De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 175 à 177 / 1803

Palestine, IV^ème millénaire avant J.C. :

Au début du IV^ème millénaire avant notre Ere, en Mésopotamie, certains villages proches se regroupent en communautés urbaines. Bientôt, le phénomène gagne la Syrie et la Palestine. Ces territoires deviennent, à leur tour, d'importants pôles économiques et politiques. Jérusalem et Arad, par exemple, jouissent ainsi bientôt d'une situation privilégiée ; ces cités se situent alors au cœur d'un nœud de communications important puisqu'il relie la région côtière à la péninsule Arabique d'un coté, et le Sinaï à la plaine de Beersheba de l'autre. Par ailleurs, non loin de là, les habitants de Khirokitia se concentrent autour de quelques Temples. Ils se mettent à croire à une autre vie après la mort. Et, enfin, pour sa part, Beth Shea commence à dominer la voie rattachant la vallée du Jourdain aux montagnes de l'Ouest. La cité acquiert donc vite une position stratégique primordiale devant sans cesse faire face à nombre de dangers extérieurs.

C'est pour cette raison qu'à partir de 3500 avant J.C., l'urbanisation renforcée s'y développe de façon de plus en plus intense. Des remparts et des fortifications s'y élèvent. Ceux-ci sont prestement copiés par toutes les grandes agglomérations du Croissant Fertile ; de la vallée du Nil aux plaines du Tigre et de l'Euphrate. Parallèlement, les populations nomades font tout ce qui est possible pour entretenir des relations fructueuses avec les communautés sédentaires. Mais, malheureusement, en Palestine, les contacts avec elles se détériorent vite, et finissent par connaître un sort inégal.

Egypte, IV^ème millénaire avant J.C. :

C'est le Nil, dont les sources se trouvent dans la zone équatoriale, et qui augmente tellement lors de la saison des pluies qu'il inonde chaque été les vallées, qui donne naissance à la Seconde Egypte. En se retirant, ses eaux laissent un limon fertile. L'irrigation est alors possible toute l'année grâce à une organisation minutieuse aussi ancienne que la Civilisation Egyptienne.

Au tout début du IV^ème millénaire avant notre Ere, la Civilisation Prédynastique se meurt. L'Egypte est divisée en quarante-deux provinces. Son dernier roi, le légendaire Thoÿt, les regroupe en deux royaumes : la Haute Egypte au Sud, qui a un climat chaud et sec – la vallée n'y étant qu'une longue oasis - ; et la Basse Egypte, au Nord, arrosée par les bras du Delta, qui connaît un climat méditerranéen légèrement plus doux.

Vers 3800 avant J.C., un fléau s'abat soudainement – et en même temps – sur l'Egypte, l'Asie Mineure, la région de l'Indus, et l'Amérique du Sud. Et, très vite après, les habitants de la vallée du Nil construisent eux mêmes, et seuls, leur première grande cité à la frontière entre la Haute et la Basse Egypte.

En 3600 avant notre Ere, des populations Egyptiennes s'aventurent dans la bande désertique qui mène très au Nord de la vallée du Nil. En route, elles croisent plusieurs clans « Areyannes » - ou « Aryens » - aux techniques de navigation très avancées ; ceux-ci ont émigré de l'Inde, puis ont traversé la Mer Rouge ; et ils se joignent à elles. Aux abords du Delta, ces populations sont également ralliées par des ethnies troglodytes surgies des entrailles de la Terre. En leur compagnie, elles vainquent les groupes néolithiques logeant sur place, qui ne veulent pas se soumettre, et qui ne connaissent pas l'usage des métaux et des armes perfectionnées. Un peu plus tard, elles bâtissent une petite agglomération – Houbet – entourée de tombes rupestres et d'un Temple. Elles gravent des représentations de navires et d'algues marines sur les murs de ce dernier. Elles s'avancent encore, puis s'installent dans la vallée du Fayoum. En chemin, elles érigent d'autres cités aux sols dallés – comme Ballas, Goumbou, Tell Halaf ou Nagada ; avec ses 3000 caveaux à la forme de puits creusés dans la roche. Ils les environnent de nécropoles. Et, enfin, à l'intérieur de ces dernières, elles déposent un certain nombre d'objets rituels.

Vers 3500 avant J.C., les sujets Egyptiens et multiethniques de Thoÿt commencent à considérer la crue annuelle du Nil – due à la fonte des neiges dans les hautes montagnes d'Ethiopie, et survenant au Solstice d'Eté – comme l'événement le plus marquant de leur calendrier. Ils associent vite l'Etoile Sirius au début de son débordement. Ils constatent que Sirius apparaît toujours aussitôt après la Constellation d'Orion. Ils se mettent à assimiler ces dernières au couple Isis-Osiris. Ils imaginent que l'oiseau Benben a marqué la naissance de l'Ere des Hommes et la semence d'Osiris. Ils symbolisent la puissance de leur Magie par ce grand oiseau Cosmique ; aussi appelé « Phénix ». Ils disent qu'il est venu de cette Terre Enchantée et lointaine, bien au-delà du Monde, qu'est Pount. Et ils assimilent cette contrée Ancestrale à l'Ile de Feu, le lieu de la Lumière Eternelle cachée derrière les limites du Monde, et où les Dieux revivent sans cesse à l'intérieur du « Douat ».

D'un autre coté, les Mages Conseillers de Thoÿt décident d'entourer leur Savoir, de Mystères. Ils se mettent donc à composer un recueil qu'ils nomment « Livre des Morts ». Ils y soulignent que certains de ses passages ont été composés aux temps Prédynastiques, et parfois même, à l'Aube des Ages, et par les Dieux Anciens. Certains de leurs Scribes y perpétuent le Mythe d'Osyrith et de Setheüs, ainsi que le souvenir des Ages Anciens : ils disent que les Demi-Dieux ont régulièrement été en contact avec des Mondes souterrains. Qu'eux, en tant que Mages, peuvent les atteindre malgré la disparition de leur corps physique, par l'intermédiaire de couloirs secrets dissimulés à l'intérieur de leurs tombeaux. Ils stipulent que le Pharaon doit être Initié à un certain nombre de pratiques ancestrales pour parcourir ceux-ci, car de nombreux dangers surnaturels les guettent tout le long de leur route. Un texte étrange décrit cette formation :

« L'élève traverse les Sept Passages du Royaume Souterrain après avoir combattu les Sept Points Culminants. Il arrive ensuite au cœur de cette Sainte Contrée, au milieu de la solitude des steppes sans fin. Il parvient enfin sur une île appelée « Ile d'Isis ». C'est là où est conservé une partie du merveilleux Savoir Originel d'avant le Grand Cataclysme. ».

En même temps, les Scribes et les Mages passent de nombreuses années à effectuer des recherches sur le sens originel des Lettres engendrées par le Verbe Initial, de quelle manière leur Magie influence la Nature de la Réalité Physique de l'Univers. Ils racontent également comment « Osyrith, qui régnait jadis sur l'Egypte, jalousé par son Frère Setheüs, fut tué par ce dernier. Isys, qui était sa Sœur autant que son épouse, habile Magycienne, arriva à le ranimer le temps de concevoir de lui un fils, Thoÿt, qui vengea alors son père et lui succéda. ».

Ils indiquent également que le mode d'écriture actuel qu'est l'écriture hiéroglyphique, a été inventé par Thoÿt. Et, dans le concept qu'il a mis en place, les deux consonnes principales de son Alphabet désignent l'unité, le nombre « 9 » ; qui est par ailleurs la manifestation la plus représentative de l'Ennéade Divine.

Pour ces Mages et ces Scribes, un signe, et notamment un signe d'écriture, est non seulement une lettre incluse dans un mot – elle donne à celui-ci une certaine valeur compte tenu de son association avec les autres lettres hiéroglyphiques -, mais elle lui donne une force magique capable d'agir sur son environnement matériel. De plus, la lettre a une signification en fonction de sa forme ; elle constitue alors un véritable Symbole. En effet, en la gravant sur les colonnes sacrées des Temples, dans les couloirs et les salles des Pyramides ou sur les parois des tombeaux, elle représente le Savoir Primordial des Dieux Anciens.

Et, finalement, les Mages et les Scribes décident de protéger leur œuvre écrite des profanes, par toutes sortes de sanctions cultuelles. Mais surtout, ils font désormais en sorte de se transmettre son Enseignement d'Initié à Initié selon une Tradition Occulte et exclusive. Ce qui leur permet d'acquérir une maîtrise sans précédent sur le Monde Physique.

A suivre...