De rêves en rêves

De rêves en rêves

Deux mélancolies se croisent et se mêlent entre elles,

Rencontre évanescente de deux êtres torturés,

Dont les sombres pensées tournent la manivelle,

De l’abîme verdoyant croissant dans la forêt,

De leur imaginaire, mausolée utopique,

De rêves dont s’énamourent les âmes trop à l’étroit,

Dans un monde sous hypnose constamment ironique,

Figé dans un désert où il fait toujours froid.

S’échapper de ce cloître, voilà leur aspiration!

Se construire un firmament où la lune et le soleil,

Formeraient une éclipse dont l’unique fonction,

Serait d’éclairer les cœurs, battements de vermeil.

Fouir la terre pour en expulser les immondices,

Disséminées par les pantins d’une époque révolue.

Ne plus dépriser le songe autrefois pris pour un caprice,

De l’esprit de chacun, considéré comme superflu.

Composer un requiem pour sépulcre ancestral,

Cesser de scotomiser ce qui déplaît, ce qui dérange,

Se sustenter des goûts et des dégoûts, du bien et du mal,

Annihiler l’hypocrisie qui pousse un homme dans sa fange.

Ne plus étouffer sous le poids du carcan social,

Se libérer du joug obstruant les idéaux,

Ne plus être un sciaphile au bord du râle,

Devenir un rayon d’espérance éradiquant tout fléau.

Créer une terre affranchie de toutes simagrées,

Où chaque sentiment fasse naître une fleur,

Qui ne pourra être cueillie qu’à chaque nouveau progrès,

Philosophique ou technique, avec pour seule gageure,

De n’être qu’un outil à la portée de tous,

Et non une machine conçue dans la finitude,

Propagande de l’évolution, dévorée par la mousse,

D’un diktat trompeur insufflant moult certitudes.

Ternir l’éclat tyrannique de la corruption,

Se donner la chance de vivre un amour abyssal,

Ne plus s’esbigner devant la peur d’une déception,

Choisir une morgeline dans l’intersidéral,

La tendre à un ami pour marquer l’évidence,

D’une affection sincère, véritables émotions,

Accepter la différence, combattre l’ignorance.

Décider de leur vie, voilà leur aspiration!