De bord à bâbord

Pierre Gravagna

Un modeste sonnet


Viens ! Abandonne tes rancœurs monotones !
Aux fruits altiers que dérobait ma reine,
Préfère encore les douleurs de l'automne
Ou les gémissements sans fin de mes peines.

Cours ! Apprivoise, les battements de ma peur.
Mélange encore le sel et la brioche
Avec le vin vieux de ton adorateur
qui signe à ta bouche la belle galoche.


Vois ! Je n'ai plus rien à offrir à tes yeux !
Mais je m'envole au loin, conquérir très haut
La vague éternelle qui par un ciel brumeux


S'effondre dans l'océan pour renaître encore,
Pour lécher dans la rade la coque du bateau
Oû je sais que tu dors, de bord à bâbord.

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