De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux

Dominique Capo

Septième partie :

Bientôt, donc, les Tours atteignent les nuages. Elles les percent de leurs masses imposantes. Des représentations symboliques du Soleil, de la Lune et des Planètes du Système Solaire sont sculptées sur leur pourtour. Les Constellations Stellaires y apparaissent aussi au milieu de signes hiéroglyphiques tentaculaires en or et en argent entremêlé. Parmi ces derniers, la Roue Divine est évoquée pour ne jamais oublier quelles forces cachent le Savoyr immémorial des Membres de la Race Primordiale. Des statues figurant les premiers Elöhÿms, lorsque ceux-ci venaient à peine d'éclore, s'accrochent à leurs parois démesurées ; au milieu de visages fantomatiques et de tètes hideuses de démons qu'ils ont terrassés à l'Aube des Ages.

A l'intérieur, des galeries et des salles immenses sont construites. Des bibliothèques et des scriptoriums sont aménagés. La plupart d'entre elles s'enfoncent dans les sous-sols, jusqu'aux entrailles de la terre ; tandis que d'autres montent très haut et courent le long des étages supérieurs. Leurs étendues sont labyrinthiques. Elles les parcourent dans tous les sens. Elles ne semblent avoir ni queue ni tète. Et aucun escalier n'y apparaît pour passer d'un niveau à l'autre. Leurs ouvertures sont étrangement murées. Il n'y a aucune issue de visible. Et le seul moyen d'y accéder n'est détenu que par Tholdaüm, par ses Frères et par sa Sœur. Le commun des mortels, lui, n'a pas le droit d'approcher aux Secrets qu'elles cachent.

Lorsque les Citadelles sont enfin terminées, Tholdaüm use de ses Connayssances ancestrales pour les protéger. Il fait appel aux traditions de son peuple pour enchaîner des Espryts démoniaques aux murs qui les composent. Leurs salles sont défendues par des Gardyens terribles ; des âmes déchirées et mutilées y montent désormais la garde. Des Ombres noires parcourent sans cesse leurs couloirs pour y déceler tout intrus ; et des pièges diaboliques sont installés pour éviter les entrées inconsidérées.

Tholdaüm fait ensuite inscrire au cœur de chaque Pilier  les Règles qu'il a édicté pour le bonheur de ses peuples. Il les fait graver en lettres d'or et d'argent sur une magnifique colonne de pierre blanche sertie d'émeraudes et de diamants ; laquelle plonge aux racine de l'édifice et va jusqu'à son sommet. Afin de les transmettre aux générations suivantes, il y range aussi la plupart des Lyvres que ses Ancêtres ont rédigés à l'Aube des Ages ; lorsqu'ils vivaient au-delà de l'Océan Primordial. Il y enferme en outre les Objets Mythiques que lui et les autres Gÿants ont emportés avec eux au cours de leur exil forcé.

C'est à l'issue de cet aménagement titanesque qu'une puissante aura se met à émaner des Piliers. Les « Colonnes de Feu » qui les entourent désormais n'ont pas de forme propre. Ce sont plus des fumées resplendissantes de couleurs ni blanches, ni rouges, ni noires, ni vertes, les enveloppant d'une lueur avec lequel nul éclat ne peut rivaliser.

 

Les Piliers du Monde apparaissent vite à chacun des anciens Rëfrähÿms/Atlantes comme des lieux sacrés. Pour eux, ils sont les Symboles éclatants du Monarque Divin qui les gouverne, les pôles immuables à l'intérieur desquels se mêlent les Pouvoirs de la Terre et la Magye de l'Espryt ; c'est à dire celle du Verbe Initial.

D'un autre coté, certains Temples érigés à l'intersection de plusieurs courants Telluriques – sur des Nœuds aux champs de Force particulièrement intenses – acquièrent une signification profondément Mystique aux yeux de la population. Les foules commencent en effet bientôt à s'y rassembler en masse afin d'y vénérer leurs Seigneurs ; elles se mettent à les considérer comme de véritables Dieux. Et comme eux dans les Piliers, elles commencent à y honorer la Lune, le Soleil, les Etoiles, les autres planètes du Système Solaire ou le Cosmos en général, que c'est de ces astres que vient – en grande partie – l'Essence de Vie qui les anime ; que leur Nature et leur Réalité issues de la Magye du Verbe Initial sont nés avec eux. Elles se mettent aussi à révérer la Terre, étant donné que c'est sur son sol que leur peuple – ainsi que celui des Fils d'Elaüs – a été engendré ; que c'est d'elle que vient un autre pan de la Puissance de leurs Maîtres. Elles y chantent les Mystères de la Civilisation à laquelle ces derniers leur ont permis d'accéder. Au cours de leurs cérémonies, certaines personnes entrent même en transe ; tandis que d'autres subissent des crises d'hystérie.



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