De la violence naquit la beauté

plumedesang

Poème sur l'histoire de Gaïa et d'Ouranos. Tableau réalisé par Botticelli.

Au commencement, n'était que le chaos.

Un abîme fait de ténèbres et de néant,

S'en extirpèrent, de notre monde, les parents,

La terre Gaïa et le ciel Ouranos.


Accrochés l'un à l'autre,

Le sol et le firmament s'unirent

Et de leur amour naquirent,

Des entités difformes, des monstres.


Étaient dotés de cent bras, cinquante têtes, les Hécatonchires,

D'un unique œil, les Cyclopes, leurs frères.

Ils furent enfermés dans le Tartare,

Région la plus profonde des Enfers, par leur propre père.


Virent aussi le jour, les Titans,

Et leurs sœurs, les Titanides.

Craignant un parricide,

Voici ce que fit le firmament,


Il s'allongea sur le ventre de la terre,

Au point de l'étouffer,

De telle manière,

Qu'en son sein les Titans restent coincés.


Ne supportant plus Ouranos,

Gaïa implora ses enfants de se révolter.

C'est ainsi que de la main de son plus jeune fils Chronos,

Le sexe du Dieu céleste fut tranché.


Pour toujours de Gaïa, il fut séparé.

Il alla s'accrocher tout la haut, au delà des étoiles.

Ainsi la terre put respirer,

Ainsi débarrassé de cet oppressant voile.


Nul besoin de s'apitoyer pourtant,

Sur le sort du firmament,

De l'organe jeté à l'eau,

Mélangé à sa semence, naquit ce qu'il y a de plus beau.


Dérivant sur l'écume salée,

Dans un coquillage nacré,

L'on vit, sur une plage, accoster,

Aphrodite, Déesse de l'amour et de la beauté.

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