De dépit en dégoût
willofchange
Voilà près de 20 ans que je suis rentré dans l'institution militaire.
Dans mes débuts et jusqu'à la fin de mes cinq premières années j'ai été incorporé dans l'armée de terre.
Je suis arrivé jusqu'au grade de Caporal-chef avec des fonctions de chef d'équipe et adjoint au chef de groupe de section opérationnelle. J'y ai passé le permis poids lourd et y ai suivi différentes formations sur les types d'armements, les techniques de combat rapproché et la survie en milieu naturel. Grâce à cet apprentissage j'ai pu partir en missions dans plusieurs coins du monde et découvrir un métier utile, qui me correspondait et qui a participé à mon épanouissement personnel.
J'y ai également révélé mes limites physiques et morales et y ai réalisé l'importance du travail en équipe, du respect de la hiérarchie et des valeurs humaines.
A l'issue de mon contrat, j'ai décidé d'essayer de sauver un mariage et connaître plus amplement mon premier fils en faisant un changement de corps d'armée et entrer dans la marine nationale comme Marin-pompier de Marseille.
Ceci m'a permis de continuer à servir mon Pays, de découvrir un nouveau métier et de me rapprocher de ma famille mais n'a pas empêché mon premier mariage de sombrer.
Pendant des années j'aurai été prêt à énormément pour la confrérie, puis un jour, 11 ans plus tard je me suis blessé...
Ce jour-là j'ai été mis de côté et muté dans un service pour ne pas que mon temps de convalescence n'impacte sur les temps de repos et gardes de mes autres camarades.
Dès lors, je me suis senti exclu et trahi et j'ai découvert l'envers du décor en me rendant compte que tout ce pour quoi j'avais été formé et tout ce que j'avais connu avec mes frères par le passé n'était plus et que nous n'étions finalement que des numéros....
Deux ans après cela je m'étais occupé de mon père suite à une maladie pendant quatorze mois à domicile. J'avais relayé ma mère pendant tous mes jours et nuits de repos et ce jusqu'au jour où il nous a quitté.
Ce jour là j'étais abattu et envahi d'une profonde tristesse.
J'avais évidemment anticipé cette épreuve et m'étais arrangé avec ma hiérarchie afin de cumuler mes permissions des années concernées et ainsi pouvoir partir assez de temps pour acquiescer cette épreuve afin que mon mal être ne se ressente pas sur mon lieu de travail.
À mon retour, environ soixante jours plus tard, une personne qui n'était pas présente lors de tout ça m'avait reproché d'avoir posé autant de jours, lorsque je lui avais expliqué le pourquoi du comment celle-ci m'avait répondu que ce n'était tout de même pas normal.
J'avais été sidéré par sa réaction et j'avais vraiment commencé à voir le monde d'un autre œil.
Dans les mois qui ont suivi j'avais compris que je n'avais plus à rester dans ce système que je ne comprenais plus et m'étais donc arrangé pour partir dans une affectation loin de tout ça.
À mon arrivée dans ce nouveau secteur je m'y étais senti très bien, mais malheureusement, environ dix-huit mois plus tard après mettre formé à tout et après en avoir fait le tour complet, j'avais compris que ce n'était pas un endroit pour moi.
À force d'ennui, mon mal être et cette tristesse qui m'avait submergé étaient revenu m'envahir et impactaient mes relations avec mes collègues de travail. J'avais donc demandé à changer de poste tout en restant sur le secteur mais étant tenu par des obligations de diplômes toutes mes demandes été restées sans réponses pendant près de trois ans.
Dernièrement j'ai fait des erreurs dont la plus importante était que j'ai omis de faire une demande de permission à l'étranger. Un collègue me l'avais rappelé mais malheureusement trop tard.
Aujourd'hui j'en assume pleinement les conséquences car après passage devant le Commandant en second, celui-ci m'a mis quinze jours d'arrêts, une mutation disciplinaire et me demande de rendre mon appartement avant la fin de l'année.
Alors certes j'ai eu un oubli et veux bien en assumer les sanctions mais est-ce vraiment ce que je mérite aux vues de mes états de service ?!? Je ne croie pas.
En fait, je ne pense plus être à ma place et me demande ce que je fais encore ici. J'en arrive même à comprendre la réaction de certains collègues de travail ou celle de certains employés de France Telecom, de la police nationale ou d'administration publique.
J'ai été ravi de quitter enfin ce secteur mais on a répondu à ma demande de mutation au travers d'une sanction disciplinaire et ce pour me mettre dans un endroit qui n'était pas du tout mon souhait et qui va chambouler ma vie professionnelle et surtout familiale.
Le poste que je viens d'intégrer est en service journalier et donc en total désaccord avec les obligations d'horaires que peux avoir ma moitié, avec mon rythme de vie fait sur près de quinze ans et mes obligations paternelles installées depuis près de douze ans.
Aujourd'hui je suis remarié et j'ai deux autres garçons, soit un total de trois enfants dont l'ainé en garde partagée.
Je vis à environ quarante-cinq minutes de ma nouvelle affectation et mes obligations patriarcales ne peuvent pas concorder avec un service en journalier.
Il ne me reste que deux ans à faire avant de quitter l'institution, je souhaite réellement repartir du bon pied et mettre mes compétences au sein de cette nouvelle équipe mais je sais que le lieu n'ira pas dans ce sens.
Je ne veux plus mettre ma vie de famille en péril et aimerai un soutien pour m'aidera à trouver une solution qui convienne aux deux parties.
Pour le moment toutes les portes auxquelles j'ai tapé sur mon lieu de travail n'ont pas été plus loin que m'écouter, me dire que c'est malheureux, qu'il n'y a pas grand chose à faire et que les loups ne se mangent pas entre eux.
J'ai heureusement trouvé un soutien dans le civil et depuis le début de ma sanction nous avons travaillé un curriculum vitae et plusieurs lettres de motivation.
Moi qui suis patriote, je suis profondément déçu de voir ce que tout ça devient et comment nous somme désormais considéré. J'ai donc pris la décision de partir au plus vite et pour ce faire j'ai déjà postulé dans plusieurs entreprises.
J'espère seulement trouver ce lieu qui me fera repartir et me relancer à ma juste valeur...