannique ! En attendant il paraît qu'on vient nous délivrer dans 5 minutes.
Son amie leva un sourcil parfaitement dessiné.
Alexandra n'avait jamais pu y arriver. Non seulement ses sourcils n'avaient jamais eu cette ligne parfaite mais alors que chez son amie était extrêmement classieux, chez elle cela donnait un résultat relevant plus de la grimace !
-tant mieux j'avais hâte. Ne t'inquiète pas pour Mark, cela doit être l'influence des rock stars…tu vas voir qu'on va le retrouver en jean déchiré et avec les cheveux teints en bleu.
La jeune photographe visualisa son ami toujours tiré à 4 épingles, dans la tenue décrite, et sentit sa tension baisser d'un cran tandis que son premier sourire, depuis qu'elle était montée dans la limousine, perçait. C'est vrai que cela vaudrait le coup d'œil !
Du coin de l'œil elle vit que la jeune architecte se préparait. Elle la regarder enfiler sa veste bordée de fourrure, admira sa chevelure de geai qui sembla, comme par magie, se positionner artistiquement autour de son visage quand elle remonta sa capuche.
Ils étaient si brillants, si impeccablement lisses et coiffés….
Elle se résolut à suivre son exemple tout en sachant pertinemment que le résultat ne serait jamais aussi élégant. Elle enfila son manteau noir, tout simple, rabattit sa capuche, tout en sachant d'avance que sa masse de cheveux ne se laisserai pas contenir et devait dépasser, de tous les côtés, en mèches rebelles
Tant pis elle était habituée.
La voiture se remit à rouler au pas sur quelques mètres avant d'être à nouveau stoppée par un groupe de jeune qui traversa, en désordre, quasiment devant les roues.
Ils formaient un groupe très bigarré composé de garçons et de filles de tout look.
Soudain elle eut une idée. Il avait bien dit 5 minutes non ?
Elle se pencha vers le chauffeur.
-Pourriez-vous ouvrir le toit ouvrant s'il vous plait ?
Il sembla hésiter.
-je ne pense pas que ce soit très prudent Mademoiselle
-S'il vous plait… Adam, se rappela-t-elle in extrémis
-… j'ai juste besoin de prendre quelques photos, cela ne prendra que quelques secondes…je dois absolument les faire avant le concert… votre employeur me les a demandé.
Elle essaya de l'amadouer d'un sourire, pour amoindrir le mensonge qu'elle venait de formuler.
Son expression ne changea pas mais, avec un soupir, il se pencha sur la console, entre les sièges avant, pour appuyer sur un des nombreux boutons et, dans un chuintement, le toit ouvrant au-dessus de leur tête se mit à coulisser.
La jeune femme attrapa son appareil numérique et, se déchaussant, se haussa hors de la voiture.
-mais qu'est-ce que tu fais ?
Sans se donner la peine de répondre, déjà concentré, le corps à demi sorti, elle s'empressa de faire ses réglages.
Heureusement, avec ce genre de voiture, le toit était assez bas, et, en équilibre sur la banquette, elle réussit à poser ses coudes en appui sur les bords.
Un mouvement de foule se créa autour de la voiture.
En voyant la berline certains avait dû croire qu'elle était quelqu'un d'important ou qu'un membre des Black Stones était à l'intérieur.
En voyant l'appareil, la plupart reprirent leur chemin, impatients d'entrer dans le grand dôme blanc du millénaire, mais d'autres se mirent à faire de grands signes. Il y eu même un groupe d'adolescentes qui soulevèrent leur tee-shirt, pour faire apparaître les mots qu'elles avaient dessinées au marqueur sur leur ventre.
Il y avait des cœurs, des dessins avec les noms des différents membres du groupe sur tout leur torse.
Quelques secondes de stupéfaction avant que ses réflexes reprennent le dessus ; en rafale elle fit quelques gros plans tout en se cantonnant aux zones en dessous de leur poitrine nue a la manière de ces femmes protestant contre l'asservissement des femmes. Cette fois il s'agissait juste de montrer leur amour pour le groupe ; alexandra imaginait qu'elles espéraient surement se faire aussi remarquer par les 5 garçons quand ils seraient sur scène.
Vu la foule elle en doutait.
Mais surtout la photographe se demandait combien de bières elles avaient donc bues ; à moins que ce fût juste l'excitation du moment qui les poussaient à se dévêtir a moitié devant l'appareil d'une inconnue ?
Elle releva les yeux vers le Dôme qui s'élevait juste devant eux.
Le O2 Aréna, aussi appelé North Greenwich Aréna pendant les JO d'été de 2012, était un complexe omnisport situé dans le grand ensemble du O2. C'était un des plus grands stades couvert d'Europe et, c'est dans cette salle, que Michael Jackson avait prévu de faire son grand retour triomphal avec plus de 50 dates.
Elle se rappela de la scène qui y avait été tourné pour un des James Bond. Cela avait été spectaculaire, et de là où elle était, la bulle semblait l'écraser de toute sa hauteur. Sa blancheur immaculée contrastant avec le ciel d'encre. Elle ouvrit son objectif au maximum pour avoir la vision la plus large possible.
Presque 25 000 places…
Elle avait lu, sur un des liens envoyés par Mark, que les 23.000 billets de ce soir s'étaient vendus en moins de 20 minutes ; les gens s'étaient installés dès la veille sur les trottoirs en face des grands points de vente pour être surs d'avoir des places. Les 4 jours de concerts anglais étaient partis en moins de 24h.
Pour autant dans le but de privilégier leurs fans, et éviter les reventes au marché noir, le nombre de place acheté, avaient été limitées à 2 par personne ; malgré tout, elles virent des vendeurs à la sauvette proposer des places à plus de 300 £, à la sortie du métro.
Elle avisa un couple d'amoureux d'une vingtaine d'années qui se tenaient par la main à la sortie du tube londonien.
Ils s'étaient immobilisés en découvrant l'effervescence de la foule.
Elle zooma sur leur expression : entre l'étonnement et le plaisir anticipé.
Elle prit un autre cliché d'un groupe d'homme en costume qui sortait d'un bar, leur ticket à la main ; elle trouva amusant le contraste entre le sérieux de leurs tenues, ils devaient sortir directement du bureau, et leur allure un peu échevelée après quelques bières. Leurs cravates étaient dénouées ou dépassaient de leur poche ; ils se tapaient dans le dos en se dirigeant vers le stade, l'air impatient.
Ce fût ensuite au tour de deux femmes ; visiblement une mère et sa fille, elle, la quarantaine, vêtu d'un ensemble, pantalon et veste élégant, l'autre, une petite quinzaine d'années, un débardeur avec une tête de mort orné de brillant, la moue un peu boudeuse mais les yeux étincelants, comme si elle cherchait à cacher sa joie à sa mère.
Les joies de l'adolescence ?
La jeune femme avait l'habitude de se créer des histoires quand elle travaillait ; d'imaginer la vie de ces inconnus ; ce qu'ils faisaient dans la vie, quelles étaient leurs joies, leurs peines…
Elle s'y amusait aussi avec Kim. C'était à qui pourrait trouver l'histoire la plus abracadabrante, en se basant sur ce qu'elles pouvaient observer. Cela finissait souvent dans de grands éclats de rire.
Elle aimait se souvenir de tous ces bons moments ; étais ce parce qu'elle n'avait que peu de souvenirs de son enfance ? Elle n'arrivait pas à se rappeler si avant… c'était déjà ainsi….avant l'événement qui avait changé toute sa vie.
Elle repoussa cette pensée. Elle était habituée à ces résurgences indésirables. Elle savait les repousser…la plupart du temps.
Etais-ce aussi pour cette raison qu'elle s'échinait à vouloir réussir sa vie professionnelle à ce point et seule, sans le soutien de sa famille?
Pour oublier ou pour contrebalancer une vie sentimentale qui ressemblait à un désert ?
Un jour, elle avait lu la route des Flandres de Claude Simon. Elle devait avoir 21 ans. Une phrase l'avait touché en plein cœur : « le paysage tout entier inhabité, vide sous le ciel immobile ».
Autant sa vie lui semblait bien remplie, autant son cœur résonnait désespérément dans le vide.
Inhabité.
Mais au final n'étais ce pas ce qui lui convenait le mieux. Pour éviter de souffrir.
A nouveau.
La souffrance avait été trop forte.
Elle fût tirée de ses pensées par son amie qui tentait de la faire rentrer dans la voiture.
Elle résista, essayant de grappiller quelques clichés supplémentaires et prenant à la volée les derniers clichés de la foule, des spectateurs. Jusqu'à ce qu'elles les aperçoivent : 4 hommes vêtus de noirs au physique impressionnant.
Habillés de noirs des pieds à la tête, la carrure massive, le visage fermé, ils s'étaient postés autour de la voiture.
Il lui sembla même apercevoir une oreillette sur le côté de leur crâne affichant des coupes extrêmement courtes ; seuls quelques centimètres de cheveux avaient été épargnés par une tondeuse particulièrement impitoyable. On aurait dit des militaires.
L'impression de se retrouver au beau milieu d'un film américain, protégés comme par les agents des services secrets qui couraient auprès de la voiture du président des Etats unis. Un film a la Clint Eastwood.
Ils étaient visiblement aussi très efficaces car, rapidement, ils réussirent à dégager un chemin.
Elle aurait aimé les prendre en photo, tant le spectacle lui semblait surréaliste mais, au regard de leur mine renfermée, elle se dit que cela ne serait sans doute pas apprécié. Elle se glissait dans l'ouverture du toit quand la voiture s'engouffra dans le garage.
Le panneau se referma dans un souffle.
Elle bascula contre le dossier quand la limousine accéléra pour s'engager dans la descente au parking.
D'un geste vif elle rangea son appareil et glissa ses pieds dans ses escarpins tout en récupérant son téléphone pour appuyer sur la touche bis de son téléphone.
-Mark ? Nous arrivons.
-Enfin !
Et il raccrocha.
Elle contempla son téléphone interloquée comme si c'était un organisme vivant qui allait lui sauter à la gorge.
Il venait de lui raccrocher au nez ? Encore ?
Mark, l'homme le plus galant et poli qu'elle connaissait, venait de lui raccrocher au nez pour la troisième fois de la journée…alors qu'elle venait lui donner un coup de main ? Soi-disant « pour lui sauver la vie » ?
Elle sentit une vibration d'énervement la traverser mais son regard croisa celui de son amie. Elle avait entendu la conversation et lui fit un clin d'œil.
Elle se détendit aussitôt.
Ses origines italiennes la faisaient souvent s'enflammer en quelques secondes…
Mais elle se calmait aussi rapidement…la plupart du temps ; surtout avec sa meilleure amie.
Elle se pensa aussi à ce manager, celui qui lui menait la vie dure ; après avoir entendue les bruits de fonds et la foule à l'extérieur, elle imaginait, sans problème, la pression qui devait être en train de monter avec l'imminence du début du concert.
Visiblement je suis très en dessous de la réalité rectifia-t-elle aussitôt quand la porte de la voiture s'ouvrit brusquement; alors même que la voiture n'était même pas totalement immobilisée.
Dans l'encadrement de la portière, un visage qu'elle eut du mal à le reconnaître, même Kim, ne put retenir une exclamation étonnée.
Mark, le modèle de zenithude, la tenue toujours impeccable, avait le col de sa chemise ouverte, la cravate desserrée, les cheveux ébouriffés comme s'il y avait passé sa main des dizaines de fois, les traits tirés, une lueur anxieuse dans ses yeux noisette….
Un réel soulagement s'inscrivit sur ses traits dès qu'il l'aperçut.
Il l'extrayait littéralement de la voiture quand sans lui laisser le temps d'esquisser un mouvement, il la prit dans ses bras ; dans une étreinte vigoureuse.
-aie !
Un peu trop vigoureuse
Au moins elle était rassurée.
Il était vraiment heureux qu'elle soit là.
C'est en se faisant cette remarque qu'elle comprit qu'inconsciemment elle s'était inquiétée qu'il ait changé d'avis, pendant le trajet.
Qu'il se fut rendu compte qu'elle n'était pas du tout la personne pour le job.
Pourtant toute cette agitation et cette tension dans l'air la perturbait. Elle sentait son estomac se serrer et une boule se former dans sa gorge.
Cela n'aurait-il pas été un soulagement si finalement tout ce cirque s'arrêtait maintenant ? Elle aurait pu rentrer chez elle, se faire un bon chocolat chaud avant de se glisser sous la couette. Oublier ce sentiment d'avoir basculé dans la cinquième dimension ?
Elle tenta de reprendre son souffle, plaquée contre sa musculature d'ancien rugbyman d'1m80, qui semblait avoir oublié qu'elle avait besoin de respirer.
-Eh ! Finit-elle par s'exclamer
-oh désolé ! Fit–il en desserrant son étreinte, c'est que j'avais tellement peur que tu ne changes d'avis.
-Je pense qu'elle y a pensé une bonne dizaine de fois depuis ton appel rétorqua Kim tout en l'embrassant, mais tu la connais, une promesse est une promesse.
-je ne sais pas comment te remercier d'être venu ; je sais que c'est un peu …soudain pour toi …mais tu vas voir Alex, l'ambiance est électrique, je suis sure que tu vas faire des étincelles ; viens je t'emmène en loge ; tu vas déposer tes affaires et je vais te présenter l'équipe, tu verras ils sont très sympa !
Ils avançaient de front, tous les trois, dans le parking visiblement réservé au VIP au regard du petit nombre de voitures et du grand nombre de personnes en charge de la sécurité patrouillant aux alentours.
Le bras de Mark était enroulé autour de sa taille, comme s'il avait peur qu'elle ne s'enfuit en courant, cela n'empêchait pas l'angoisse d'enfler au rythme de son élocution qui semblait grandir de secondes en secondes.
Tandis que des maîtres-chiens et des hommes en noirs patrouillaient autour des voitures.
Alexandra en compta plus d'une dizaine à cet étage.
Visiblement on ne plaisantait pas avec la sécurité.
Dans quoi s'était-elle donc fourvoyée ?
Mark surprit son regard et semblant prendre conscience de son malaise, se fendit de quelques explications.
-Nous avons toujours quelques fans qui essayent de pénétrer par les souterrains en espérant rencontrer les Black Stones ou se faufiler dans les loges…l'année dernière c'est une classe entière qui avait décidé de se faufiler par cette issue…Elles étaient une 20 aine, 15 ans ...et à moitié nues…..cela a été à assez compliqué à gérer !
-A moitié nue s'exclama Kim les yeux écarquillés
-Oui. Elles s'étaient dit qu'en enlevant le haut elles perturberaient la sécurité. Et entre toi et moi, elles y ont plutôt réussi ; quand les gardes de la sécurité ont du s'emparer d'un groupe d'adolescentes presque hystériques… ils ne savaient plus ou poser les mains.
Elles échangèrent un regard amusé, le sourire aux lèvres, imaginant la scène ; une vingtaine d'adolescentes, torses nues, essaimées dans les parkings, poursuivis par les hommes de la sécurité, elles regrettaient presque de ne pas avoir été là.
Mark n'avait toujours pas lâché la taille de la jeune femme tout en la conduisant vers l'ascenseur ; Ils souriaient en imaginant la scène, heureux d'être ensemble, quand soudain il y eu comme un frémissement dans l'air.
Au même moment, les hommes de la sécurité qui étaient présents tournèrent la tête vers les ascenseurs.
L'atmosphère changea subtilement comme si un air glacé venait de se glisser dans les sous-sols quand les portes s'ouvrirent. L'attention des hommes en noir se focalisa tout à coup sur les trois hommes qui venaient d'émerger de l'ascenseur et s'avançaient vers eux.
Le premier était bronzé, bien habillé avec une sorte de nonchalance élégante dans son allure. Ses cheveux un peu longs, aux reflets blonds, effleuraient le col de sa chemise d'un bleu sombre aux revers blancs. Il portait un jean et une veste assortie à la chemise.
Elle supposa qu'il devait travailler avec le groupe à son allure à la fois moderne et décontractée.
Mais elle ne lui accorda qu'un regard, happé malgré elle par l'homme qui se profilait derrière lui.
De grande taille, habillé d'un sobre costume trois pièces gris qui mettait en valeur sa large stature et d'une chemise d'un blanc éclatant soulignant son teint mat; une cravate sombre dont elle n'arrivait pas à voir la couleur a cette distance parachevait l'ensemble, donnant une impression d'élégance luxueuse et d'assurance évidente.
Brun, les cheveux coupés cours avec quelques mèches plus longues rebiquant sur son front large, il avait un visage aux traits puissants, éclairé par des yeux d'une couleur inhabituelle. Même à cette distance, ils éclairaient son visage austère de leur couleur émeraude particulièrement intense.
Presque artificiel pensa Alexandra…ils évoquaient pour elle ces cartes postales avec des lagons exotiques qui faisait toujours rêver …d'un vert presque hypnotique.
Sa peau mate ne devait rien à un quelconque artifice, on devinait l'homme rude sous le vernis de sophistiqué. Un homme qui devait pratiquer le sport régulièrement à en juger par la largeur des épaules qui tendaient le tissu de sa veste.
Mais ce qui la marqua le plus ce fût, sans contexte, ce qu'il dégageait, même à cette distance. Un mélange d'assurance et d'arrogance; cet homme se déplaçait comme si le monde lui appartenait.
Ça et le fait qu'il était particulièrement beau.
Pas d'une beauté conventionnelle, mais d'un genre abrupt et puissant qui vous font sentir les jambes flageolantes et les sens en émoi.
Une énergie presque magnétique semblait vibrer autour de lui et elle sentit un frémissement la traverser.
En entendant comme un soupir provenir de sa droite, elle jeta un coup d'œil à Kim et surpris son expression.
Visiblement son amie trouvait l'homme plus que séduisant ; un peu plus, et sa mâchoire se serait décrochée.
Enfin, fermant la marche, un homme grand, le crane totalement rasé, les traits durs, des vêtements sombres qui ne pouvaient cacher une puissante musculature, presque agressive et qui peinait à être contenu par son costume. Cette carrure massive et son pas presque martial la fit penser spontanément à un militaire ; mais qu'est-ce qu'un militaire aurait fait le parking d'une salle de concert ?
-Et merde !
L'exclamation murmurée par Mark la fit redescendre sur terre. Elle ne l‘avait jamais entendu jurer.
Le teint pâle il regardait les nouveaux arrivants comme si le diable en personne s'était matérialisé devant lui.
Que se passe-t-il ?
-Mr Stevenson, quand vous aurez fini de cajoler votre petite amie, pourriez-vous avoir l'amabilité de me dire où se cache votre satané photographe ?
La voix avait littéralement claqué dans le sous-sol. Il lui sembla que toutes les personnes présentes se redressaient d'un coup.
Un silence écrasant s'abattit.
De près, l'homme qui venait de parler les transperçait de ses yeux d'un vert presque insoutenable…glacés…
Son visage restait imperturbable mais instinctivement Alexandra sentit qu'elle n'avait aucune envie de le voir perdre son calme. Il semblait ne laisser transpirer aucune émotion mais derrière ce masque elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer des émotions contenues. A l'inverse de Connor Fletcher, qui sur les photos semblait exsuder littéralement d'une énergie solaire et sensuelle par tous les pores de sa peau, cet homme était tout en retenue. Rien ne semblait filtrer de son expression, rien, sinon comme un frémissement dans ses iris si étonnants ; Comme une résilience, imperceptible.
Elle et ses histoires…
Alexandra se sentit se recroqueviller sur elle-même quand le regard dur l'effleura avant de se fixer sur son ami, ses lèvres réduites à une ligne mince.
Aussitôt Mark s'écarta d'elle.
Comme un gamin pris en faute.
-justement Mr Mac Alistair j'allais vous appeler ; il est arrivé…
Il ?
Alexandra lança un regard atterré a son ami….il n'avait pas osé…
-je vous présente Alex Williams.
Non il n'avait pas osé jouer sur son prénom ! Qu'avait il dit d'autre ? Sur quoi d'autre avait-il essayé de biaiser ?
Mark lui lança un regard suppliant.
En plus il lui demandait son aide…
S'il y a bien une chose dont-elle était sure ce soir, c'était qu'elle n'avait aucune envie d'affronter cet homme réfrigérant dont le regard venait de revenir sur elle…un instant son cerveau cessa de fonctionner ; cet homme la dominait de sa haute taille son regard vriller sur elle et elle sentait un ensemble d'émotions inconnues l'envahir. Des émotions ambivalentes : attraction et crainte. L'impression d'être un lapin qui ayant eu la fâcheuse idée de traverser une route de nuit se retrouvait pris dans le faisceau des phares d'une voiture qui fonçait à grande vitesse sur elle. Conscient qu'il n'aurait jamais dû être là ; qu'il n'aurait jamais dû prendre le risque de traverser et qui, soudain, malgré la conscience du danger, est incapable de s'enfuir.
Elle se traita aussitôt de lâche, appela à la rescousse tout son courage, redressa les épaules et tendit la main vers le plus grand des 3 hommes ; troublée malgré elle, elle s'obligea à penser au défi que représentait cette soirée.
-je suis le « satané photographe ».
Elle espérait que son sourire ne trahissait pas son trouble intérieur.
-Alexandra Williams.
L'homme la dévisagea moins d'une seconde, de ses prunelles à l'intensité dérangeante, avant de se tourner vers le jeune homme, comme si elle était une quantité négligeable qui ne méritait pas qu'on perde son temps pour elle.
Sa main resta en l'air tandis que ses joues s'enflammaient.
-Vous avez un curieux sens de l'humour Mr Stevenson et en tout cas je peux vous garantir que vous ne choisissez pas le meilleur moment pour vous y essayer avec moi !
- je vous assure Monsieur …
-votre soi-disant « photographe » n'a même pas l'air d'avoir 18 ans ! Coupa la voix aussi froide que de la glace. Vous deviez m‘envoyer un pro …c'est ce que vous m'avez dit mot pour mot ! je ne suis pas là pour vous rendre service en engageant votre petite amie ; il nous faut quelqu'un qui est capable de gérer la soirée de ce soir et je n'ai pas l'impression que votre tendre amie ai vraiment les… épaules pour ça !
Humiliée, elle contemplait ses traits qui semblaient coulés dans le bronze et oubliât aussitôt qu'elle l'avait trouvé beau quelques instants plus tôt. Comment pouvait-on être aussi arrogant et désagréable ?
Son caractère passionné refit aussitôt surface, et ignorant le regard implorant de Mark se planta devant le malotru qui ne lui accordait même pas regard, bénissant ses hauts talons.
Et encore …elle lui arrivait à peine à l'épaule ; ce type était vraiment immense.
Elle pointa le menton en avant pour essayer de croiser son regard.
-j'ai 24 ans, Mr Mac Alistair, un diplôme d'art de la photographie de la London Scool et si Mr Stevenson a fait appel à moi, c'est parce qu'il connait mes talents, et qu'il sait que je serais tout à fait à même de mener ce shooting.
-Mademoiselle…Williams, je ne doute pas que Mr Stevenson connaisse pleinement … l'étendue de vos...talents comme vous dites … mais je ne suis pas sure que ce soient ceux dont j'ai besoin.
Le ton sarcastique lui fit monter le rouge aux joues ; une irrésistible envie de lui décocher une gifle la traversa …elle serra les dents.
Avait-elle déjà rencontré un type aussi méprisant ? Mais pour qui se prenait-il ?
-Vous devenez insultant Mr Mac Alistair, ce qui n'était surement pas votre intention, à moins que vous ayez sous la main un photographe immédiatement disponible pour vous dépanner ce soir ; et, pour être franche, je vous avoue que si vous vous conduisez avec tous de la même façon, je comprends que le précédent vous ai fait faux bond.
Elle vit son expression se durcir encore plus et ses lèvres se réduisirent a un trait tandis qu'il la fusillait du regard.
Elle sentit qu'elle se ratatinait intérieurement et du faire appel à toute sa volonté pour ne pas reculer d'un pas.
Tout le monde les regardait.
Mark semblait au bord de la crise cardiaque, Kim affichait une mine stupéfaite.
Leur chauffeur avait purement et simplement préféré réintégrer le véhicule.
Pourtant quand elle croisa le regard du premier homme qui était sorti de l'ascenseur, tentant de se soustraire à la mine rébarbative de l'homme aux yeux verts, il affichait un léger sourire.
Il ne lui en fallut pas plus pour qu'elle décide qu'il était de son côté et lui tendit la main avec un aplomb qu'elle était loin de ressentir.
-Alexandra Williams.
Il sembla émerger de ses pensées et lui tendit la main à son tour, semblant ignorer la tension qui vibrait entre deux des protagonistes.
-Andrew Colliar, je suis l'agent des Black Stones. Enchanté de vous rencontrer.
Elle apprécia sa tentative d'alléger l'atmosphère en faisant comme si de rien n'était, et lui rendit spontanément son sourire, malgré la tension qu'elle ressentait dans tous ses muscles consciente que l'autre homme ne l'avait pas lâché du regard.
A son tour, Kim décida d'apporter son soutien et d'interrompre la passe d'arme, et tendit sa main à l'agent puis au business man.
Si le premier la serra avec un grand sourire ; le 2ème l'ignora superbement.
-Avez-vous un book ?
Elle ne put retenir un léger sursaut quand la voix rompit le lourd silence qui s'était installé.
Employait-il donc toujours un ton aussi désagréable ?
En se tournant vers lui, elle s'aperçut qu'il s'était rapproché et se sentit oppressée. Elle était maintenant directement sous le feu de son regards hypnotique tandis que des effluves d'un mélange inconnu parvenait jusqu'à elle.
Un assemblage mêlant une eau de toilette visiblement de luxe avec une note citronnée et d'une odeur plus prégnante…enivrante.
Elle dût faire un effort pour se concentrer sur ce qu'il disait.
-…un book ?
- Oui, vous savez, les photographes ont d'habitude ce genre d'album, avec quelques exemples de leurs photos…ironisa-t-il
De mieux en mieux, voilà qu'il se moquait d'elle et insinuait qu'elle n'était pas vraiment une photographe.
Elle avait maintenant l'air d'une idiote.
Elle farfouilla dans son sac pour en extraire son book de cuir noir qu'elle lui tandis maladroitement ; il failli tomber, L'homme le rattrapa in extremis.
Elle ne put s'empêcher de noter la longueur de ses doigts, son regard glissant vers la peau qui venait de se découvrir révélant un bouton de manchette argenté tout simple et une montre de luxe ultra plate.
Elle se serait attendu a quelques chose de plus massif…instinctivement elle tenta d'en deviner le modèle ; elle avait toujours apprécié les montres d'homme. Elle même portait une lourde Omega ce soir-là.
Elle perdait la tête.
Elle se secoua et releva la tête.
Étrangement il semblait moins furieux… la regardant comme s'il était …intrigué ; la tête légèrement penché sur le côté, un fin sourire aux lèvres…on aurait dit qu'il venait de rencontrer une espèce inconnue.
Une souris ? Un rat ?
Malgré elle son regard glissa sur ses lèvres pleines qui laissaient entrevoir des dents blanches et puissantes, deux incises pointues qu'elle imagina s'abattant aux creux de son cou. Elle se reprit aussitôt.
Qu'est ce qui lui prenait donc ce soir !
Des reflets changeants défilèrent dans les yeux de MacAlistair. Après l'avoir fixé un temps qui lui sembla incroyablement long, il s'empara du classeur.
-je vous propose de trouver un endroit plus adéquat pour la suite de notre discussion.
D'un geste large il engloba les lieux où ils se tenaient.
Elle hocha la tête et s'apprêtait à lui emboîter le pas quand son pied glissa et elle se sentit tomber.
Un bras puissant la rattrapa, in extremis, enserrant sa taille dans une étreinte de fer.
En une fraction de seconde, elle prit conscience de la force de son emprise, de la dureté de sa main à travers son manteau ; elle sentit un frisson la parcourir. Une image incongrue explosa derrière ses rétines.
Cette main rude effleurant sa peau nue.
-merci balbutia-t-elle quand elle reprit son aplomb. Luttant pour reprendre le contrôle.
De nouveau, cette lueur sombre dans son regard, mais déjà il la lâchait et s'écartait.
Il se tourna vers l'homme vêtu d'un costume sombre et qui était resté en retrait.
-John, aidez Mademoiselle Williams avec ses sacs, je vous retrouve la –haut.
Une histoire qui donne envie d avoir la suite avec des personnages remplis de secrets
· Il y a environ 8 ans ·mininat
Une histoire magnifique!
· Il y a environ 9 ans ·bibi5x5
merci bibi!!!
· Il y a environ 9 ans ·Vanessa Jackson
Génial!!!
· Il y a environ 9 ans ·Tout simplement! Même si je ne comprend pas trop pourquoi vers la fin tu t'es mise à la 3éme personne, c'est un peu dommage, je préférais quand tout était du point de vu d'Alexandra!
Mais ça ne m'empêche que quand je le relis, c'est toujours avec plaisir! Je me disais, est ce que la suite tu l'as mise sur un autre site, ou si tu la mettras sur WeLoveWords?
Olympe
merci pour ta remarque je vais vite aller voir . quand aux compliments j'apprécie...oui il est ailleurs je crois que la fnac et Itunes ont récupéré plusieurs chapitres sur le net
· Il y a environ 9 ans ·Vanessa Jackson
ok! je vais chercher merci!
· Il y a environ 9 ans ·Olympe
tu sais que j'ai reçu plein de comment pour avoir l'avis de Ethan...j'aime vraiment avoir cette interaction avec vous, vous êtes tous si différent...et vous retrouvez tous sur cette histoire ...j'adore !
· Il y a environ 9 ans ·Vanessa Jackson
C'est sur que ça doit être très intéressant de lire l'avis de chacun sur quelque chose que l'on a écris... on avance avec ça, je suppose.
· Il y a environ 9 ans ·Je me suis inscrite sur wattpad... et je sens que à cause de toi je vais passer encore plus de temps sur mon ordinateur... ;)
Je ne sais pas si tu connais Boulevard des passion?
Ce n'est pas comme wattpad, mais on y rencontre des personnes ayant des très communs avec nous et des livres, des livres, avec des avis hyyyyyper pertinents!
Olympe
J'adore!
· Il y a plus de 9 ans ·Est ce que on peut voter sur ce concours? car je ne vois pas d'indication!
lorena18
je crois que ce n'est pas encore ouvert il faut attendre la sélection des 10 textes. sinon il suffit d'aller sur les coeurs de cliquer ( sur les 5 de préférence ;-) puis en dessous il y a marqué voter
· Il y a plus de 9 ans ·Vanessa Jackson
OK,merci!
· Il y a plus de 9 ans ·lorena18
Super sympas!
· Il y a plus de 9 ans ·Clara Brunetto
merci !
· Il y a environ 9 ans ·Vanessa Jackson
Addictive
· Il y a plus de 9 ans ·albissla
tant mieux ! ;-)
· Il y a environ 9 ans ·Vanessa Jackson
Quand ont tombe par hasard sur une histoire attractive!!! et bien ont ne la lâche plus!
· Il y a plus de 9 ans ·j'ai lu dark attraction en presque 3 jours!
Un texte riche en émotions, actions......hum vous ne serez pas déçus!
Vous devez publier, je veux la suiteeeeee.......!!!!!
1douxnuage
Virginie Tarlier
je suis adepte des sites de lectures , la qualité est tres varié, mon bonheur qu en j en trouve des bons, et c est le cas de dark attraction, vanessa ecrit toujours aussi fluidement qu elle parle de vampires, des plus beaux mecs ou d'ethan et connor. s'il vous plait publiez le qu on puisse connaitre la suite!
· Il y a plus de 9 ans ·ps j 'ai adoré les stages dive ( surtout le 1 , les premières pages, hummmm
anais1
merci merci ! pour les stage dives je suis d'accord avec toi , le reveil dans la salle de bain est vraiment fun ! je remercie d'autant plus la connaisseuse !
· Il y a environ 9 ans ·Vanessa Jackson
combien d'homme lise des romans qui melent sentiments et action, suspens et histoires a rebondissements? sans doute peu mais je vote pour ce roman qui me semble assez dynamique pour plaire au delà des femmes :-)
· Il y a plus de 9 ans ·lek
heros, histoire, suspens cocktail gagnant!
· Il y a plus de 9 ans ·betsy
merci! court mais percutant
· Il y a environ 9 ans ·Vanessa Jackson
j'adore son style et ses personnages
· Il y a plus de 9 ans ·wattpad
j 'ai adoré rock et le tome 1 d'abby et en lisant ce livre j'ai retrouvé avec plaisir des personnages originaux, une histoire excitante, et une belle plume.
· Il y a plus de 9 ans ·eleanore
trés attirant ce dark attraction, c'est d'abord la couv qui m'a attiré l'oeil, puis le titre et enfin le résumé qui sort de l'habituel rencontre au lycée, a la fac ou de l'assistante amoureuse de son boss, donc premier coeur pour l'originalité et la variété des personnages, entre le milieu des affaires et le rock, ça augure de plein de situation, et puis j'avoue que le trio semble vraiment plein de promesse même si on n'en sait pas encore beaucoup sur le chanteur. enfin la qualité de l'écriture; et puis j ai tendance a aimer quand s'y ajoute un peu de suspens pour épicer l'histoire et clairement on est servi. je l'acheterai sans problème s'il était publié;
· Il y a plus de 9 ans ·Becca
prendre le temps d'écrire un comment aussi détaillé et sympa j'apprécie vraiment ...c'est avec des lecteurs comme vous qu'on a encore plus de plaisir a écrire
· Il y a environ 9 ans ·Vanessa Jackson
D'abord merci au site pour cette idée, je connais votre sélection depuis le début et j'ai tout acheté, raison pour laquelle j'ai hâte de connaitre la suite de dark attraction. Les personnages sont forts et originaux et j'aime beaucoup cette rivalité inhabituelle entre ces deux hommes si différents, merci pour l'extrait en italique j'ai trouvé ça super bien écrit et pas trop raccoleur, enfin j'ai hate de connaitre leurs passé, alors je vote pour vanessa
· Il y a plus de 9 ans ·nathalieaimelire
c'est super gentil! j'apprécie !
· Il y a environ 9 ans ·Vanessa Jackson