De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 185 à 189 / 1803
Dominique Capo
Europe, IVème millénaire avant J.C. :
Vers 3900 avant notre Ere, l'Europe du Nord-Ouest voit fleurir des sociétés de plus en plus diversifiées dans leur mode de fonctionnement. En effet, les groupes humains y deviennent de plus en plus nombreux. Ils se mettent à occuper des zones laissées en friche depuis longtemps. Ils se sédentarisent dans des lieux protégés par des défenses naturelles, s'adonnent à l'agriculture et à l'élevage. Ils s'organisent en communautés très structurées. Puis, dès que ces dernières atteignent une certaine taille, ils les renforcent par des ouvrages de fortification complexes, dont la construction est supervisée par un dispositif de distribution du travail collectif.
De fait, plusieurs de ces clans se fixent au Danemark. Ils y développent une culture appelée « de Bodrogkerestur ». Ils commencent à y cultiver la terre, à y nourrir leurs animaux, à y chasser, ou à y pratiquer la cueillette. Ils y entreprennent de modeler des objets en cuivre. Et, enfin, ils décident d'y ériger des sépultures monumentales recouvertes de tumulus et de dolmens.
Vers 3500 avant J.C., la Civilisation de « Baden » pénètre partout en Europe de l'Est. Ainsi, elle se développe dans le Nord de la Yougoslavie, de l'Autriche, dans une grande partie de la Tchécoslovaquie, et en Pologne. Celle de « Bocan », pour sa part, atteint la Valachie et la Bulgarie. Tandis que celle de Gumelnitza perce en Roumanie et en Albanie.
D'un autre coté, nombre de tribus issues de la Civilisation de Crikorus quittent le Nord de l'Europe. Elles se dirigent vers l'Occident, s'installent au bord des lacs et des rivières qu'elles rencontrent sur leur chemin – notamment dans le Razès. Quelques unes d'entre elles poursuivent leur route et fondent des établissements sur les rivages de l'Océan Atlantique. Et c'est là que celles-ci se mettent à cultiver des céréales telles que le froment et l'orge ; qu'elles élèvent du bétail – chèvres, brebis, cochons et bovins - ; ou pratiquent leur art de la chasse.
Or, vers 3200 avant notre Ere, plusieurs de ces clans décident de traverser la Mer du Nord et la Manche. Ils quittent l'extrême pointe de la Bretagne, conquièrent progressivement toutes les îles de la Grande-Bretagne et de l'Irlande. Ils y bâtissent des dizaines de villages, ainsi que de centaines de nécropoles collectives. Et ils y construisent également des tumulus dont les sommets possèdent une forme allongée ou circulaire – comme à New Grange, en Irlande ; à Maes Howe et à Rinago, dans les Orcades ; ou à Avebury, à Marden Castle, à Stonehenge, et à Skara Brae, en Angleterre.
Malheureusement, peu à peu, la richesse de ces peuples entame la convoitise. Les ethnies qui voisinent leurs territoires organisent de nombreux raids contre leurs populations. Et celles-ci se mettent à dévaster les régions où ils sont installés.
Asie, IVème millénaire avant J.C. :
Vers 3970 avant notre Ere, Tëba-Shan, un Mage, disparaît avec toute sa tribu dans les environs du lac Nogam, en Mongolie. Il n'est plus jamais reparu à la surface de la Terre.
Vers 3950 avant J.C. – à la fin de l'Ere Chalcolithique -, les habitants de la Vallée de l'Indus ont réalisé d'importants progrès dans les domaines de la fusion des métaux et des méthodes d'irrigation. A Siak, ils élaborent également de nouveaux modes de fabrication, afin de créer une Céramique grise beaucoup plus solide. Ils font en sorte que ceux-ci deviennent des éléments caractéristiques des Vallées de l'Helmand et de Baloutchistan. Et grâce à eux, ils se mettent à alimenter des marchés de plus en plus éloignés de leurs lieux de production.
En même temps, le processus d'urbanisation des habitants de la Vallée de l'Indus se modifie. En effet, afin de rénover leurs Cités, ils adoptent désormais des matériaux utilisés depuis longtemps dans les agglomérations Indo-Iraniennes. Et, ils copient leur manière de bâtir leurs Edifices.
Vers 3800 avant notre Ere, en Chine, plusieurs Communautés de protoagriculteurs habitent la Région des Grands Lacs et les abords des Marais du Bas Yangzi. Celle-ci y développent une Economie basée sur la culture du riz et l'élevage du buffle. Elles y ornent leurs vases en céramique de signes gravés. Elles compliquent rapidement leurs pictogrammes, les font Evoluer vers un Système d'Ecriture rationnel composé d'une trentaine de Symboles. Et, finalement, elles adjoignent à ce dernier un procédé mnémotechnique utilisant des nœuds et des faisceaux de cordelettes.
Grâce à cette innovation, l'organisation Sociale et Politique des Peuples du Bas Yangzi se transforme. Celle-ci devient de plus en plus complexe. Elle érige des Temples monumentaux sur les murs desquels ses membres ont la possibilité de représenter des Créatures zoomorphes. Et, elle découvre le moyen de fabriquer des Objets Sacramentaux en Jade.
Mais, dès lors, ses métamorphoses favorisent l'émergence d'une Elite capable de mobiliser la Communauté afin d'effectuer un certain nombre de tâches collectives. Celle-ci peut en effet lui demander d'ériger une enceinte fortifiée tout autour du village. Elle est capable de lui ordonner de créer des Objets Prestigieux. Elle est en mesure de lui commander d'aller piller les bourgs alentours. Et, surtout, elle lui donne la possibilité de réformer les Cultures de Longshan et, puis au Sud, de Xia, en profondeur.
Vers 3500 avant J.C., l'Archipel du Japon voit sa température ambiante s'élever de 4 degrés. En de nombreux endroits, ses conditions naturelles s'améliorent encore. Ses Populations profitent de ces nouveaux modèles climatiques, et se fixent sur les flancs de ses Montagnes les plus élevées. Là, elles découvrent des variétés arboricoles – le chêne, le châtaigner - dont elles n'ont jamais entendu parler. Mais, elles décident également de se tourner vers la production de sarrasin ou de légumineuse.
Vers 3300 avant notre Ere, les dernières Cultures Chalcolithiques de la Vallée de l'Indus s'effondrent, et toute la région subit progressivement l'influence de la Civilisation Aryenne, dite, de « Sind ». En effet, à cette Epoque, celle-ci s'implante dans le Turkménistan, dans la Vallée de Sind, dans le Baloutchistan, et dans le Kandahar. Soumise aux influences de la Société Sumérienne, elle y invente pourtant une forme inédite de céramique. Mais, en même temps, elle y adopte les techniques métallurgiques qui y sont employées.
De fait, lorsqu'elle se fixe dans la Vallée du Gange, la Civilisation de Sind fonde plusieurs villes. Ses membres décorent les murs extérieurs de celles-ci d'élégants motifs Géométriques noirs. Ils commencent à y fabriquer des statuettes de zébus en terre cuite, mais également, des bracelets en verre. Ils y créent des monnaies d'argent et de bronze – carrées ou rondes -, à la surface desquelles ils représentent des Symboles du Soleil et de la Lune. Et, enfin, ils intensifient leurs trafics commerciaux avec les régions qui les environnent.
Asie Mineure, IIIème Millénaire avant J.C. :
Vers 2725 avant J.C., la Cité-Etat de Gordion devient un nœud de communications essentiel entre les hautes terres d'Anatolie centrale, les cotes de la Mer Egée, et la Mer de Marmara. Par ailleurs, ses habitants commencent à croire que Teshyp – leur dieu de la Mer – a abandonné ses fonctions chtoniennes. Certains de leurs scribes prétendent même que ce dernier les a légué à l'infernale Khepat lorsqu'ils se sont accouplés pour enfanter Sharuma.
Vers 2500 avant J.C., certains habitants d'Ebla fondent l'agglomération de Byblos. Ils transforment bientôt celle-ci en important centre du travail du Bronze. Ils édifient un Temple dédié à Baal, puis un second honorant El. Ils font en sorte que les rues qui les entoure soient considérées comme appartenant aux dieux ; elles sont d'ailleurs dès lors reconnues par des obélisques ornementés de façon particulière.
Peu à peu donc, les échanges commerciaux de Byblos avec l'Empire des Pharaons s'intensifient. A un moment donné, même, tandis que pour celui-ci, elle devient « la Porte de la Terre des Dieux », un dynaste local demande la protection des occupants de la vallée du Nil.
Vers 2485 avant J.C., l'activité commerciale entre l'Anatolie et la Mésopotamie favorise l'extension de plusieurs Cités-Etats autonomes implantées dans la région. Troie, Malatya – à l'intérieur de la boucle de l'Euphrate -, Milid, Thermi – sur l'île de Mytilène -, Polichonni – sur l'île de Lemnos, Emorion – sur l'île de Théra – ou Beyccsultan se développent rapidement. Mais parmi elles, c'est Troie qui étend son influence et son rayonnement culturel le plus loin : jusqu'au Nord de la Mer Egée ; et c'est dans ce but qu'elle met ses exceptionnels talents d'orfèvrerie au service des grandes agglomérations qui existent un peu partout en Syrie et en Mésopotamie.
La Cité-Etat d'Arimma, de son coté, acquiert le titre de ville sacrée, car elle se consacre toute entière au culte de la déesse Solaire Wourousemou. Celle-ci étant la compagne de la divinité Suprême – symbolisée par l'Orage – elle prend une importance considérable au sein du panthéon anatolien. Et la ville profite de cette affluence pour progressivement devenir une étape importante sur la route commerciale reliant le Proche-Orient à la Méditerranée.
A suivre...